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Culture / Kultur

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Vom 24. – 30. April 2024 findet die diesjährige Ausgabe von ALFILM – Arabisches Filmfestival Berlin statt und damit auch das 15-jährige Jubiläum des Festivals

Seit den tragischen Ereignissen im Nahen Osten am 7. Oktober ist die Notwendigkeit kultureller Räume, die es dem Publikum ermöglichen, sich mit anderen Erzählungen als denen auseinanderzusetzen, die von den westlichen Medien verbreitet werden, zu einem öffentlichen Anliegen geworden. Insbesondere in Zeiten zunehmender Zensurbestrebungen, sei es durch vermehrten Einsatz von Gerichtsverfahren zur Einschränkung der Meinungsfreiheit oder durch politische Massnahmen wie die Androhung von Streichung von Subventionen, wird eine andere Sichtweise auf die Ereignisse – eine Perspektive, die von denjenigen stammt, die direkt betroffen sind – von Bedeutung.

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Visions du Réel 2024 – A Move d’Elahe Esmaili remporte le Prix spécial du jury des jeunes pour le meilleur court métrage. Rencontre avec la cinéaste iranienne

Que ce film remporte un prix décerné par le jury des jeunes n’est certainement pas un hasard. Le sujet de A Move, que l’on pourrait traduire par « un mouvement » dans le sens d’une action consciente et décisive, fait non seulement écho à l’actualité mais rencontre les dispositions communes d’une jeunesse avide de liberté. Il s’agit ici d’une liberté qui va de soi dans une partie du monde, celle de s’habiller et se présenter comme on le veut dans l’espace public. Depuis la Révolution iranienne de 1979, ceci n’est plus le cas en Iran, les femmes étant soumises à un code vestimentaire strict, contrôlé dans l’espace public. Un événement dramatique, la mort d’une jeune femme du Kurdistan iranien, Mahsa Amini, tuée le 16 septembre 2022 par des fonctionnaires de la police des mœurs pour un foulard considéré comme mal ajusté, va ébranler le régime et la société. Au slogan officiel de la République iranienne, « Indépendance, liberté, République islamique », va se substituer celui du mouvement des femmes du Grand Kurdistan depuis les années 2000, « Femme, vie, liberté ». D’abord scandés pendant ses funérailles dans sa ville natale de Saghez, ils sont rapidement repris lors des manifestations dans la capitale kurde, Sanandaj, avant d’être adapté à Téhéran et Machhad dans leur version en farsi.
Depuis, de nombreuses femmes sortent tête nue dans l’espace public, malgré les risques encourus. (…)

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Visions du Réel 2024 – Kamay d’Ilyas Yourish & Shahrokh Bikara remporte le Prix interreligieux pour un long métrage de la Compétition Internationale. Rencontre avec Ilyas Yourish et sa protagoniste Freshta Khawari, tou·te·s deux du peuple Hazara d’Afghanistan

Le peuple Hazara est l’une des principales ethnies en Afghanistan, principalement concentrée dans les régions montagneuses centrales du pays. Historiquement, les Hazaras sont marginalisés et discriminés en raison de leur origine ethnique, leur langue d’origine persane et leur religion (la plupart sont musulmans chiites), après avoir subi une épuration ethnique au 19e siècle après des velléités d’auto-détermination. Depuis, les Hazaras subissent des persécutions et des violences systématiques de la part de certains groupes ethniques majoritaires en Afghanistan. C’est dans ce contexte que le 19 novembre 2017, une jeune fille hazara, Zahra Khawari, s’est suicidée alors qu’elle fréquentait l’Université de Kaboul. Kamay lève le voile, de manière poétique et parfois pudiquement allusive, sur la lutte pour connaître la vérité et surtout la responsabilité de la mort de l’aînée de la famille. De justice, il n’en sera évidemment pas question, mais au moins de recevoir les effets personnels de la jeune fille en rétention chez les autorités judiciaires. (…)

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Visions du Réel 2024 – Landschaft und Wahn (The Landscape and the Fury) de Nicole Vögele remporte la compétition internationale. Rencontre avec la cinéaste suisse

Les terres européennes sont peuplées de fantômes, de spectres qui hantent les forêts et les grands espaces qui ont été marqués par l’histoire des êtres humains qui les ont foulés, pour le meilleur et pour le pire. Les stigmates restent bien souvent longtemps après leurs actions, comme ici, à la frontière entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie, encore gangrénée, 30 ans après la fin de la guerre de Bosnie-Herzégovine, par des mines prêtes à exploser au passage d’autres êtres humains. Parmi eux, des ombres venus d’horizon plus lointains, fuyant la guerre, la misère, les catastrophes, qui errent entre les frontières dessinées par la géopolitique. En observatrice, la nature, résiliente, se régénèrent, recouvrent les béances, les enfouissements, absorbe la mémoire sans pour autant la faire disparaître. (…)

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La Ferme des Bertrand, Gilles Perret, retrace cinquante ans de vie et de dur labeur d’agriculteurs de Haute-Savoie. Rencontre

Le réalisateur suit l’évolution d’une exploitation laitière, productrice du fameux Reblochon, durant cinquante ans, à travers un documentaire qui respire l’authenticité et l’objectivité.
Alors que la colère des agriculteurs, français comme suisses, gronde depuis plusieurs mois, ce filmconsacré à une famille d’agriculteurs de Haute-Savoie sort sur les écrans romands. La Ferme des Bertrand, réalisé par Gilles Perret et co-écrit par le réalisateur et sa compagne Marion Richoux, donne la parole à des paysans taiseux, habitués à cacher leurs émotions et qui se livrent ici avec pudeur et dignité. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Avec Daaaaaali ! Quentin Dupieux rend un facétieux hommage à l’imaginaire créatif de l’art et du cinéma

Le réalisateur et scénariste français imagine un savoureux dialogue surréaliste entre le cinéma et l’artiste par le biais d’une comédie délirante, inclassable et emplie de références « dalinienne » et « buñueliennes », affirmant ses acrobaties stylistiques et scénaristiques de haut vol.
Une journaliste française, Judith (Anaïs Demoustier) rencontre Salvador Dali (Édouard Baer, Gilles Lellouche, Jonathan Cohen, Pio Marmaï) à plusieurs reprises pour un projet de documentaire soutenu par son producteur Jérôme (Romain Duris). Dali, dans la fleur de l’âge, sera surpris de se sentir observé par Dalí âgé (Didier Flamand) et par l’Autre Dalí (Boris Gillot). (…)

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Une Famille de Christine Angot – Une histoire d’inceste, une recherche de reconnaissance

Après avoir fait sa Première dans la section Encounters de la Berlinale 2024, le premier film de Christine Angot sort dans les salles romandes. S’il n’a pas remporté de prix décerné par le jury officiel, il a immédiatement rencontré le public à travers le jury des lecteur·trices du Tagesspiegel qui lui a donné un des prix les plus convoités, celui qui ne provient pas de membres de l’industrie cinématographique, mais de celles et ceux qui font partie du public de cinéma.
Il faut dire qu’Une Famille est un film qui ne peut pas laisser indifférent·e, quel que soit le sentiment que l’on éprouve pour l’écrivaine-cinéaste, son travail comme sa personnalité.
L’immédiate impression qui se dégage dès les premières minutes du film est celle d’une femme qui, comme Sisyphe, est vouée toute sa vie à un châtiment pour avoir réussi à revenir des enfers. Son rocher à elle, c’est la parole qu’elle ne cesse de dérouler depuis plus de 30 ans dans ses livres et qui se fracasse sur le silence qui entoure le crime dont elle a été victime : l’inceste. (…)

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Tiger Stripes, d’Amanda Nell Eu, livre un fantasme horrifique, fougueux et sauvage, sur le passage à l’âge adulte aux atours surnaturels

Ce premier long métrage de la cinéaste malaisienne, qui a obtenu le Grand Prix de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023, décrit le voyage d’une jeune fille vers la féminité comme une descente vers la folie et la monstruosité.
Zaffan, douze ans, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme à une vitesse inquiétante. Ses amies se détournent d’elle alors que l’école semble sous l’emprise de forces mystérieuses. Comme un tigre harcelé et délogé de son habitat Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa rage et sa beauté. (…)

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Mûre-mure du merle enchanteur : sortie sur les écrans romands de  Blackbird Blackbird Blackberry d’Elene Naveriani. Rencontre

Après avoir été remarquée pour son deuxième long métrage lors du festival de Locarno en 2021, Wet Sand (Pardo du meilleur acteur), Elene Naveriani revient sur les écrans avec un film explorant une fois de plus les marges de son pays natal, la Géorgie. Blackbird Blackbird Blackberry, adapté du livre éponyme de l’écrivaine géorgienne Tamta Melashvili, élu meilleur film suisse de fiction aux Prix du cinéma suisse 2024, est un récit poético-naturaliste sur l’émancipation d’une femme de 48 ans qui s’éveille à la sensualité.
C’est la saison des mûres qu’elle cueille pour confectionner avec amour ses gâteaux et confitures. Lors de sa récolte au bord d’une falaise, son attention est détournée par le chant d’un merle. Surprise, elle perd l’équilibre et manque de chuter dans le ravin. S’accrochant aux aspérités, elle remonte la pente, vivant un épisode de vision avant de retourner clopin-clopant à son magasin. Cet incident, que les spectateur·trices ressentent immédiatement comme l’outil dramatique d’une métaphore qui prendra toute sa signification au fil du récit, sera pour Etero le déclencheur primitif bouleversant le cours de sa vie qu’elle imaginait toute tracée : économiser avec les gains de son petit magasin général de village, attendre une retraite bien méritée et faire ce qu’elle veut, libérée enfin de toute contrainte. Mais le merle, tel le Saint-Esprit, semble avoir envoyé un message à son corps, mur et vierge. (…)

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Rosalie, de Stéphanie Di Giusto, offre un rôle exceptionnel à Nadia Tereszkiewicz qui incarne avec talent une femme atteinte d’hirsutisme au XIXᵉ siècle, entre besoin d’amour, féminité et rébellion. Rencontre avec la cinéaste et sa comédienne principale

Pour son nouveau long métrage, Stéphanie Di Giusto suit la vie de Rosalie (Nadia Tereszkiewicz), une jeune femme dans la France de 1870. Quoi de plus classique à une époque où les femmes mariées secondaient leurs époux dans les tâches quotidiennes, aux champs, avec le bétail ou, comme ici, dans un débit de boissons ! Mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle alors une femme à barbe mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire, tant à la mode à l’époque. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel (Benoît Magimel), un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, désirée et aimée malgré sa différence, qu’elle ne veut plus cacher. Abel, de prime abord bourru et peu démonstratif, sera-t-il capable de l’aimer quand il découvrira la vérité ? (…)

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