Chanson douce, de Lucie Borleteau, ou le portrait d’une nounou bien sous tous rapports
Le film s’ouvre sur un gros plan sur le visage d’une jeune femme, Myriam (Leïla Bekhti), qui regarde par la fenêtre le monde extérieur et se confie :
« Quand je suis tombée enceinte, j’étais encore à l’école. J’ai toujours dit que c’était un accident mais j’e l’ai fait exprès … Une excuse pour ne pas quitter la douceur du foyer. Mais avec deux enfants, tout est devenu plus compliqué. Des journées plus longues, je suis devenue une morte vivante, j’touffe. J’ai peur de tout, surtout j’ai peur qu’ils meurent. Je suis sûre que tout le monde a eu cette pensée. Quand on regarde son enfant dormir, on se demande ce que cela nous ferait si ce corps-là était un cadavre, si ses yeux fermés l’étaient pour toujours. Je n’y eux rien : je rêve la nuit de leur disparition soudaine. Au milieu d’une foule indifférente, je crie : Où sont mes enfants ? Les gens rient, pensent que je suis folle. »
(…)