Berlinale 2011 – Film of the day: Life in a Day – Panorama
Life In A Day, by Kevin MacDonald and YouTube contributors, U.K, 95 min.
Die Kritik von Frank B. Halfar (auf Deutsch) vs. La critique de Malik Berkati (en français)
Internet in the Cinema
Von Frank B. Halfar
Zwei definierende Momente dieses Dokumentarfilmes sind die „Credits“, all die Namen, die bei Start und Ende eines Filmes genannt werden. Am Anfang erscheint da das Logo von „YouTube“, sicher für fast jeden Kinobesucher das erste Mal an solcher Stelle. Am Ende, als der Regisseur genannt wird, zunächst der Name von Kevin Macdonald, dann das Wörtchen „und“, auf welches die Namen der einzelnen Beiträger folgen, unzählbar viele, die zweimal die gesamte Leinwand füllen.
Idee dieser Doku war es, die Internetgemeinde aufzufordern, ihr Leben an einem definierten Tag, dem 24. Juli 2010, zu filmen. Aus den über 80.000 eingesandten Beiträgen mit einer Gesamtlänge von über 4500 Stunden wurde dann der 90minütige Film geschnitten. Sein Reiz liegt in der Vielfalt, in den so unterschiedlichen Eindrücken, die man als Zuschauer gewinnt. Das Aufwachen, appetitliche und abstossende Details der Ernährung und ihrer Verdauung, Berufe, Landschaften, Wohnungen, Menschen. Der Zufall wollte es, dass der gewählte Tag ausgerechnet derjenige war, an dem in Duisburg die Loveparade zur Katastrophe geriet, was natürlich dann auch Gegenstand des Films war.
Segen wie Fluch dieses Films liegen darin, dass hier Amateure am Werk waren, und selbstverständlich hat man manches schon sehr ähnlich gesehen, vor allem am üblichen Schauplatz von YouTube, dem Computer. Doch wer sich darauf einlassen mag, wird hier doch auch eine gewisse Faszination verspüren, eine Ahnung von der Vielfalt menschlichen Lebens auf allen Kontinenten. Vieles wird so schnell vergessen werden wie anderes, was man in der allgemeinen Bilder- und Nachrichtenflut aufgeschnappt hat. Doch einige Momente bleiben hängen, so etwa der jung verwitwete Vater mit seinem Sohn in einer winzigen, völlig übermöblierten Wohnung irgendwo in Asien, durch die man nur in einem ständigen Slalom gelangen kann. Die Regie-Leistung liegt im Schnitt, und der ist weitgehend gelungen. Der Film bietet Einblicke in das Leben vieler anderer, und somit eine Einladung, nichts weniger als das eigene Leben und den Zustand unserer Welt zu reflektieren.
Captifs de la toile tissée un jour sur la terre
Par Malik Berkati
Sur notre belle planète bleue, des êtres humains se lèvent, se lavent, mangent, travaillent, pleurent, rient, jouent, dépriment, espèrent, traitent leurs problèmes comme ils le peuvent, bref vivent à peu près de la même façon, quel que soit le fuseau horaire et l’hémisphère où ils se trouvent ! Voila en résumé ce qui ressort de ce film tourné le 24 juillet 2010 sur toute la planète par la communauté YouTube.
La belle affaire ! Heureusement qu’il y a les réseaux sociaux pour que le bon peuple de cette terre se rende compte d’une réalité aussi banale…
Le générique de fin est très beau : les noms de tous les contributeurs, choisis parmi 80’000 soumissions, défilent. L’illusion est parfaite. Voila un « film documentaire » issu du vaste web qui, par la définition estampillée web 2.0, est démocratique, populaire et libéré des intermédiaires. Tout comme les révolutions se libèreraient en ce moment des partis et leaders politiques, l’information des journalistes et éditeurs à la botte des puissants et/ou du capital. Malgré le matraquage médiatique et la nouvelle propagande virtuelle du village global, les révolutions ne se font pas par les réseaux sociaux mais toujours dans le sang et les larmes, l’information ne se décrypte pas en 140 caractères, encore moins par des informaticiens ou hackers, mais toujours par des professionnels pour qui ceci est le métier. Et la réalité du cinéma est que si aujourd’hui tout le monde peut filmer avec des appareils qui se trouvent dans toutes les poches ou sacs de ce monde, un film se fait par des individus qui ont un projet, une idée ou une technique qui va au-delà du simple fait d’appuyer sur un bouton et de filmer. La preuve par ce long-métrage, sans grand intérêt, sinon celui de pouvoir apprécier ce qu’une machinerie hollywoodienne peut faire de bouts de films qui ennuieraient jusqu’aux proches des filmeurs. Ainsi le résultat de ce projet que l’on présente comme une expérience participative extraordinaire n’est en fait que le produit d’un gigantesque travail: à l’origine les producteurs et réalisateurs chevronnés Tony et Ridley Scott, en amont une équipe avec pour tâche titanesque le tri des 4500 heures de vidéos reçues, en aval un réalisateur oscarisé, Kevin MacDonald, et surtout un excellent monteur, Joe Walker, qui donnent une image bien entendu subjective, selon une esthétique personnelle, de ce jour sur la terre. Et pour couronner le tout, une bande original composée par Harry Gregson-Williams et Matthew Herbert, musiciens renommés qui offrent le liant égalisateur à ce pot-pourri multiculturel.
Au mieux, cette journée du 24 juillet, belle pour les uns, dramatique pour d’autres, ordinaire pour la plupart, n’est qu’un nouveau miroir aux alouettes créé par les zélateurs du vaste web, par ailleurs souvent marchands de biens de consommations pas toujours virtuels, au pire, une nouvelle étape dans l’aseptisation globale des sens rendant les esprits tant clients que captifs.
MaB
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