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Electric Fields, de Lisa Gertsch, invite, à travers une multitude de saynètes, à déceler la magie dans la normalité. Entretien

La cinéaste d’origine bernoise signe un premier long métrage, un film à sketchs en noir et blanc, empreint de surréalisme, à la fois onirique, puissant et déstabilisant.

Electric Fields de Lisa Gertsch
Image courtoisie Vinca Film

En 2018, Lisa Gertsch a reçu le réputé Student Academy Award (les Oscars des écoles de cinéma) pour Almost Everything, son film de diplôme. Après deux autres courts métrages, la réalisatrice alémanique présente son premier long, Electric Fields, pour lequel elle assume de multiples fonctions : scénariste, réalisatrice, mais aussi productrice à cause d’un budget restreint dont elle souligne qu’il lui a permis d’être plus créative.

Un couple passe une dernière nuit d’amour ensemble, un homme dort une saison entière, un mort est ramené à la vie au son d’une radio, une femme se retrouve à Rome en pleine nuit, un homme disparaît dans les bois, une saison est perdue, une ampoule qui refuse de s’éteindre. Le film Electric Fields raconte, dans une atmosphère à la fois langoureuse et surréaliste, comme un temps suspendu, mais aussi tragi-comique, les histoires de six personnes dont l’existence normale déraille de façon mystérieuse pour sombrer avec volupté dans l’anormalité. Des histoires à l’humour subtil portées par des images d’une poésie poignante, en noir et blanc, qui emportent le public hors du temps.

Délicieusement irréel, merveilleusement déstabilisant, faisant songer à certains films de Jim Jarmusch ou de Wim Wenders, Electric Fields invite le public à se laisser porter et à prendre des chemins de traverse en rêvant à des scénarios alternatifs qui osent sortir des carcans conventionnels. Ces personnes traversent la vie avec des rêves oubliés. Ils affrontent courageusement un autre jour quand quelque chose déraille. À peine perceptibles, les règles du monde changent. Et soudain, de nouveaux chemins s’ouvrent.

Avec ce film à sketchs, Lisa Gertsch élabore un univers magique empli de personnages qui se croisent, aiment, poursuivent leur chemin, des personnes dans lesquelles tout un chacun peut se reconnaître et que l’on suit volontiers le temps d’un film par magnétisme, ou peut-être par tendresse. Il nous parle d’amour, de solitude, de nostalgie, de tristesse et de joie, bref, de ce qui constitue la vie.

Ayant choisi de réaliser en noir et blanc pour mettre en relief la dimension surréaliste de ces historiettes qui s’entrecroisent, la cinéaste a réussi à s’entourer d’une distribution rutilante, des comédien.nes qui n’ont pas hésité à l’accompagner dans ce projet, séduits par son approche singulière : Julia Jentsch, Michael Neuen­sch­wander, Sophie Hutter, Ole Eisfeld, Nicolas Rosat, Sabine Timoteo, Jasmin Mattei, Dagna Litzen­berger Vinet, Lena Schwarz, Hans­ru­dolf Tweren­bold, Caspar Kaeser, Antonia Scharl, Markus Schrag.

Avec ce premier film, Lisa Gertsch a remporté trois distinc­tions dans le cadre du Festival Max Ophüls Preis : meilleur film de fiction, meilleur scénario et le Prix de la critique. Par ailleurs, dans le cadre du Prix du cinéma allemand, elle a été nominée pour la compétition FIRST STEPS dédié aux jeunes talents, dans la catégorie film de fiction. La réalisa­trice et scénariste est membre du collectif zuri­chois Sabo­tage.

Entre la présentation de son film à Neuchâtel puis à La Chaux-de-Fond, Lisa Gertsch nous a accordé un entretien par téléphone:

 

Firouz E. Pillet

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Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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