Genève : un mapping géant pour rendre hommage aux musiciennes oubliées. Rencontre avec Sophie Le Meillour
Née en 1988 à Toulouse et ayant grandi en Bretagne, l’artiste plasticienne et visuelle française transmédia quitte sa province à dix-huit ans pour étudier deux ans à Paris, avant de s’installer à Genève en 2009. Dans la Cité de Calvin, Sophie Le Meillour entame des études à la HEAD, un cursus qui lui permet de développer la photographie, la vidéo et le dessin. C’est alors qu’elle découvre l’intense culture alternative genevoise, notamment à l’Usine où elle commence à projeter des images sur de la musique. L’artiste plasticienne et visuelle, qui déborde d’une énergie intarissable, est mue par une curiosité insatiable et élargit sans cesse ses horizons. Elle se fait de plus en plus remarquer grâce aux techniques du vjing, du mapping – qui consiste à projeter des images sur des structures en relief, comme des monuments – et des peintures murales, des modes d’expression artistique qui l’amènent à se produire dans divers festivals.
Sophie Le Meillour aime le côté organique de la matière et exerce ses talents sur des poteries, des faïences ou des foulards en soie, laissant galoper son imagination. Quand elle n’a pas de matière à pétrir ou à façonner, l’artiste plasticienne et visuelle conçoit des décors, des spectacles ou investit des bâtiments pour revisiter leur aspect extérieur en y apportant un message par le truchement du mapping. Les Genevois·es ont déjà pu découvrir et admirer ses créations sur la place des Grottes, sur le mur des réformateurs et sur le BFM.
Le parcours de Sophie Le Meillour est fait de rencontres enrichissantes. Elle a croisé le chemin d’Amelia Feuer, cantatrice qui va chanter durant les journées du patrimoine, et qui est à l’origine du festival Les Inoubliables consacré aux musiciennes disparues des mémoires et qui se tiendra du 1er au 16 octobre 2025. Le festival fera la part belle aux créatrices et à leurs créations, passées les unes comme les autres aux oubliettes. Citons, entre autres, une projection des films d’Alice Guy, première cinéaste oubliée par la postérité, accompagnée de la musique composée par la Suissesse Céline Fankhauser. À l’invitation d’Amelia Feuer, Sophie Le Meillour va réaliser le 13 septembre un mapping XXL sur le Victoria Hall, bâtiment sur lequel ne figurent que des noms de compositeurs, et qu’elle va féminiser pour rendre hommage aux musiciennes oubliées.
Alors qu’elle peaufine les préparatifs de ce mapping, Sophie Le Meillour nous a accordé de son précieux temps pour nous parler des diverses techniques dans lesquelles elle exprime son art, de sa passion pour la science, l’univers et les corps célestes, de ses collaborations dont celle avec son frère, Maxime, lui aussi artiste et motion designer, de son expérience avec le muraliste berlinois Robin Kowalewsky, entre autres. Rencontre :
Firouz E. Pillet
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