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Sortie romande: Madeleine Collins Antoine Barraud scrute la double vie au féminin – Rencontre [Audio]

Judith Fauvet (Virginie Efira) mène une double vie entre la Suisse et la France. D’un côté, elle retrouve Abdel Soriano (Quim Gutiérrez), avec qui elle élève une petite fille, de l’autre Melvil (Bruno Salomone), avec qui elle a deux garçons adolescents. Peu à peu, cet équilibre fragile fait de mensonges, de secrets, de faux-semblants et d’allers-retours entre deux pays se fissure dangereusement. Prise au piège, Judith choisit la fuite en avant, l’escalade vertigineuse.

— Virginie Efira – Madeleine Collins
Image courtoisie Filmcoopi Zurich

Antoine Barraud a su distiller avec parcimonie et ingéniosité quelques furtifs éléments qui permettre aux spectateurs de suivre les méandres incessants qu’emprunte Judith, sans pour autant trop livrer. Ainsi, dès l’ouverture, et tout au long du film, le public s’interroge sur les facettes cachées de cette femme qui apparaît pourtant si lumineuse, si enthousiaste, si solaire. Troublés, les spectateurs en savent suffisamment pour se questionner sur cette mère de famille, interprète, magnifiquement incarnée par Virginie Efira (grandiose, l’actrice belge y excelle dans l’art de la dissimulation et de l’indignation), qui mène allègrement une double vie savamment orchestrée.

Cette troublante énigme taraude le public de bout en bout, le tenant en haleine. Au fur et à mesure que l’intrigue se déroule sous nos yeux, par le truchement d’un scénario brillant, magnifiquement maitrisé et intensément rythmé où chaque personnage est à sa place – même Judith ! -, chaque question trouvera sa réponse. L’héroïne du film évolue toujours sur le fil du rasoir dans son jeu à la fois périlleux, palpitant et excitant mais, telle une habile acrobate, elle s’en sort par des pirouettes.

Antoine Barraud souhaitait travailler la double vie au féminin, un thème inexploité au cinéma et a choisi de centrer cette thématique sur une femme utilisant sa profession pour cacher sa double vie, en songeant au mouvement que cela engendrerait.

— Antoine Barraud
© Firouz Pillet

Nous avons rencontré Antoine Barraud, enthousiaste comme son héroïne et généreux en entretien, nous révélant combien le processus d’écriture a été long et nous avouant avoir sollicité Hélène Klotz quand il s’est agi de réduire quelques scènes. Il nous a confié son affection pour la Suisse où il vient régulièrement pour animer des séminaires auprès des élèves de cinéma de Suisse romande.

Rencontre sur les rivages du Léman à Genève.

 

Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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