Vevey : Le Musée Jenisch fait la part belle aux estampes et aux gravures de la Péninsule
Jusqu’au 14 avril 2024, le Musée Jenisch Vevey convoque de grands noms de maîtres italiens, anciens et modernes avec deux nouvelles expositions jumelées afin de promouvoir ses fonds, les œuvres présentées proviennent du Cabinet cantonal des estampes, de ses collections publiques (État de Vaud, Ville de Vevey) et privées (Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex, Association du Musée Alexis Forel), rassemblées depuis 1989 au Musée Jenisch Vevey.
Image courtoisie Musée Jenisch Vevey (Photo: Julien Gremaud)
Conçu dans un style néo-classique, la maison de maître du XIXe dont le fronton est orné d’une réplique de la frise du Parthénon. Son hall d’accueil lumineux et son escalier central, pavés de sols en mosaïque, décorés de colonnes et de statues d’après l’antique, accueillent les visiteurs : un véritable musée dans le musée !
Au rez-de-chaussée, avec Guerchin, Novelli, Canoletto, Piola, Tiepolo ou encore Zuccari, le dessin italien ancien et moderne est au cœur de l’exposition Disegno disegni. Dans le sillage du legs de René de Cérenville en 1968, qui honorait la création graphique de la Péninsule, les fonds italiens du Musée Jenisch Vevey n’ont cessé de s’enrichir au fil des années, constituant aujourd’hui l’un des piliers du patrimoine veveysan. Plus de cent feuilles issues d’une collection particulière déposée au musée depuis 2003 sont mises en lumière l’occasion de cette exposition et se retrouvent dans un catalogue richement illustré qui permettra de prolonger le plaisir de l’exposition au-delà de la visite.
Les œuvres réunies invitent à vagabonder à travers les grands centres artistiques d’Italie, de Venise à Rome, en passant par Bologne et Florence. Ces diverses écoles ont en commun la diversité technique et matérielle tout comme la diversité des sujets représentés : sujets religieux comme profanes, pages d’études et dessins allant de la fin du XVe siècle aux premières décennies du XIXe siècle. Cette exposition est née sous le commissariat d’Emmanuelle Neukomm et Pamella Guerdat, conservatrice et conservatrice adjointe Beaux-Arts, assistées de Leïla Thomas, collaboratrice scientifique.
« Velute » et dessins de la renaissance
Le dessin, ou trait, est ce qui constitue la source et le corps de la peinture, de l’architecture et de tous les autres genres de l’art, et la racine de toutes les sciences, selon les mots de Michel-Ange, cité par le musée pour parler des fameuses « vedute ».
À la Renaissance, le terme « disegno » a une double signification : il signifie le « dessin », le fait de tracer une ligne sur le papier, ou tout autre support, à l’aide d’un crayon ou d’une plume, mais exprime le projet de l’artiste, le « dessein », autrement dit l’intention artistique du créateur.
La saison italienne du Musée Jenisch Vevey se poursuit au Pavillon de l’estampe qui propose, en écho à l’exposition Disegno disegni, une sélection de gravures produites en Italie entre le XVIe et le XVIIIe siècle à partir des collections du Cabinet cantonal des estampes. L’exposition met en lumière le rôle de la gravure dans la diffusion des modèles italiens, des multiples reproductions d’après Raphaël aux célèbres séries d’estampes de Piranèse. Elle souligne la variété des techniques et des sujets que les graveurs ont illustrés à travers les décennies : par le burin, l’eau-forte ou la gravure sur bois, les auteurs mettent à l’honneur autant des scènes historiques que des paysages plus anecdotiques comme les fameuses « vedute ».
Cette deuxième exposition révèle la variété des techniques et des sujets ayant intéressé les graveurs à travers les décennies : par le burin, l’eau-forte ou la gravure sur bois, les artistes mettent à l’honneur autant des scènes historiques que des paysages plus anecdotiques comme les fameuses « vedute » (panoramas sur les célèbres monuments ou paysages italiens).
Cette exposition est placée sous le commissariat d’Anne Deltour, conservatrice ad interim du Cabinet cantonal des estampes.
La visite pourra s’achever par le passage dans l’aile consacrée à Oskar Kokoschka dont l’atelier a été reconstitué aux côtés de ses œuvres. Une salle annexe propose une vidéo exhaustive qui relate sa carrière comme sa vie.
Firouz E. Pillet
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