Sortie ce mercredi sur les écrans romands du bouleversant All Shall Be Well de Ray Yeung
Avec Suk Suk (Un printemps à Hong Kong, 2019), le réalisateur hongkongais Ray Yeung avait déjà exploré la complexité de la vie quotidienne au sein de la communauté homosexuelle, en particulier pour les personnes âgées. Dans son dernier film, All Shall Be Well, Yeung plonge les spectateurs dans le tourbillon émotionnel de la vie d’Angie et Pat, un couple lesbien ayant partagé trois décennies de leur vie à Hong Kong.
Le récit s’amorce après une célébration familiale du Festival de la Lune, lorsque le décès soudain de Pat (Maggie Li Lin Lin) vient perturber la quiétude d’Angie, superbement interprétée par Patra Au Ga Man, déjà présente dans Suk Suk. Alors qu’Angie traverse la douloureuse perte de sa compagne, les tensions surgissent au sein de la famille lors des désaccords sur les arrangements funéraires. Shing (Tai Bo) et Mei (Hui So Ying), attaché∙es à la tradition, optent pour le columbarium, tandis qu’Angie, fidèle au dernier souhait de Pat, plaide pour la dispersion en mer.
La cérémonie au columbarium procure un moment-pivot poignant où Angie ressent un sentiment croissant d’éloignement de la famille de Pat, préfiguration des problèmes d’héritage qui vont venir empoisonner des relations qui auparavant étaient cordiales.
Ray Yeung nous offre une narration délicate et nuancée, sans jugement, capturant avec justesse la complexité des relations entre les protagonistes, mais aussi avec leurs familles respectives. Évitant le mélodrame, le film se meut habilement à travers les dédales du deuil, des dynamiques familiales et des subtilités juridiques, ajoutant des touches de délicatesse cinématographique qui accompagnent le parcours émotionnel d’Angie et des personnages qui façonnent les obstacles auxquels elle doit faire face.
Lire la critique complète et l’interview de Ray Yeung publiés lors de la Berlinale 2024
All Shall Be Well a été récompensé à Berlin du Teddy Award du meilleur film LGBTQIA+.
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