Journée de solidarité avec Mahnaz Mohammadi à Rennes
Hommage à Mahnaz Mohammadi by Rebecca Rouge
Il ne fait pas bon être cinéaste en ce moment en Iran: dans les festivals les récompenses et les honneurs pleuvent, en Iran les arrestations et condamnations se multiplient.
Moins médiatisée que Jafar Panahi ou Mohammad Rasoulof pour ne citer qu’eux, Mahnaz Mohammadi a contribué au documentaire de Rakhshan Bani-Etemad, Nous sommes la moitié de la population, à propos des élections présidentielles de juin 2009 et est réalisatrice du film Femmes sans ombre primé à l’international à de nombreuses reprises. Actrice principale du film de Reza Serkanian Noces éphémères présenté à Cannes cette année, elle n’avait pas reçu l’autorisation de quitter le pays pour assister au festival.
Elle a été arrêtée à Téhéran le 26 juin 2011.
Libérée de la prison d’Evin le 28 juillet 2011, elle est, dans l’attente d’un verdict definitif, en résidence surveillée et bien entendu interdite de travailler. Tout son matériel et ses films ont été saisis.
En juin 2010, Mahnaz Mohammadi était venue à Paris présenter un de ses films, Travelogue, dans le cadre d’une journée consacrée au cinéma iranien à la Cinémathèque française. C’est ce film qui sera présenté ce 23 octobre par le collectif “Des artistes rennais pour Mahnaz Mohammadi” au cinéma Arvor (29 rue d’Antrain) à 11h00. La projection sera suivie d’une rencontre avec les artistes du collectif, le programmateur militant Jacques Frétel et des élus locaux.
À 15h00 à la Maison internationale de Rennes, une exposition de Rebecca Rouge, “Iranian shooting”, sera complétée par l’interprétation sur scène de textes iraniens engagés et du témoignage d’Arash, jeune iranien réfugié politique.
Dans cette exposition-hommage à Mahnaz Mohammadi, Rebecca Rouge, qui a travaillé comme photographe sur plusieurs tournages en Iran, a voulu jouer sur le double sens Tournage/Tuer: “Les photographies présentées sont issues des films auxquels j’ai participé. Aujourd’hui, écrire et/ou réaliser un film, c’est prendre le risque d’être condamner. Voilà pourquoi ce titre “Iranian shooting”.
Malik Berkati
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Ce documentaire prend la forme d’un cinéma direct pour suivre le trajet que prennent chaque jour des Iraniens pour quitter le pays à travers la Turquie. Passant d’un wagon à l’autre, c’est un portrait de l’Iran qui se dessine à travers ses déceptions, ses rêves et ses espoirs. Le film interroge aussi bien des enfants, des parents que des jeunes adultes à la fois heureux et tristes de quitter l’Iran.
Prochain Rendez-vous du collectif : 14 novembre lors de la soirée Arts comme levier pour la semaine de la solidarité à Rennes.