Locarno 2025 – Série : The Deal, de Jean-Stéphane Bron, un thriller politico-diplomatique d’actualité

Présentée sur la Piazza Grande, la série The Deal plonge le public au cœur des négociations sur le nucléaire iranien à Genève en 2015. Ce thriller au rythme soutenu marque le baptême réussi en fiction du documentariste vaudois, après sept ans de travail et la mobilisation d’une équipe technique et artistique colossale. Tournée dans six langues, voire plus, cette fresque relève un défi de taille.

Cinéaste aguerri, Jean-Stéphane Bron explore avec acuité, à travers ses documentaires primés, les enjeux contemporains : crise démocratique, populisme et dérives économiques. Ses œuvres, aux ressorts dramaturgiques proches de la fiction, entretiennent un dialogue singulier avec le cinéma de genre. Parmi ses succès figurent Connu de nos services (1997), révélant le scandale des fiches policières des années 1970-1980 ; Mais im Bundeshuus : Le Génie helvétique (2003), l’un des plus grands succès du cinéma suisse avec plus de 100 000 entrées ; Cleveland contre Wall Street (2010) sur la crise des subprimes (sélection à Cannes, nomination aux César) ; le portrait polémique L’Expérience Blocher (2013) ; L’Opéra de Paris (2017), triple lauréat du Prix du cinéma suisse ; Cinq nouvelles du cerveau (2021) sur les neurosciences et l’IA ; et la série documentaire Ma rue de l’Ale (2022).

Nourrissant depuis des années son désir de fiction, Bron concrétise ce projet avec le soutien de la RTS et de ses complices de Bande à part Films – Ursula Meier, Lionel Baier et Frédéric Mermoud – en coécrivant le scénario avec Alice Winocour.

Le synopsis pose le décor : « Suite à un scandale ébranlant la confiance dans la diplomatie suisse, Alexandra Weiss est propulsée à la tête de la plus importante mission du XXIe siècle à Genève. Elle découvrira, au prix de ses idéaux, que la neutralité helvétique a un coût. Est-elle prête à le payer ? »

The Deal dévoile les coulisses du « round de la dernière chance » d’avril 2015, où États-Unis, Iran, Europe, Russie et Chine négocient le programme nucléaire iranien. Alexandra Weiss, incarnée par la Belge Veerle Baetens, orchestre ces pourparlers sous tension sans soupçonner la présence d’espions déterminés à les faire échouer. Polyglotte et experte des spécificités culturelles, elle gère le ministre iranien Moshem Mahdavi (Anthony Azizi), la sous-secrétaire d’État américaine Cyndy Cohen (Juliet Stevenson) télécommandée depuis Berlin par Andrew Porter (Sam Crane), la représentante britannique Margaret Davies (Fenella Woolgar) et le chef de la police religieuse iranienne Ali Katibi (Alexander Behrang Keshtkar).

L’arrivée de l’ingénieur iranien Payam Sanjabi (Arash Marandi), dont la vie est menacée, et un événement inattendu, propulsant Alexandra à la tête des opérations, mettront sa mission en péril. Le huis clos place les spectateur·trices aux premières loges d’un sujet brûlant, traité avec maestria.

En compétition internationale au festival Séries Mania, la série est repartie de Lille avec une mention spéciale pour son scénario. À Locarno, Bron  a confié son plaisir à explorer « intrigues, coulisses et coups de théâtre » de la fiction.

Les six épisodes sont disponibles intégralement sur l’application Play RTS du 13 août 2025 au 7 février 2026. Ils seront diffusés sur RTS 1 tous les jeudis soir dès le 28 août 2025.

Rencontre avec Jean-Stéphane Bron:

 

Firouz E. Pillet, Locarno

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