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Pessac 2024 : Olympe, une femme dans la Révolution, de Julie Gayet et de Mathieu Busson, rend un vibrant hommage à Olympe de Gouges, pionnière des combats féministes

L’actrice et co-rélisatrice a choisi de se pencher sur la vie d’Olympe de Gouges, qui s’est battue pour les droits des femmes, une figure féministe en avance sur son temps, mais qui demeure méconnue du grand public. Le film plonge le public au cœur de Paris en juillet 1793. La situation est explosive et la Terreur bat son plein. Au milieu de ce monde de violences et de mutations, une seule constante : les femmes n’ont le droit à rien. Olympe de Gouges (Julie Gayet) est l’une des rares à oser s’élever contre cette injustice. Femme de lettres, femme de combats, Olympe s’oppose de manière frontale à Robespierre (Frédéric Noaille). Arrêtée par la police d’État, elle attend son procès, enfermée dans une maison d’arrêt. Au milieu des autres condamnées, Olympe va continuer de lutter.

— Julie Gayet – Olympe, une femme dans la Révolution
Image courtoisie Festival international du film d’histoire de Pessac

Le tandem de cinéastes a choisi de mettre en lumière des femmes de notre histoire. Olympe de Gouges est une des figures féminines les plus emblématiques de la Révolution, mais que peu de contemporains connaissent pour son histoire et pour son importance. Peut-être que certaines spectatrices ou certains spectateurs des JO 2024 de Paris se sont intéressés à sa biographie et à son rôle quand, parmi diverses statues de femmes françaises illustres, celle d’Olympe de Gouges est sortie de la Seine. Cette femme aux multiples facettes, humaniste engagée dans la lutte contre les injustices et d’une immense modernité ne pouvait pas laisser le septième art indifférent.

Olympe de Gouge étant née à Montauban, elle parlait l’occitan, même si elle a vécu à Paris. C’est la raison pour laquelle Julie Gayet et Mathieu Busson ont choisi de tourner en Occitanie, dans le Gers. Bien que de nombreuses scènes se déroulent en prison, l’équipe du film a jeté son dévolu sur des endroits baignés de soleil pour leur luminosité picturale comme le château de Gramont en Lomagne, le château de Saint Léonard et le pont des Consuls aux abords de la chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue. L’équipe du film a d’ailleurs fait appel à des figurantes non-professionnelles issues du Gers. Mais le téléfilm fait aussi la part belle à d’autres régions de France comme le château de la Reynerie а Toulouse et à l’Aveyron. La photographie signée Antoine Monod met en lumière de manière très picturale les décors choisis par Valérie Valério.

Olympe, une femme dans la révolution se veut aussi un portrait plus exhaustif que ce qui est habituellement associé au nom d’Olympe de Gouges, à savoir son côté politique avec la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Le film cherche à compléter cette image en exposant les multiples facettes de cette femme. Comme le souligne Julie Gayet :

« Olympe de Gouges était auteure de théâtre mais aussi femme et mère. Elle est autodidacte, elle s’est formée et construite toute seule. C’était une véritable figure féministe avant l’heure, mais aussi une humaniste ancrée dans le principe des Lumières qui se battait contre l’infériorité et l’esclavage. Elle était humaniste, elle avait énormément d’idées. Elle a œuvré pour une caisse patriotique pour tous. Elle était tout cela en même temps, et sa vie est incroyablement riche. Le buste d’Olympe de Gouges est le seul buste à l’Assemblée nationale aujourd’hui. Il y a une bande dessinée qui a été faite sur elle. Il y a surtout les éditions de Cocagne à Montauban qui ont fait ces recherches pendant des années pour récupérer tous ses textes parce qu’aujourd’hui ses héritiers sont en Australie, en Tasmanie. »

Julie Gayet et Mathieu Busson ont réalisé beaucoup de documentaires sur la place de la femme mais ils souhaitaient parler de leur enfermement, thématique qu’Olympe de Gouges a beaucoup abordé dans ses écrits comme, par exemple, le cas des filles placées dans les couvents. On prend conscience qu’elle se battait aussi contre l’enfermement des femmes dans les hôpitaux psychiatriques et les prisons. Pour raconter cette notion d’enfermement des femmes, le film décrit la situation d’Olympe de Gouges durant cette période très violente où elle a elle-même emprisonnée (c’est dans les douves d’un château que l’équipe a reconstitué la prison où Olympe de Gouges a été incarcérée) par la police puis guillotinée. Le film part du présent de l’enfermement et les cinéastes opèrent par flashback pour revenir sur sa vie foisonnante et multiple.

À l’issue de la projection, les engagements d’Olympe de Gouges résonnent puissamment avec notre époque, en particulier avec les années récentes où sont apparus des mouvements de revendications sur la place des femmes dans la société comme dans le monde professionnel même si l’égalité salariale fait encore défaut. Parmi ses combats, Olympe de Gouges prônait la sororité dans tous ses écrits.

Pour celles et ceux qui souhaiteraient poursuivre dans la découverte autour de ce film consacré à Olympe de Gouges et ses combats, l’équipe du film est train de monter une exposition de photographies avec une photographe de Toulouse sur l’ensemble des femmes de la région qui ont participé au projet : figurantes, techniciennes, actrices afin que cette exposition soit dévoilée а Montauban le 8 mars, à l’occasion de la journée des droits de la femme.

Concourant dans la catégorie films de fiction au Festival du Film d’Histoire 2024, Olympe, une femme dans la révolution sera diffusé sur France 2 en 2025.

Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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