Rencontre (audio) avec le cinéaste vaudois Lionel Baier pour La dérive des continents (au Sud) présenté en Première à la Quinzaine des réalisateurs au 75ème Festival de Cannes en mai 2022
La dérive des continents (au Sud) constitue le troisième volet d’une tétralogie sur la construction européenne après Comme des Voleurs (à l’Est) 2006 et Les grandes Ondes (à l’Ouest) en 2013. Ce nouveau film de Lionel Baier mêle avec harmonie la comédie politique et le drame des relations conflictuelles entre une mère et son fils.
Nathalie Adler (Isabelle Carré) est en mission pour l’Union Européenne à Catania, en Sicile. Elle est très sollicitée et enchaîne des journées intenses de travail, car elle est chargée d’organiser la prochaine visite du Président Macron (Tom Villa) et de la Chancelière Merkel (Ursina Lardi) dans un camp de migrants afin de montrer à Bruxelles que tout est sous contrôle. Lionel Baier filme ce branle-bas de combat, soulignant les travers des uns comme des autres et les mises en scène en amont des visites officielles pour permettre aux médias qui couvrent l’événement de donner une image que toutes et tous attendent.
En sus du stress des préparatifs de cette rencontre entre le président français et la chancelière allemand, Albert (Théodore Pellerin), activiste dans l’humanitaire et fils de Nathalie, militant engagé auprès d’une ONG, débarque sans crier gare, à la grande surprise de sa mère, avec laquelle il n’a plus de contact depuis des années.
Par un ton malicieux et subversif, Lionel Baier aborde de nombreuses thématiques qui se mêlent parfaitement et suscitent réflexions et débats : les migrants et les drames de leurs périples, ici en Méditerranée, l’accueil de la population locale, le rôle des médias, la dimension humanitaire, les relations intergénérationnelles et les divergences de points de vue.
Lionel Baier nous a parlé de la genèse de La dérive des continents (au Sud) et de son accueil au Festival de Cannes, des thématiques qu’il y aborde, de son amour pour le cinéma italien des années cinquante et soixante, de ses comédiens, du cirque médiatique, entre autres.
Firouz E. Pillet
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