Septième édition du Festival du Film social dans 40 villes françaises
Fondé par le docteur Alain Lopez en 2019, ce festival n’a cessé de croître, suscitant chaque année un intérêt extraordinaire auprès de professionnels et d’un public de plus en plus nombreux. Sa septième édition s’est tenue du 3 au 16 octobre dans neuf régions de France et 40 villes, rassemblant 50 000 spectateurs.
Synthèse du cinéma et du social
Organisée par l’association 25e Image, cette manifestation multi-sites est reconnue comme le rendez-vous annuel des professionnels du cinéma et du secteur social. Cette année, le public a pu découvrir 21 films en compétition officielle, sélectionnés parmi 600 œuvres provenant de divers horizons et pays. Répartis en six programmes, les films ont été projetés lors de 134 séances, dans 60 lieux différents.
Le festival s’est associé à la 36e édition des Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) avec l’idée de réparer les situations de vulnérabilité sociale, sources d’innombrables souffrances psychiques et physiques. Les organisateurs ont voulu sensibiliser le public à l’existence des personnes en difficulté, mais aussi aux dures réalités du travail des intervenants sociaux qui les accompagnent.
Double engagement et contribution
Cette manifestation artistique s’est donné pour principal devoir de révéler des réalités sociales invisibles, notamment celles d’institutions fermées, mais aussi des expériences inhumaines de violences méconnues, souvent soumises à de véritables omertas. L’enquête sur la violence au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, James Handley porte plainte d’Eric Pinatel, et le documentaire primé du Grand Prix, Les Oubliés de la Belle Étoile de Clémence Danigo, l’illustrent parfaitement.
L’enjeu principal du festival était de découvrir et de montrer les identités et les parcours de personnes confrontées à des difficultés sociales. Ces récits singuliers et dramatiques invitent le public à reconsidérer ses propres représentations des « cas sociaux ». C’est le cas de la comédie Inadapté de Tristan Zerbib, qui défie les opinions traditionnelles en imaginant un monde où la norme est d’être handicapé ! De son côté, le court métrage Malo fait du vélo de Yannick Muller montre avec intelligence et humour une personne autiste en quête du grand amour.
La manifestation est parvenue à rassembler des professionnels du cinéma et du social, croisant leurs regards avec succès pour contrer l’invisibilité du travail social. Cette union est plus qu’urgente dans un contexte où les métiers à la croisée de l’artistique et du social peinent à obtenir la reconnaissance nécessaire. Leur collaboration permet d’éclairer des terrains méconnus et de proposer une pluralité d’accompagnements.
Palmarès 2025
Le jury de la 25e Image a décerné de nombreuses récompenses. Le Grand Prix a été remis à Clémence Danigo pour son fantastique et étonnant documentaire Les Oubliés de la Belle Étoile, où d’anciens collégiens témoignent à visage découvert des travers de l’enseignement catholique des années 50 et 60.
Le Prix spécial du jury est revenu à Lilien Fanara pour sa fiction, le court-métrage La Situation de Lucas. Nicolas Aubry a obtenu le Prix Paris Solidarité pour sa fiction de 17 minutes Métal Hurlant ! Le Prix ARS (Agences régionales de santé) a été décerné au réalisateur suisse Miguel Béchet pour son documentaire Je me souviens. Enfin, le Prix Epsilon Mélia a récompensé le documentaire de Stéphane Ducandes, Myrjana, sur les féminicides fréquents en Nouvelle-Calédonie.
Palmarès complet visible sur le site : www.fondation-itsrs.org
Djenana Djana Mujadzic
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