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Sortie sur les écrans romands de Dieu est une femme du réalisateur helvético-panaméen Andrés Peyrot

Dans son premier film, (Dieu est une femme), le réalisateur helvético-panaméen Andrés Peyrot revient à ses origines, dans son pays, le Panama, en se plongeant dans la filmographie du réalisateur français oscarisé Pierre-Dominique Gaisseau, arrivé en 1975 au Panama pour tourner un documentaire sur le peuple Kuna, sur la vie de ce village de l’archipel des San Blas, le long de la côte panaméenne, côté mer des Caraïbes et témoigner des cérémonies d’initiation de cette société matriarcale des Kunas, en espagnole Cunas ou Gunas qui sont un groupe ethnique amérindien du Panama et du nord de la Colombie bénéficiant d’un régime d’autonomie territoriale.

Dieu est une femme (God Is a Woman) d’Andrés Peyrot
© Pyramide International

Des images d’archives en noir et blanc ouvrent le documentaire et montrent un extrait d’une interview de Pierre-Dominique Gaisseau ainsi que l’annonce de son prix lors de la cérémonie des Oscars en 1962. Puis vient une scène en couleurs et contemporaine qui montre un des anciens de la communauté Kuna qui relate le séjour du journaliste, cinéaste et aventurier français qui, après avoir filmé une année durant les Kunas, leur avait promis de leur apporter une copie de son film :

« Il n’a pas tenu sa promesse ! Il a une dette envers nous ! »

Le passé et le présent, la mémoire et le progrès s’entremêlent dans une harmonieuse symbiose et semblent, par enchantement, partager la même temporalité qui fait songer à Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez.

Dans Dieu est une femme, la suspension du temps est recherché, mais devant la caméra d’Andrés Peyrot, trois hommes du peuple Kuna se confient et racontent des anecdotes du tournage de Pierre-Dominique Gaisseau qui, alors qu’il filmait la file des femmes qui portaient des calebasses et, pour certaines d’entre elles, des bouteilles en plastique, s’est écrié : « Que les femmes qui portent des bouteilles en plastiques sortent du champ de la caméra ! ». Le soir venu, l’homme qui servait d’interprète au documentariste lui demanda d’expliquer sa requête et Pierre-Dominique Gaisseau lui dit :

« Si je montre une telle séquence en Europe avec des femmes portant des bouteilles de plastique, personne ne croira en Europe que j’ai séjourné dans une communauté indienne ».

Lire la critique complète de Firouz E. Pillet, publiée lors de la Mostra de Venise 2023.

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