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Théâtre de Carouge : Jean Liermier a convié le public à découvrir une saison 2024-2025 emplie « d’humanité, la grâce et la liberté ». Rencontre

En ce samedi de juin, le directeur du théâtre, débordant d’une énergie communicative, a assuré un incroyable marathon pour présenter trois fois – à midi, l’après-midi et en soirée – dans la même journée le programme de la saison 2024-2025 : le public, venu en nombre, a été conquis. Le soleil est de la partie et des ballons blancs flottent sur l’Esplanade du Centre communal, devant le Théâtre de Carouge. De nombreux bancs et chaises ont été installés où le public, joyeusement bavard et empli de curiosité, piaffe d’impatience. Les membres de l’équipe du théâtre ont revêtu leurs plus beaux atours et des fleurs des champs ornent les tables.

Le signal est lancé : le public peut prendre place dans la grande salle du Théâtre de Carouge et en découvre une malicieuse mise en scène signée par le maître des lieux. Éclairée par un puits de lumière, la scène s’ouvre sur les baies vitrées donnant sur des arbres verdoyants qui se trouvent derrière le théâtre. La structure du théâtre se mêlant harmonieusement à la nature environnante semble célébrer la rencontre d’Escher avec Magritte. Puis, sur un fond coloré, pour illustrer le pouvoir du bouche-à-oreille qui lui est cher, Jean Liermier a convié ses techniciens à faire montre de leur ingéniosité en faisant apparaître des costumes de manière exponentielle. Au milieu du plateau trône un vélo qui fait un subtil clin d’œil au renard qui avait établi ses pénates dans le chantier du théâtre et qui en est devenu le fil conducteur au fil des saisons.

Jean Liermier se met à lire un passage du chapitre 21 du Petit Prince alors qu’il rencontre le renard :

« (…) Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :

– S’il te plaît… apprivoise-moi ! dit-il.

– Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.

– On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

Que faut-il faire ? dit le petit prince.

Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près… (…) »

Rebondissant sur cette lecture, le directeur développe la promesse d’une programmation riche, bigarrée, faite de retrouvailles comme de découvertes, ponctuée par ces rendez-vous attendus par les artistes comme par le public, des rituels « qui font du bien à l’âme, qui donnent de l’espoir et offrent des perspectives. Nous rirons ensemble. »

Puis le directeur égraine des chiffres qui donnent le vertige : une fréquentation record ! Mais il compte sur le bouche-à-oreille. Jean Lieirmier est fidèle à ses amis artistes et soutient leurs projets. Parmi ceux-ci, Jean Bellorini, Dan Jemmett, Alain Françon François Gremaud, Jean-Christophe Hembert, Samuel Labarthe, François Morel, Omar Porras, Dominique Ziegler ou Valérie Poirier et Nathalie Cuenet. Une surprise de taille figure au cœur de cette saison : Stephan Eicher, seul en scène, entre textes et chansons, dirigé par François Gremaud.

Jean Liermier nous a accordé de son précieux temps pour nous parler en détail de la saison 2024-2025. Rencontre:

 

Théâtre de Carouge

Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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