Visions Nordiques de Paris, un succès retentissant

Pendant cinq jours, du 5 au 9 mars 2025, les professionnels du cinéma et les cinéphiles parisiens ont eu l’occasion de découvrir une sélection récente de 12 films en provenance de l’Europe du Nord, projetés au cinéma Grand Action. Le festival a également mis à l’honneur des œuvres classiques, notamment celles de la cinéaste suédoise Mai Zetterling, à l’occasion du centenaire de sa naissance, avec la projection de son film Les Amoureux.

En plus des projections publiques très fréquentées, le festival a lancé les premières rencontres intitulées French Nordic Film Days. Ces échanges ont réuni réalisateurs, producteurs, distributeurs et autres professionnels du secteur, qui se sont exprimés lors de panels d’une heure et demie. Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer les liens entre les cinématographies nordiques et françaises, ainsi que sur les nouvelles opportunités de collaboration. Cette partie du festival, intitulée The Five Nordic, s’est déroulée en partenariat avec le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC), l’Institut Suédois, l’Institut Français en Suède, et avec le soutien des ambassades du Danemark, de la Suède, de la Norvège, de la Finlande, de l’Islande ainsi que du Conseil des Ministres Nordiques.

La direction artistique et la programmation ont été assurées par Matthias Nohrborg de TriArt Film, producteur et distributeur suédois spécialisé dans le cinéma d’art et d’essai, en collaboration avec Baptiste Pépin, responsable du septième art à l’Institut Suédois en France, et Amanda Nohrborg, directrice de post-production.

Une grande visibilité pour les réalisatrices

Parmi les douze films présentés, provenant de cinq pays différents, cinq étaient l’œuvre de réalisatrices. Des cinéastes déjà établis ont été présentés au public parisien, qui a ainsi pu mieux les découvrir. Parmi eux figuraient Dag Johan Haugerud, Juho Kuosmanen, Lilja Ingolfsdottir, Baltasar Kormákur et Pirjo Honkasalo. Les organisateurs ont également mis en avant la nouvelle génération de talents nordiques, qui a séduit le public avec des films marquants signés Frida Kempff, Simon Klose, Sylvia Le Fanu, Ernst de Geer, Snævar Sölvi Sölvason, Sakaris Stora et Erik Svensson.

Si les cinématographies nordiques se sont considérablement développées, elles font face, comme beaucoup d’autres, à un manque de moyens pour financer les projets des jeunes cinéastes. Alors que des réalisateurs comme Joachim Trier, Tarik Saleh et Ruben Östlund parviennent à financer leurs créations de manière indépendante ou en dehors de l’espace nordique, d’autres doivent adapter leurs projets aux thématiques privilégiées par les producteurs ou distributeurs.

Après la reconnaissance internationale de son film La Conspiration du Caire, Tarik Saleh a honoré le festival Visions Nordiques de sa présence (lire ici la critique du film et l’interview du réalisateur par Malik Berkati). Le cinéaste a projeté l’œuvre qui l’a fait connaître à travers le monde : Le Caire Confidentiel. Enfin, Irmeli Debarle, collaboratrice et traductrice d’Aki Kaurismäki, a participé à l’hommage rendu au réalisateur finlandais en présentant son chef-d’œuvre Le Havre.

Djenana Djana Mujadzic

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