Vertigineux succès de Blerta Zhegu, soprano lyrique albanaise
Grâce et talent
Sa voie sensible et expressive, complétée par une probité stylistique à part, tout comme sa grâce et sa connaissance de différentes langues, font que Blerta Zhegu est invitée partout en Europe mais aussi dans des pays lointains comme l’Équateur. Jeune soprano de Tirana, d’abord élève de la très respectée Nina Mula, elle a fait ses classes au Conservatoire Claudio Monteverdi de Bolzano et à Aix-en-Provence. Elles s’est spécialisée auprès de Nathaniel Brodsky, ancien soliste de l’opéra de Chicago qui a fait une belle carrière au Métropolitain de New York. Après l’université, la talentueuse soprano a fréquenté les master class de Leo Mucci, Renato Bruson, Luciano Serre, Yvonne Minton, Enzo Tel, Claudia Rueggeberg, Renée Auphan, Sophie Koch, José Van Dam, Laure Florentin, Monique Zanetti, Claudine Ducret, Jean- Marc Bouquet. Dernièrement la jeune femme a travaillé avec Emmanuel Jahor et Elda Laro.
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Son exemplaire carrière a débuté au Théâtre municipal de Bolzano ou elle a été Lucy dans The Telephone de Gian Carlo Menotti. Sollicitée par de célèbres institutions culturelles, la soprano se produit ensuite à Sienne, Vincenza, Rovigo…Elle fait partie de l’équipe artistique de L’Opéra de quat’sous de Kurt Weill et chante à Livourne, Pise et Lucca.
En Albanie elle est engagé comme soliste au Théâtre National de l’Opéra et Ballet de Tirana. Cela ne l’empêche pas de collaborer avec Nathalie Martin, Oleg Arapi, Eddie de Nazdal, Romi Porat, Emir Saul, Nicolas Cante, Edmond Doko, Samuel Jean Emmanuel et Michel Plasson à l’international. En été 2012, elle est à Quito à en Équateur pour chanter la 4è Symphonie de Malher. A son retour en France, Blerta Zhegu devient stagiaire au Centre National d’Artistes Lyriques et chante à l’Opéra de Marseille, au Grand Avignon, au Domaine d’O à Montpellier, au Festival de Colmar où au Petit Palais et au Théâtre le Palace à Paris. Puis elle entre à l’Académie Internationale de la Musique Française de Michel Plasson.
La Traviata moderne
Le journaliste et écrivain Alain Duault, spécialiste de musique classique, a présenté en décembre dernier, le magnifique concert Miroir de femmes, très applaudi, qui a eu lieu dans le Salon de musique de l’hôtel Bedford datant de la Belle Époque. Inspirée et totalement consacrée à son art, Blerta Zhegu a magistralement interprété Canto selvagem, Le Jardin de Ravel et Il pleure dans mon cœur.
Lauréate de plusieurs concours, la soprano depuis longtemps installée à Paris a récemment été remarquée par le compositeur brésilien Antonio Santana qui a réalisé son projet Miroir de femmes avec la pianiste d’origine russe, Kira Parfeevets, cette dernière ayant rapidement été séduite par le lyrisme et la beauté des mélodies, pleines de l’exubérance et de l’exotisme venus d’ailleurs. L’idée était d’envoyer les partitions à plusieurs cantatrices, dont Blerta Zhegu, et de réunir de très différentes tessitures de voix féminines. Toute la troupe, conduite par le maestro Santana, prépare actuellement le CD qui sortira le mois prochain avec plusieurs compositions pour voix et piano et la participation des soprano Michelle Cannicconi, Blerta Zhegu, des mezzo-sopranos Delphine Haidan et Marion Lebegue, et avec le concours des musiciens Kira Parfeeevets (piano), Anton Martynov (violon) et François Salque (violoncelle). Les artistes envisagent un concert parisien à la salle Gaveau, après la sortie du CD, avec un programme enrichi.
Parallèlement Blerta Zhegu prépare son propre spectacle La Traviata : Marguerite, Violette et les autres… qui sera présenté au Théâtre du Gymnase à Paris, au printemps prochain.
Djenana Mujadzic
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