Déconfinement oblige, le Grand Théâtre de Genève propose de débattre le 25 juin 2020: L’Art peut-il sauver le monde ?
Émouvoir, interpeller, choquer, rassembler, éclairer… l’art peut-il sauver le monde ? L’art doit-il se sauver lui-même ? Telles sont les questions soulevées par les responsables du Grand Théâtre de Genève qui a choisi de transformer son Duel#4 à deux voix en débat, le 25 juin 2020.
Le directeur du Théâtre VIDY-Lausanne Vincent Baudriller, la chorégraphe La Ribot et le chef d’orchestre Titus Engel participeront à cette conversation à bâtons rompus qui promet d’être très enrichissante. La modération sera assurée par notre confrère Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef du Temps, partenaire média de l’événement.
Les invités
Ancien directeur du festival d’Avignon, Vincent Baudriller y invite notamment Romeo Castellucci, Jan Fabre et Christoph Marthaler. Il dirige depuis 2013 le théâtre VIDY-Lausanne. Chorégraphe, plasticienne, vidéaste genevoise d’origine espagnole, La Ribot remporte le Grand Prix suisse de la danse 2019. La même année, le Festival d’automne de Paris en fait l’une des artistes-phare. Il a dirigé la première suisse d’Einstein on the Beach au Grand Théâtre de Genève, le chef d’orchestre Titus Engel développe sa carrière à l’invitation de Gérard Mortier, avant de diriger aux opéras de Stuttgart, Hambourg, Berlin et de Francfort.
Présentation, par Stephan Müller, dramaturge
En 1976, Joseph Beuys, pourtant rarement en colère, déclarait :
« Tous les artistes actuels sont des trous du c…, ils ne s’intéressent qu’au marché de l’art ».
Beuys, l’artiste du XXe siècle, avait une vision précise de la fonction de l’art. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas l’art, peu significatif, compris comme décoration ou art mural mais bien comme concept élargi. Beuys comprend par là le fait que chaque être humain est un créateur, un artiste, et que la totalité de la créativité humaine est à penser comme de l’art : celle-ci doit être libérée par le concept artistique anthropologique tandis que les vieux principes de liberté, égalité, fraternité doivent enfin êtres instaurés et la destruction de la nature freinée.
Ces déclarations résonnent comme un manifeste qui déclencha une mobilisation politique dans le monde de l’art. […] Il est probable que les dispositifs du marché de l’art et des artistes se transforment après la crise du Coronavirus. Il se peut que l’art reprenne à nouveau le dessus en devenant une force de dressage d’un changement essentiel du monde, au-delà du tohu-bohu des intérêts économiques.
On se retrouverait donc à nouveau chez Beuys et dans le monde des idées où chaque forme, chaque figure est habitée par un devoir de transformation : transformer ce qui est en une forme d’organisation qui provoquerait moins de dégâts et de souffrances dans le monde. Si les gens font progressivement usage du catalogue de leur créativité, alors le monde qui s’était fané pourra à nouveau se redresser.
Ce débat (d’une durée d’une heure) aura lieu jeudi 25 juin à 20h au Grand Théâtre de Genève (ouverture des portes à 19h30), Grande scène du GTG.
Pas de service de restauration Entrée CHF 15.-
Firouz E. Pillet
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