Exposition Romy Schneider à la Cinémathèque française jusqu’au 31 juillet 2022
Quarante ans après la disparition d’une des plus connues et bien aimées actrices européennes, Rosemarie Magdalena Albach-Retty, mondialement connue sous le nom de Romy Schneider, la Cinémathèque française organise jusqu’au 31 juillet une exposition consacrée à l’artiste. Affiches, photographies, documents d’archives, extraits de films, costumes, rendent hommage à l’immense actrice qu’elle fut.
Populaire à 16 ans grâce à Sissi réalisé par Ernst Marischka, Romy Schneider a montré son unique talent devant des caméras de Luchino Visconti, Otto Preminger, Orson Welles, Henri-Georges Clouzot où Andrzej Zulawski. Mais la partie la plus attractive de l’exposition représentent les œuvres de Claude Sautet avec qui elle a tourné cinq films durant une décennie : Les choses de la vie (1969), Max et les ferrailleurs (1970), César et Rosalie (1972), Mado (1976) et Une histoire simple (1978). Cette complicité et entente entre l’actrice et son réalisateur fétiche est représentée d’une manière multiple : plans de travail, notes, scénarios annotés par Sautet et Jean- Loup Dabadie, matériel de promotion bien choisi, même des télégrammes écrits par Romy :
Mon Clo, je ne suis pas si sûre de moi…Je ne suis pas si forte…
La quête de liberté
Le cinéaste français lui a permis d’exprimer sa quête de liberté et de modernité :
En réalité, disait actrice, j’étais simplement en avance sur mon temps. À une époque où il n’était encore nulle part question de libération de la femme, j’ai entrepris ma propre libération. J’ai forgé moi-même mon destin et je ne le regrette pas !
Pour Clémentine Deroudille, commissaire de l’exposition, Romy Schneider a été et reste éternellement l’incarnation de la femme qui a fait ses propres choix, épanouie, belle, indépendante, toujours actuelle et contemporaine. Si on se réfère à son journal d’adolescente, la comédienne a aimé passionnément son métier, avec une fougue incroyable et rare.
Son désir de liberté l’a mené à quitter l’Allemagne en pleine gloire, après succès mondial de Sissi, pour suivre un inconnu venu de la banlieue parisienne qui portait le nom Alain Delon ! Au milieu des années soixante elle a abandonné une carrière hollywoodienne très prometteuse, pour jouer au théâtre, puis devenir mère d’un petit David et vivre presque anonymement à Berlin avec son mari Harry Meyen.
Dans la vie quotidienne, Romy Schneider a été aussi une femme très engagée, suivant directement l’évolution de la société. Au début des années 70, elle a signé la fameuse tribune pour l’avortement et fait découvrir ses idées contre le fascisme et l’extrémisme à travers le choix de ses films. Autrichienne de naissance, devenue fiancée du monde entier, l’actrice a porté sur ses épaules le lourd poids de la liaison charnelle de sa mère Magda, amie très intime de Hitler. Son histoire continue, car sa fille Sarah est actrice, elle aussi, maman d’une petite Anna qui montre déjà son penchant vers la représentation d’elle-même.
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Djenana Djana Mujadzic
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