Mostra 2020 : Paolo Conte, via con me (it’s wonderful), de Giorgio Verdelli, propose un passionnant documentaire sur la carrière de l’artiste
Sur le Lido, Paolo Conte, via con me (it’s wonderful), de Giorgio Verdelli, présenté hors compétition au Festival de Venise, rend honneur au chanteur-compositeur italien entouré d’une palette d’artistes.
Giorgio Verdelli décrit son film comme
un chemin pour raconter un morceau important de notre expérience émotionnelle, à travers les déclinaisons sentimentales infinies que les chansons de Paolo Conte ont assumées dans notre imagination.
Dès la séquence d’ouverture, Paolo Conte déclare :
Une chanson, c’est un peu comme le cinéma. On a besoin de touche pour peindre le paysage, la description du lieuse ce qu’il y a de plus important dans la construction de la trame. Je refuse les thèmes autobiographiques et je continue à écrire en pensant aux autres en espérant que les gens emmènent ma chanson avec eux. Le peu de part autobiographique demeure relatif, tout le reste n’est qu’invention.
Le film permet aux spectateurs de découvrir les commentaires passionnants de proches et d’artistes de la pékinsule comme Roberto Benigni, Vinicio Capossela, Caterina Caselli, Francesco De Gregori, Stefano Bollani, Pupi Avati, Luisa Ranieri, Luca Zingaretti, Renzo Arbore, Paolo Jannacci, Vincenzo Mollica, Isabella Rossellini, Guido Harari, Cristiano Godano, Giovanni Veronesi, Lorenzo Jovanotti, Patrice Leconte, Peppe mais aussi Jane Birkin avec laquelle Paolo Conte a accepté de faire un duo, le seul de sa carrière. Le film part aussi à la rencontre de Giorgio Conte, le frère cadet de Paolo, lui aussi compositeur et interprète. Cette galerie d’amis artistes du chanteur commence – et se termine avec l’intervention truculente et enthousiaste de Roberto Begnini :
Parler de Paolo Conte, c’est parler du Prince de la musique italienne. Il s’appelle Conte, il y a déjà de la noblesse dans le nom mais c’est un prince tout comme Edward Kennedy Ellington est surnommé Duke. Paolo Conte est un prince par la noblesse de sa figure, la parcimonie de sa présence, « le chic et le charme », le mystère et la fascination. Il est le plus grand, la Tour de Troyes de la musique italienne. Conte est le Matisse de la chanson italienne, il appartient à l’avant-garde et à la tradition.
Ainsi, le film de Giorgio Verdelli égraine trente-cinq chansons, en plus de celle chantée à sa manière par Benigni intitulée J’aime la femme de Paolo Conte (dédiée par le comédien toscan à Egle Conte, marié à l’auteur-compositeur-interprète génois).
Paolo Conte, via con me raconte, suivant près de cinquante ans de carrière, cet avocat, fils de pianistes, devenu un artiste éclectique qui aime la peinture, un art qui le détend.
Le film suit les aspirations de l’artiste, entre compositions et vers, entre peintures et registre napolitain, proposant de nombreux enregistrements de concerts, des interventions de ses amis et des réflexions sur son incroyable carrière. Pour ce faire, Verdelli a puisé dans l’immense richesse des archives personnelles de Conte, en les compilant avec des entretiens, interviews – parmi lesquelles, celle de Jane Birkin qui souligne la « voix graveleuse » de Conte qui séduit le public francophone – et des images de tournées internationales.
Arnaud Delbarre, directeur de la salle de l’Olympia, à Paris, fait remarquer que la majeure partie du public – quatre-vingts pour cent du public – ne comprend pas un mot d’italien mais vient pour le charisme du chanteur :
On aimait Mastroianni, on aime Paolo Conte comme représentants de la culture italienne. Les Français aiment Mastroianni et Conte, et non pas les pâtes et les pizza.
A travers ces images, le film de Verdelli parcourt l’immense répertoire des chansons, y compris celles écrites pour les interprètes ltels Adriano Celentano, Enzo Jannacci, Jane Birkin, Caterina Caselli, Bruno Lauzi – rappele la diversité et l’étendue des influences musicales qui jalonne les compositions de Paolo Conte en commençant par sa passion pour le jazz, la musique klezmer, la peinture, le droit et, bien sûr, le cinéma. Ce boutuet d’influences et de passions, cultivées avec femme, constituent le puzzle de la vie et de la carrière de l’artiste chaque expression artistique -les joutes oratoires de l’avocat en font partie – s’emboîtent parfaitement telle sle spinces qui forment un puzzle.
Malheureusement pour son public et les spectateurs qui l’ont peut-être découvert au Lido via le film de Giorgio Verdelli, Paolo Conte n’est pas venu à Venise, mais il a envoyé un salut et ses remerciements à ceux qui ont réalisé ce film en leur donnant son aval à travers une lettre qu’il leur a adressée :
Ce documentaire m’a présenté une vision de ma carrière, de ma vie : tant d’années… combien de rêves et combien de travail, surtout ! J’ai beaucoup travaillé et je me suis toujours senti libre de m’exprimer avec mon style, qui en réalité n’était rien de plus que la gestion de mes défauts et ça s’est bien passé.
Et Conte de poursuivre :
Je suis heureux que ce film documentaire sur ma carrière artistique ait été dédié à la mémoire de Renzo Fantini, mon grand manager et ami inoubliable.
Quand il en parle dans le film, Paolo Conte ôte ses lunettes de soleil pour dévoiler ses yeux rougis par les larmes et la tristesse.
Paolo Conte souligne :
L’impulsion de ce travail assez complexe et doit être attribuée à ma responsable, Rita Allevato, qui a travaillé en commun avec le réalisateur Giorgio Verdelli en mettant à disposition beaucoup de matériel que nous avions dans les archives. Giorgio Verdelli est un réalisateur napolitain très brillant et très sympathique. Rita a une volonté de fer; tout pour la production de Silvia Fiorani, c’est Nicola Giuliano – répète Paolo Conte -. Je pense que je devrais aussi remercier en particulier Alberto Barbera, le directeur du Festival du Film de Venise, qui a également apprécié ce travail inclus dans le programme de la revue. Ensuite, je tiens à remercier tous les artistes, les amis qui m’ont fait de très belles déclarations affectueuses.
Paolo Conte ayant fait une carriére internationale, y compris Outre-Atlantique, le film sera distribué dans de nombreux pays étrangers – plus d’une traitaient – où Conte est très populaire.
Firouz E. Pillet
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