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Oxana de Charlène Favier – La liberté à nu. Rencontre

Après avoir exploré, dans Slalom (2020), l’emprise d’un entraîneur sur une skieuse de haut niveau à travers un thriller psychologique alpin aux accents sociaux, Charlène Favier porte désormais son regard sur Oksana Chatchko pour dresser le portrait d’une artiste-peintre devenue, avec les Femen, une figure de proue du féminisme militant.

— Albina Korzh – Oxana
Frenetic Films

C’est en 2008, en Ukraine, qu’Oksana Chatchko crée le mouvement Femen aux côtés d’Anna Hutsol et d’Aleksandra Chevchenko. Dès sa fondation, le collectif affirme une triple dimension : féministe, politique et artistique. Ses premières mobilisations se concentrent dans leur ville natale, Khmelnytskyï, où elles dénoncent la corruption du système hospitalier ainsi que le harcèlement et les discriminations sexistes en milieu universitaire. Désireuses de toucher un public plus large, les fondatrices s’installent rapidement à Kyiv, capitale médiatique du pays, afin d’amplifier la portée de leurs actions.

Lors d’une manifestation à Kyiv en 2009 naît l’emblème du mouvement : Oksana Chatchko expose sa poitrine, un geste devenu emblématique. Elle impulse l’identité visuelle des Femen, mêlant provocations corporelles (seins nus, peintures sur le corps), accessoires marquants (couronnes de fleurs, masques), slogans percutants et mises en scène théâtrales.

Initialement ancré dans le contexte ukrainien post-révolution orange, le mouvement étend rapidement son combat au-delà des frontières nationales. Il cible d’abord les pays de l’ex-bloc soviétique (Russie, Biélorussie, Pologne), avant de se mondialiser et d’incarner une forme d’activisme féministe radical à l’échelle internationale.

Charlène Favier recompose, dans un mouvement de balancier temporel, le dernier jour d’Oksana Chatchko, réfugiée politique à Paris, ainsi que le parcours de sa courte vie, sans tomber dans le piège de la biographie — autorisée ou non. La cinéaste pose d’emblée les règles du jeu : la femme que nous allons suivre pendant une heure trois quarts sera sa version d’Oksana, devenue, dans le film, Oxana. Libéré·es de la question qui taraude souvent les spectateurs·trices des classiques biopics — savoir si ce que l’on nous montre est la réalité ou la version façonnée par les proches, les ennemis ou le sujet lui-même —, nous pouvons nous laisser emporter par cette histoire inspirée de faits réels, et qui éclate de véracité.

Après une scène d’ouverture mystérieuse et mystique, où de jeunes filles coiffées de couronnes de fleurs et des femmes dansent autour d’un feu, le film bascule au 23 juillet 2018, vers 5 heures du matin, dans une banlieue parisienne. Oxana (Albina Korzh) se prépare à rejoindre son atelier de peinture pour une journée décisive dans sa carrière : le soir est prévu le vernissage de sa première exposition solo.
Dès lors, des allers-retours s’opèrent entre cette ultime journée et la chronologie de la vie de la jeune femme en Ukraine.

Entre un père alcoolique et une mère dévouée à l’Église, la jeune Oxana vend les icônes qu’elle peint au prêtre local, tout en portant un regard critique sur une institution qui mégote sur le prix de son travail. Rapidement, elle comprend que, si elle suit les codes sociaux imposés, elle connaîtra le même enfermement que sa mère. Cette perspective est insupportable pour celle qui ne cesse de clamer, sous toutes les formes : « Je veux être libre ! »

La création irrévérencieuse devient son échappatoire, de la transfiguration des icônes jusqu’aux corps transformés en manifestes, avec des slogans peints à même la peau. Installée à Kyiv avec ses amies Sacha et Anna, elle fonde le mouvement féministe militant et radical des Femen. Poitrines dénudées, fronts ceints de couronnes de fleurs, elles déversent leur colère contre un système qui maltraite les femmes, nourri d’un côté par la corruption et la prostitution, de l’autre par les normes du patriarcat. La parfaite représentation binaire de la femme : la mère ou la putain.

Pour Oxana, se dévêtir revient à revêtir son uniforme de combattante, s’inspirant du tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple, qui représente une figure allégorique — la Liberté —, poitrine dénudée et drapée à l’antique, brandissant le drapeau tricolore au sommet d’une barricade, entraînant derrière elle un peuple uni de Parisiens, d’ouvriers, de bourgeois et d’étudiants, à travers les cadavres des combats, vers la conquête de la liberté. À travers sa peinture et ses actions radicales avec les Femen, elle cherche à bousculer les frontières de l’art et de la révolte.

Après des actions en Russie contre Poutine et en Biélorussie, où elles sont enlevées, terrorisées dans un simulacre d’exécution et humiliées, les trois amies se réfugient en France, où se trouve déjà Inna Chevtchenko (Maryna Koshkina), militante des Femen qui a pris toute la lumière médiatique et militante, reléguant les fondatrices du mouvement au second plan, jusqu’à évincer complètement Oxana. Anna Hutsol et Oleksandra Chevtchenko n’ont pas été invisibilisées de la même manière et ont continué à militer tout en menant une vie à côté. Pour Oksana Chatchko, qui assène que « l’art, c’est la révolution », la voilà privée de révolution. Dépossédée de son combat et de sa liberté, l’art ne suffisant plus, la descente aux enfers commence. Comme exutoire, des aventures sexuelles erratiques, et même la création d’icônes transgressives, ne semblent plus donner de sens ni de direction à sa vie. Son corps, d’abord arme de protestation, devient alors le réceptacle de ses contradictions intérieures et de ses désillusions.

La seule personne qui semble la comprendre est l’artiste-peintre Apolonia Sokol (un fabuleux documentaire sur cette artiste : Apolonia, Apolonia de Lea Glob, 2022), interprétée par Noée Abita, qui jouait Lyz dans Slalom, et qui l’a recueillie au Lavoir Moderne, dans le quartier de la Goutte d’Or, à son arrivée à Paris. Hélas, cela ne suffira pas à préserver la mince étincelle de vie qui brûlait encore dans la femme de 31 ans…

Entretien avec Charlène Favier :

Contrairement à de nombreux biopics qui ne mentionnent qu’à la fin du générique la fictionnalisation des personnages, vous annoncez d’emblée que ce que nous allons découvrir résulte de votre vision ainsi que de celle de vos co-scénaristes. Pourquoi ce parti pris ?

Il s’agissait bien sûr d’une considération d’ordre juridique. Cette mention s’avérait nécessaire afin de prévenir toute action en justice, particulièrement de la part d’Inna Chevtchenko. Toutefois, au sein de ce cadre légal, j’ai joui d’une liberté totale. Effectivement, j’ai un point de vue fort sur elle. C’est en quelque sorte « mon Oxana », ma propre vérité sur elle.

Oxana de Charlène Favier
Frenetic Films

Ce n’est pas vous qui avez eu l’idée originelle de ce film. Qu’est-ce qui vous a décidée à vous lancer dans ce projet ?

En fait, ce qui est amusant, c’est que je suis passée un peu à côté du phénomène des Femen. Quand elles ont débarqué en France en 2013, 2014, j’étais en pleine introspection personnelle, en train d’écrire Slalom (2020, le film raconte, en une immersion glaçante, l’emprise psychologique et sexuelle d’un entraîneur de ski sur une adolescente de 15 ans, dénonçant les abus dans le monde du sport ; N.D.A.). J’étais plongée dans cette quête intime et je n’ai pas réalisé ce qu’elles représentaient. Après Slalom, je cherchais un sujet pour faire un deuxième film. Je n’avais pas envie de refaire un film aussi personnel, qui m’avait coûté beaucoup d’énergie. J’avais envie de sortir un peu de mes propres préoccupations. Je cherchais quand même inconsciemment une autre figure féminine, car je suis un peu hantée par ces femmes fortes et fragiles à la fois, qui s’émancipent, qui sont résilientes, qui sont combattantes. En fait, je me retrouve à travers toutes ces femmes. Et c’est mon producteur qui m’a dit : « Est-ce que tu connais Oksana ? Parce que mon beau-fils était aux Beaux-Arts avec elle. » Je lui ai répondu : « En plus, il y en a une qui a fait les Beaux-Arts ! » j’ai réalisé à quel point j’étais passée à côté de tout cela. Avant de dire oui ou non, je voulais me renseigner davantage sur le mouvement et sur Oksana. Et j’ai compris qu’en fait, il y avait plein de choses que je n’avais pas comprises, ou qu’on m’avait mal expliquées. J’ai surtout rencontré Oksana post-mortem et ça a été comme un coup de foudre entre elle et moi !

Vous vous êtes reconnue en elle ?

Je ne saurais comment l’exprimer précisément. J’ai été comme possédée par elle, par son mystère, par ses paradoxes, par son parcours, par le fait qu’elle soitartiste, précisément. La différence notable entre Oksana et les autres Femen réside dans le fait que, étant artiste et quelque peu marginale, je pense qu’elle était  hypersensible et qu’elle percevait le monde d’une manière différente. Elle ressentait les choses avant de les intellectualiser. Et pour ma part, il en va de même : je ressens les choses avant de les penser. Cela ne signifie pas que je ne réfléchis pas, mais il y a une dimension profondément artistique dans cette approche. Et je pense que ça a été mon accroche avec Oksana.

Y a-t-il d’autres aspects qui vous rapprochent d’elle ?

Il y a beaucoup de choses. Mon enfance n’a pas toujours été facile. J’ai également traversé des traumatismes. Il m’a fallu m’émanciper de bien des choses. J’ai vécu un certain temps en marge avant de me ranger par la suite. J’étais fortement attirée par le spirituel, bien que ma mère soit plutôt féministe et profondément athée. J’étais une petite fille quelque peu à part dans le monde, éprouvant des difficultés à trouver ma place. Je ne me reconnaissais pas dans les autres enfants de mon âge, partageant cette forme de marginalité qu’Oksana connaissait également. Ce refuge dans l’art, pareillement. Et puis, cette mission que j’ai trouvée dans le cinéma pour cesser de fuir, pour mettre un terme à l’autodestruction, pour dépasser les obstacles, et pour retrouver une voie et une certaine sérénité. Mais la mission d’Oksana a été beaucoup plus héroïque que la mienne. Je ne suis rien en comparaison d’elle. Mais je veux dire, cette notion de mission, de ressentir une forme de responsabilité face au monde, et de se dire que cette mission permettra de survivre, et de donner un sens à l’existence… Ce sentiment, je le partage également. Il y a une multitude de choses en elle qui m’ont profondément interpellée. Et puis, elle était d’un paradoxe saisissant. Et j’aime les paradoxes. Par exemple, Oksana luttait contre le patriarcat, mais elle adorait les hommes, tout comme les femmes. Elle avait une sexualité d’une grande liberté. Elle était fondamentalement libre.
J’aime ce genre de personnalités qui ne sont pas du tout manichéennes, qui sont un peu difficiles à cerner. Voilà, cela me parle énormément.

Vous évoquiez tout à l’heure Inna Chevtchenko : en Occident, on connaît principalement cette figure des Femen qui a effectué une sorte d’OPA sur le mouvement. Vous parlez de mission dans votre approche artistique : ce film vise-t-il aussi à rétablir la réalité de ce mouvement ?

C’est amusant, quelqu’un m’a fait remarquer : dans tous tes films, tu remets l’église au milieu du village. Il est vrai qu’il y a toujours dans mes réalisations une forme de revendication, qu’elle soit d’ordre intime ou politique, mais qui tend à rétablir une certaine vérité.
Dans Slalom, c’était : vous avez fait semblant de ne pas comprendre, je vais vous faire ressentir ce que j’ai éprouvé et ce que ressentent les victimes d’abus sexuels ou d’abus en situation d’autorité. Dans mon second film, La Fille qu’on appelle (2023, ce film dépeint l’engrenage d’une relation abusive entre une jeune femme vulnérable et un élu local, exposant les mécanismes de domination systémique et d’emprise ; N.D.A.), il s’agit d’une fille qui s’exprime et que l’on ne veut pas entendre. Elle éprouve peut-être des difficultés à trouver les mots, mais elle va vous le dire et vous serez contraint·es de l’entendre et de le comprendre.
Et ici, je veux montrer que vous êtes tou·tes passé·es à côté d’Oksana, que vous n’avez pas compris, en réalité, son cheminement artistique et intellectuel, et je vais vous le démontrer. Et vous allez même le ressentir avec elle et vous ne pourrez l’effacer du système. Car c’est précisément ce qui s’est produit : elle a été effacée.

Il y a aussi ces personnalités qui ont mis Inna Chevtchenko en avant – vous ne la citez pas dans le film, mais je pense particulièrement à la journaliste et réalisatrice Caroline Fourest qui a écrit une biographie sur Chevtchenko. C’est un peu comme si Oksana Chatchko avait à peine existé, tout comme les deux autres co-fondatrices du mouvement, Anna Hutsol et Oleksandra Chevtchenko, d’ailleurs…

Oui, j’ai ressenti cette mission de lui rendre hommage, de lui rendre justice. Oui, c’est le terme exact, c’est un film où je lui rends justice. Et je suis contente qu’on le ressente. Et c’est aussi pour cette raison que j’ai voulu que le film soit visuellement beau. Nous avons soigné l’esthétique car je voulais également lui redonner une place centrale, à l’instar d’un tableau d’art, de ces tableaux qui l’avaient inspirée. Je voulais qu’elle redevienne l’icône qu’on l’a empêchée d’être. La mission de lui rendre justice s’est aussi exprimée à travers la forme même du film, en quelque sorte.

Est-ce que Inna Chevtchenko a vu le film ?

Je ne sais pas.

Vous n’avez pas eu de retour ?

Non, mais elle a eu vent de mon projet de film durant la phase d’écriture du scénario ; elle s’est même procuré une version du scénario, j’ignore comment. Nous l’avions déposé pour une demande de subvention auprès du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée, chargé de soutenir, réguler et financer le secteur du cinéma ; N.D.A.), et elle a réussi à lire cette version. Ce n’est pas la version que nous avons finalement tournée car le scénario évolue tout au long de la longue aventure qu’est la réalisation d’un film, mais elle nous a adressé un courriel de menace, nous intimant, en substance, de ne pas relater cette version des faits. Or, j’ai mené une véritable enquête durant deux ans et demi : j’ai tout lu, tout visionné sur le sujet, j’ai interviewé de nombreuses personnes et tous les proches d’Oksana. Et je me suis forgé ma propre opinion. Et c’est celle-là que je livre dans le film. Mais nous avons dû modifier quelque peu les noms de famille, par exemple, afin d’éviter un procès ou des désagréments de cet ordre.
D’un autre côté, je me dis que ce film rend hommage aux Femen, peut-être pas à Inna, mais aux Femen dans leur ensemble, il permet de mieux les comprendre. Donc, si Inna Chevtchenko est capable de voir plus grand que sa propre personne, elle devrait comprendre que cela sert la cause…

— Albina Korzh et Lada Korovai – Oxana
Frenetic Films

La structure du film est particulière, elle est double, avec un espace-temps à la fois resserré sur la dernière journée d’Oxana et des retours en arrière sur son parcours de vie. Quel est le défi d’écriture dans ce cas ?

En fait, ce défi est né d’une contrainte. La contrainte résidait dans le financement du film. Il était impératif que ce film soit majoritairement français pour obtenir les fonds nécessaires, et pour cela, deux contraintes ont directement influencé l’écriture du scénario : la première, c’était que la langue française devait être prédominante. Nous avons donc quelque peu rusé car, évidemment, beaucoup plus de choses sont dites dans les séquences de flashbacks ukrainiennes qu’en France, où elle est seule, isolée. Ainsi, nous avons mélangé l’ukrainien, le russe et le français pour que le français demeure majoritaire parmi les autres langues. Mais il fallait également trouver des scènes en français en raison du nombre de jours de tournage en France et en Hongrie, où nous avons tourné les scènes d’Ukraine, afin qu’ils soient équivalents. C’est ainsi qu’avec ma co-scénariste, nous avons imaginé cette idée de dernière journée à Paris. Mais j’apprécie les contraintes car elles peuvent aussi dynamiser un projet. Ici, cela nous a obligé·es à tenter une approche différente.

C’est très intéressant, car cela s’éloigne des structures classiques de flashbacks, il y a comme une colonne vertébrale, cette journée décisive qui nous permet de naviguer au sein de ce récit…

Ce que je trouvais intéressant, c’est qu’en fait, plus la journée avance, plus elle progresse dans ses souvenirs. N’est-ce pas lors du dernier jour de notre vie que l’on se remémore toute notre existence ? Et plus elle avance dans cette journée, plus elle se sent isolée, plus elle se sent mal, plus le poids s’alourdit, plus elle se sent exclue de ce Paris qui ne veut pas d’elle et qui va la conduire au suicide. Simultanément, ce que je trouvais pertinent d’intégrer au scénario, c’est que les flashbacks suivent également une chronologie. Au début du film, l’atmosphère est encore assez joyeuse, et plus l’histoire progresse, plus elles prennent des risques, plus Oxana se radicalise, plus l’ambiance devient sombre. Il y avait donc une véritable résonance entre ces deux temporalités.
Ce que je trouvais également intéressant, c’était d’opposer Paris, la solitude, ce mal-être, cette exclusion au combat. Car même si le combat est difficile, il y a de la vie dans le combat. À Paris, il n’y a plus de vie. Je trouvais intéressant que les deux s’entrechoquent sans cesse, au risque de créer un certain malaise chez nous, mais parce que cela a été inconfortable pour elle, ce qu’elle a ressenti, ce qu’elle a vécu. C’était donc une manière aussi de nous forcer à éprouver la violence qu’elle a subie, tant psychologique à Paris que physique en Ukraine.

Vous débutez et terminez votre film avec des images d’une fête qui semble se rapporter aux fêtes païennes célébrant un aspect de la nature, comme on peut en observer dans les pays du nord, de l’est, mais aussi en Suisse dans certaines communautés montagnardes. Cela confère une sorte d’évanescence alors que le film est très concret et dur. Est-ce le sentiment que vous souhaitiez nous laisser de cette héroïne ?

Oui, il s’agit un peu de la fête de la Saint-Jean. Pour moi, c’est une sorte de porte d’entrée dans le film. Je prends le spectateur, la spectatrice par la main en disant : je vais vous conter une histoire. C’est aussi ma manière de pénétrer dans ce récit qui, d’une certaine manière, est aussi quelque peu onirique, un peu mystique et également un peu spirituel. Et puis, cette fête païenne, Oksana l’appréciait beaucoup. Je trouve qu’elle représente tout ce qu’elle était, c’est-à-dire, il y a ce lien profond avec la nature, avec la spiritualité, mais en même temps, c’est païen. Il y a la liberté de ses corps nus avec simultanément le poids d’une certaine assignation, lorsqu’elles déposent ses couronnes dans l’eau : qu’est-ce qui va t’arriver ? Il y a le destin, le poids du destin.
Il y a également les éléments du feu et de l’eau, que l’on retrouve dans le film et qui sont aussi liés à la religion. Pour moi, dans cette fête, il y a un commencement du film qui se déroule un peu comme dans un conte et qui s’achève au-delà du suicide, c’est-à-dire avec l’esprit d’Oxana qui continue de vivre. Il était important pour moi de conclure le film sur cette note.

De Charlène Favier; avec Albina Korzh, Maryna Koshkina, Lada Korovai, Oksana Zhdanova, Yoann Zimmer, Noée Abita; France, Ukraine; 2024; 104 minutes.

Le film sort sur les écrans romands ce mercredi.

Malik Berkati

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