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Sortie romande d’Alcarràs (Nos soleils) de Carla Simón, Ours d’or à la Berlinale 2022: la fin de l’époque de l’agriculture familiale filmée à fleur de peau

Présenté en compétition à la Berlinale 2022, Alcarràs, de la cinéaste catalane Carla Simón, est reparti du festival avec l’Ours d’or, à la (bonne) surprise de nombre de festivaliers. Le film sort ce mercredi sur les écrans romands.

— Carla Simón le 16 février 2022 avec son Ours d’or pour Alcarràs
Image courtoisie Berlinale

Parfois, il n’y a rien de mieux que la fiction pour mettre en valeur la réalité. Carla Simón aurait pu opter pour une forme documentaire, mais son film y aurait laissé les plumes de la sublimation. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans cette fresque naturaliste : la sublimation d’un lieu, d’une saison qui annonce la fin d’une époque.

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, la famille Solé passe chaque été à cueillir les pêches de son verger à Alcarràs, un petit village d’Espagne. Mais la récolte de cette année est la dernière, car la famille est expulsée de ses terres, même si elle peut garder la maison. En effet, le grand-père, qui a laissé l’exploitation à son fils, a bien un contrat de propriété de sa maison, mais pas des terres agricoles qui l’entourent. C’est qu’à son époque comme à celle de son père qui avait commencé l’exploitation, un accord verbal faisait office de contrat. Hélas, au XXIe siècle, l’héritier ne l’entend pas de cette oreille. Ses nouveaux plans pour le terrain comprennent l’abattage des pêchers et l’installation de panneaux solaires dans les champs, ce qui provoque un désaccord au sein de cette grande famille soudée. Pour la première fois, elle est confrontée à un avenir incertain.

La réalisatrice s’est inspirée de sa famille en Catalogne qui cultive également des pêchers. Elle se remémore :

À la mort de mon grand-père, mes oncles ont hérité de la terre et de son entretien. Le deuil de mon grand-père m’a amené à apprécier l’héritage de ma famille et son dévouement à l’agriculture. J’ai appris à voir les arbres qu’ils cultivent comme quelque chose qui pourrait un jour être détruit. C’est ainsi que m’est venue l’intrigue du film.

(…)

Lire la critique complète de Malik Berkati lors de la Berlinale 2022.

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