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Troisième coupure : Retrait étasunien de l’UNESCO fin 2026

Le président américain Donald Trump a déclaré mettre un terme à toute activité et coopération avec l’UNESCO d’ici fin décembre 2026. Dans sa justification, il évoque des « agissements anti-américains et anti-israéliens » ainsi qu’un agenda « woke » au sein de l’agence onusienne pour la Science, l’Éducation et la Culture, dont le siège est à Paris.

— Siège de l’UNESCO, Paris
Image de Fred Romero, CC BY 2.0

Critiques ciblées et griefs politiques

Tammy Bruce, porte-parole du département d’État, a reproché à l’UNESCO son « insistance sur les causes sociales et multiculturelles » qui, selon elle, « sèment la discorde ». Elle pointe particulièrement la volonté de l’organisation d’admettre l’État de Palestine comme membre, une démarche qualifiée de « hautement problématique » par les dirigeant·es étasunien·nes, car contraire à la politique étrangère des États-Unis et accusée d’alimenter une « rhétorique anti-israélienne ».
Anne Kelly, porte-parole de la Maison Blanche, a ajouté que cette décision découle des « politiques culturelles et sociales clivantes » de l’UNESCO, jugées « déconnectées du bon sens exprimé par la population américaine lors des dernières élections de novembre 2024 ». Elle cite en exemple :

Le « toolkit anti-raciste » publié en 2023, incitant les États membres à adopter des politiques fondées sur la « justice raciale ».
Le programme « Transforming Mentalities » (élaboré en 2024), remettant en question les normes de genre via des jeux vidéo décrits comme des « moyens de propagande ».

La ligne géopolitique de l’organisation est également contestée : Washington dénonce l’influence croissante de la Chine (deuxième contributeur financier), dont le ressortissant Xing Qu occupe le poste de directeur adjoint, ainsi que la classification de cités israéliennes comme « patrimoine palestinien ».

Un retrait récurrent dans l’histoire américaine

Rappelons que Donald Trump avait déjà retiré les États-Unis de l’UNESCO en 2017 pour des motifs similaires. Un précédent historique : Ronald Reagan avait pris la même décision en 1984.

La réaction de l’UNESCO dénonce « une menace pour le multilatéralisme ». Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a exprimé ses « profonds regrets » face à cette annonce, qu’elle estime « contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme ». Elle alerte sur ses conséquences :

« Nos nombreux partenaires étasuniens – sites candidats au Patrimoine mondial, villes créatives, chaires universitaires – pourraient être les premiers à en pâtir dès 2027. »

Elle souligne que l’UNESCO, saluée par des institutions comme le Musée mémorial de l’Holocauste (Washington) ou le Congrès juif mondial, a accompagné 85 pays dans l’enseignement de la Shoah et la lutte contre le négationnisme. Malgré le retrait programmé, Azoulay assure que l’organisation « continuera à collaborer avec les partenaires académiques, associatifs et privés américains, et maintiendra le dialogue avec l’administration et le Congrès ».

Djenana Djana Mujadzic

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Rédactrice / Reporter (basée/based Paris)

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