35 ans après la mort de Dalida, Orlando, son frère continue à cultiver ses droits
Bruno Gigliotti, dit Orlando, frère cadet de la chanteuse et actrice mondialement connu Dalida, a géré la carrière de sa sœur depuis 1966, jusqu’au 3 mai 1987, le jour de sa disparition. Très habile avec les droits, Orlando « actualise » régulièrement sa sœur disparue, dont il est le légataire universel, depuis plus de trois décennies. Aujourd’hui, voisin de Roman Polanski, il habite la très chic avenue Montaigne, dans l’ex-appartement de Marlène Dietrich, Orlando entretient, avec beaucoup de maîtrise, la carrière posthume de sa sœur devenue plus longue que celle de son vivant. Ses 86 ans ne l’empêchent pas de sortir souvent et retrouver la compagnie de l’actuel président Macron et sa femme Brigitte, ou d’autres artistes qu’il aime tant : Line Renaud, Dany Boon mais aussi Claude Chirac, Xavier Niel ou le producteur de théâtre Antoine Capton.
Orlando se rappelle du 25 décembre 1954, quand sa sœur a quitté son Caire natal, pour s’envoler à Paris.
Devenue célèbre en 1960, elle nous a fait venir sur un vol d’Air France, le 30 juin de la même année. Dalida voulait sa famille auprès d’elle ! Comme j’ai toujours voulu avoir mon fauteuil et pas un strapontin, je suis devenu producteur de musique. À Paris le nom Giliotti était imprononçable et le producteur Lucien Morisse m’a fait prendre le prénom de notre frère aîné.
raconte-t-il à la presse.
Violoniste, celui-ci n’a jamais travaillé dans le show biz, ce n’était donc pas gênant. Rapidement, Dalida et Orlando obtiennent un extraordinaire succès avec le titre Darla dirladada, puis Avec le temps… Durant presque une décennie et demie, ils ont enchaîné des réussites incroyables. Mais pendant des années 80
Quelque chose s’était cassé
se rappelle Didier Varrod, directeur musical de Radio France.
L’album de 1983 avec des chansons comme Téléphonez-moi, Mourir sur scène n’ont pas beaucoup plu le public.
À cette période, Dalida fait de son petit frère son légataire universel. Celui-ci produit aussi Indra, Hélène Segara, les Vagabonds. Arrive un moment décisif quand Pascal Nègre, d’Universal Music, possesseur du catalogue Dalida de 1956 à 1970, pense réunir les chansons de la diva. Mais Orlando veut prendre son temps et réfléchir. Dès années après, en 1996, à Saint Tropez, le frère décide de vendre le catalogue de la Dame, comme il nommait sa sœur. 1,2 million d’exemplaires sont vendus la première année. Dalida, on ne sait pas pour quelle raison, a été aussi très aimée par la communauté LGBT qui achetait ses albums sur toute la planète. Selon Orlando le Moyen-Orient a été un marché à part :
Oum Kalthoum est la quatrième pyramide de l’Égypte ; Dalida, c’est Cléopâtre !
En 2010, le slogan qui rallie des foules du Printemps arabe est Helwa Ya Baladi (Qu’il est beau mon pays), chanson de Marwan Saada /Sinoué/Barnel/Bernard Liamis de 1979. Mais aussi, Mourir sur scène.
Orlando a fait et réussi d’autres expérimentations. Avec Antoine Angelelli, l’ex-assistant de Dalida, il a remixé et réorchestré de nombreux titres de sa sœur. Ensuite, ils les ont passés en versions latino- techno, comme Kalimba, La Luna, La-bàs, Dans le noir, Femme est la nuit… En 1997, Orlando a publié un album oriental avec la célèbre chanson Salma Ya Salama. Il participe au biopic sur la vie de sa sœur, dans un téléfilm franco-italien en 2005. Dernier coup de maître en date, Orlando a réussi à placer un titre peu connu de Dalida de 1968, Dans la ville endormie, dans la bande originale du dernier James Bond, Mourir peut attendre.
Djenana Djana Mujadzic
© j:mag Tous droits réservés