[Audio] Pessac : Gurs, un silence assourdissant – un film d’Antoine Laura et Pierre Vidal
Projeté au festival, en présence du réalisateur Antoine Laura et du journaliste Pierre Vidal, le documentaire Gurs, un silence assourdissant sera à nouveau diffusé sur France 3 puis diverses chaînes télévisées francophones.
Le camp de Gurs fut un camp de réfugiés construit en France à Gurs près d’Oloron-Sainte-Marie dans les Basses-Pyrénées (actuellement Pyrénées-Atlantiques) par le gouvernement d’Édouard Daladier entre le 15 mars et le 25 avril 1939 pour interner d’anciens combattants républicains de la Guerre civile espagnole après la prise de pouvoir du général Franco. Comme le rappelle le documentaire d’Antoine Laura et Pierre Vidal, les Espagnols qui fuyaient le fanatisme arrivaient en France emplis de l’espoir d’être accueillis finement dans la patrie des droits de l’homme … Malheureusement, à peine franchies les Pyrénées, ils ont déchanté.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le même gouvernement y interna des citoyens étrangers ressortissants des pays en guerre contre la France ainsi que des militants du Parti communiste français, favorable au Pacte germano-soviétique.
« Fin 1945, il faut, dans la précipitation, effacer des mémoires les camps d’internement qui existent sur le territoire Français. Les traces de cette barbarie tombent alors dans l’oubli…. Pourtant des internés, des historiens, des livres, quelques films documentaires, racontent ce moment méconnu et terrible. Un long travail de mémoire débute. Dans ce film, nous avons exhumé l’histoire de Gurs, petit village des Pyrénées Atlantiques devenu en quelques mois la 3ème ville des Basses-Pyrénées, aujourd’hui les Pyrénées Atlantiques. Des dizaines de milliers de personnes sont passées par ce camp, le plus grand de France. Internées dans des conditions terribles. Plus de mille y sont décédées. Des milliers l’ont quitté pour les « camps d’extermination » d’où elles ne sont pas revenues. Comment oublier les morts de Gurs ? La souffrance de ceux qui y ont séjourné ? La détresse obsédante qui habite ceux qui ont survécu ? Dans ce film, nous tentons de comprendre comment une telle barbarie a pu exister, pour que jamais ne ressurgisse une réalité aussi inhumaine. »
Limités à un format temporel de 52 minutes, le réalisateur Antoine Laura et le journaliste Pierre Vidal alterne de poignants témoignages d’anciens internés – espagnols et juifs français, des dessins exfiltrés et conservés par Elsbeth Kasser, volontaire du Secours suisse, surnommée par les internés « l’Ange de Gurs ».
La discussion qui a suivi la projection a donné lieu à d’émouvants témoignage de rescapés de Gurs, présents dans la salle de cinéma et enfants à l’époque de leur internement à Gurs.
Rencontre avec Pierre Vidal juste avant qu’il prenne son train pour rentrer chez lui, à Pau.
Firouz E. Pillet
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