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Cannes 2017: Forte présence mexicaine sur la Croisette – Michel Franco ouvre les festivités

Le réalisateur mexicain Michel Franco (Mexico, 1979) revient sur le boulevard de la Croisette, avec Las hijas de Abril (les filles d’Avril), un drame intime, familial et féminin qui relate la relation entre trois générations de femmes à travers une lunette de classique tragique au sens grec du terme: une mère quinquagénaire et de ses deux filles, l’une trentenaire, passive et introvertie, la seconde adolescente enceinte, vivent dans leur ville balnéaire de Puerto Vallarta dans l’État mexicain de Jalisco. Son film concourt dans la compétition de la section Un Certain Regard et représentera la culture hispanophone avec le film argentin La novia del desierto, L’espagnol semble une langue est exclue de la section officielle, bien que Pedro Almodóvar en soit le président du jury qui livrera la Palme d’Or.

Las hijas de Abril est la quatrième fois que Michel Franco présente l’un de ses films dans ce qui est probablement le festival le plus glamour de la planète. En 2009, il a été nominé pour la Caméra d’Or avec son premier film  Daniel & Ana, trois ans plus tard, il a remporté le prix du meilleur film précisément dans Un Certain Regard Después de Lucía et en 2015 il a été sélectionné pour la Palme d’Or pour Chronic mais repartit avec le prix du meilleur scénairo. « Il semble que ce soit une habitude, mais nous sommes très heureux et reconnaissants de retourner à Cannes. C’est le festival le plus important du monde», a déclaré Michel Franco lors d’une conférence de presse tenue à Coyoacan, au sud de Mexico, peu avant sa venue avec toute son équipe sur la Croisette.

— Las Hijas de abril (Les Filles d’avril) de Michel Franco

Lors de la présentation à la presse, ce samedi 20 mai, Thierry Frémaux  a prié Michel Franco d’exprimer quelques mots au sujet de son film. A ses côté se tenaient le Vénézuélien Lorenzo Vigas, producteur et réalisateur de la célèbre Desde allá (Lion d’or) et ses acteurs Joanna Larequi, Enrique et Ana Valeria Arrizon Becerril, la grande révélation du film. « Bien que le festival, nous importe, nous soucions beaucoup plus du public mexicain, nous soucions beaucoup plus public en général», a déclaré le cinéaste insistant sur le fait que le film sortira en même temps le 20 mai à Cannes et dans deux salles à Mexico. Las hijas de Abril  est décrit, selon son auteur, comme son film « plus accessible et le moins dur » Franco en a eu l’idée quand il a vu une adolescente enceinte errer dans les rues du Mexique. « Je l’ai trouvée très agréable parce qu’elle était mignonne et pourtant j’ai songé à ce que serait leur avenir. » Par conséquent le scenario qui raconte l’histoire d’une famille brisée a émergé: Valeria (coïncidant avec le vrai nom de la protagoniste), enceinte de 17 ans vivant à Puerto Vallarta avec une demi-sœur Clara (Joanna Larequi), plus troublée car en excès de poids et en proie à la dépression. Compte tenu de la charge économique de la grossesse et de l’incertitude de la situation nouvelle, Clara décide d’appeler sa mère Abril (Emma Suárez), une femme espagnole qui a longtemps été absente de leur vie et avec un passé mystérieux. L’arrivée de la mère déclenche un drame chez les femmes. « Je suis plus intéressé par ls de femmes que ceux des hommes et dans ce film explore cet univers.» Le film comporte une autre particularité puisqu’il a été tourné dans l’ordre chronologique, une rareté dans le cinéma d’aujourd’hui, ce qui, selon le cinéaste et les artistes, a permis à une grande improvisation dans les dialogues et les scènes.

Franco a rappelé qu’Emma Suaréz, également à Cannes  a marqué par son interprétation de Julieta de Pedro Almodóvar, rôle qui lui a valu un Goya, en tant que « la meilleure actrice de l’Espagne » et a fait l’éloge de sa « générosité » avec ses collègues. « Son personnage reflète le fait que de nombreuses femmes de cinquante ans pensent encore en avoir vingt et que beaucoup d’autres entrent en concurrence avec leurs propre enfants. »

La dimension tragique du film est révélée par son demiurge qui autopsie de manière quasi chirurgicale les relations toxiques, l’emprise d’une mère manipulatrice et perverse.

Firouz Pillet, Cannes

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Firouz Pillet

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