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Cannes 2023 : Michael Douglas, le Fils Prodige, d’Amine Mestari, apporte des éclairages passionnants sur la carrière de Michael Douglas, star emblématique des années quatre-vingts et nonante

Ce mardi 16 mai, les hélicoptères tourbillonnent au-dessus de la Croisette et la sécurité est accrue autour du palais des Festivals : Michael Douglas reçoit la Palme d’or d’honneur de cette 76ème édition du Festival de Cannes qui lui rend hommage lors de la cérémonie d’ouverture.

Michael Douglas, le Fils Prodige d’Amine Mestari
Image courtoisie Festival de Cannes

Fils aîné de l’immense Kirk Douglas, Michael Douglas est resté longtemps dans l’ombre de son père avant de se faire un prénom. L’acteur et producteur américain est parvenu à émerger de l’ombre paternel et cela méritait bien un documentaire pour retracer son parcours, sa filmographie, les rôles-clefs de sa carrière.

Produit par Folamour, et prochainement diffusé sur Arte, ce documentaire d’Amine Mestari fait partie de la sélection Cannes Classics du Festival de Cannes 2023.

Palme d’or d’honneur

Pierre Brasseur et Claude Brasseur, Maurice Tourneur et Jacques Tourneur, Judy Garland et Liza Minnelli, Jean-Pierre Cassel et Vincent Cassel, Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg, mais aussi Johann Strauss I et II ou Auguste et Jean Renoir… Le septième art comme l’art en général regorgent d’exemples de filiation, mais nombre enfants d’artistes ont su imposer leur nom grâce à leur talent et non par népotisme ni par favoritisme. Après Forest Whitaker, Agnès Varda, Jean-Pierre Léaud, Jodie Foster ou encore Manoel de Oliveira, c’est au tour de Michael Douglas d’être honoré.

L’art dramatique et révélation télévisuelle

Le documentaire d’Amine Mestari retrace avec précision le parcours de Michael Douglas, qui a su se faire un prénom malgré l’immense réputation de son père, star légendaire de l’âge d’or de Hollywood de la fin des années quarante au début des années septante.

Dès ses études à l’Université de Santa Barbara, Michael Douglas se passionne pour l’art dramatique et s’illustre dans diverses productions théâtrales. Il aurait pu se contenter de la contre-culture des sixties ou se satisfaire de la gloire des séries télévisées (Les rues de San Francisco) mais il choisit de produire la version filmique de Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975), de Miloš Forman, dont l’adaptation théâtrale financée par son père avait été un échec. Ainsi, Michael Douglas se libère de l’influence du Pater familias en lui préférant Jack Nicholson, plus jeune, pour le rôle principal.

Les films les plus marquants

Si la filmographie de Michel Douglas est abondante, les cinéphiles gardent en mémoire Wall Street (1988), d’Oliver Stone, qui permet à Michael Douglas d’être reconnu pour que ses qualités dramatiques grâce à une performance qui lui vaudra l’Oscar, une récompense que n’a jamais obtenu son père.

Michael Douglas est désormais reconnu pour son talent et devient un comédien respecté, considéré comme « bankable », selon le terme en usage aux États-Unis. S’illustrant dans des rôles de personnage de séducteur fragile, avec des succès comme Liaison fatale (1987) d’Adrian Lyne et Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven, Michael Douglas conserve toujours d’excellents rapports avec son père mais, à l’instar de ce dernier, privilégie sa carrière aux liens familiaux.

Interviews, témoignages, extraits de films et anecdotes multiples

Le documentaire d’Amine Mestari mentionne les problèmes de drogue du comédien ainsi que son cancer, qui met un frein à son activité, malgré les succès de Traffic (2000), et de Ma vie avec Liberace (2013), deux films de Steven Soderbergh.

Ce mardi 16 mai, Michael Douglas reçoit donc la Palme d’Or d’honneur du 76ème Festival de Cannes, récompensant sa carrière. L’hommage s’accompagne du documentaire d’Amine Mestari, qui dresse le magnifique portrait en proposant divers témoignages, ponctués d’images d’archives et d’extraits de films.

Michael Douglas, le Fils Prodige souligne avec justesse les jalons de l’émancipation de Michael de l’image de son père Kirk, un père absent pour le jeune garçon et pour son frère qui devaient partager la star avec le public des salles de cinéma. Initialement persuadé qu’il ne sera jamais acteur, Michael Douglas a fini par marcher, sans le vouloir, sur les pas de son père. Mais le documentaire révèle comment Michael a su se démarquer de Kirk en excellant dans la production.

Michael Douglas se livre avec plaisir sur son métier et sur sa vie, retraçant plusieurs décennies. On le découvre, étudiant, interviewé en noir et blanc, peu préoccupé par son avenir au cinéma. On le retrouve de nos jours, la chevelure blanche mais toujours aussi séduisant, faisant avec clairvoyance le bilan de sa vie et mu par une constante curiosité.

En retraçant sa vie tourmentée, le documentaire inédit Michael Douglas, le Fils Prodige, d’Amine Mestari, démontre comment Michael, acteur et producteur comme son père, aura dû, tout au long de son remarquable carrière, accepter leur ressemblance pour affirmer sa différence. Seul regret : on aurait souhaité peut-être moins d’anecdotes et plus d’analyse de la personnalité et du jeu de l’acteur.

Pour les cinéphiles qui n’ont pas pu faire le déplacement sur la Croisette, le documentaire Michael Douglas, le Fils Prodige sera prochainement diffusé en ligne sur Arte.

Firouz E. Pillet, Cannes

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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