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Cannes 2023

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Entretien avec Amjad Al Rasheed, réalisateur de Inshallah a Boy (Inshallah Walad), Prix du public au Festival International du Film de Fribourg 2024

En 2023, la Jordanie a pour la première fois été représentée dans la sélection du Festival de Cannes –ce festival toujours à la pointe de la diversité –, dans la section Semaine de la critique, avec Inshallah a Boy.
Amjad Al Rasheed ancre son récit dans une ville qu’il filme avec amour, Amman, et une société au sein de laquelle les individus doivent apprendre à louvoyer pour poursuivre leur chemin de vie. Un couple sans histoires, si ce n’est un problème de fertilité qui l’empêche de donner (de préférence) un petit frère à Nora (Seleena Rababah). Un soir Nawal (Mouna Hawa) tente de persuader son mari que c’est le bon moment d’essayer car elle est en phase d’ovulation. Adnan, trop épuisé, demande à ce qu’elle le laisse dormir, qu’ils essaieront le lendemain. Le sort en décidera autrement – cette nuit sera sans lendemain. Nawal retrouve au matin son mari mort dans son sommeil. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sortie romande de May December de Todd Haynes

Pour préparer son nouveau rôle, une célèbre actrice, Elizabeth Berry (Natalie Portman), vient rencontrer celle (Julianne Moore) qu’elle va incarner à l’écran, Gracie Atherton, dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale et passionné le pays deux décennies plus tôt alors que la trentenaire entretenait une relation avec Joe (Charles Melton), de vingt-trois ans son cadet. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan, une magnifique entrée en matière dans l’année cinématographique 2024 !

(…) Alors que Wong Kar Wai est reconnu comme le maître de la pluie, Nuri Bilge Ceylan se distingue en tant que cinéaste de la neige, qu’il filme comme un élément référentiel transcendant la narration au cœur des régions reculées de Turquie qu’il explore. Aux côtés de Samet (Deniz Celiloğlu), nous plongeons dans un petit village en Anatolie orientale, peuplé de Kurdes et entouré de montagnes. L’hiver s’y abat sévèrement, couvrant tout de son manteau neigeux. L’enseignant affecté à cette région n’aspire qu’à une chose : après ses quatre années obligatoires de service au sein de cette communauté, être muté à Istanbul. Là-bas, il pourra reprendre une vie intellectuelle et artistique à la hauteur de ses aspirations. En attendant, il capture des images des villageois, offrant ainsi au film de magnifiques scènes statiques, presque anthropologiques, où les photographies s’incrustent comme des interludes dans le récit. La photo, capturant l’essence, trouve dans la cinématique un moyen de l’infuser.(…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sur les écrans romands : L’innocence (Monster) de Kore-eda Hirokazu

Le film s’ouvre sur une vue nocturne d’une ville : une mère et son fils, âgé d’une dizaine d’années, passent à table mais les sirènes des pompiers qui retentissent attirent leur attention. Le binôme se penche à la fenêtre et découvre un incendie. Cet événement initiateur qui survient dans une petite ville japonaise, rassemble autour aussitôt les habitants du quartier. Le cinéaste reprend ce point de départ dans chaque partie de son film et fait de ce fait divers, a priori parallèle, le point d’orgue d’un drame dont les ramifications se trouvent au cœur d’une école primaire. La famille Mugino – Saori (Sakura Andō), la maman et son fils Minato (Kurokawa Soya) – est une famille mono-parentale depuis la mort du père. Saori élève seule son fils Minato et travaille dur pour tenir la promesse qu’elle a faite à son mari de bien s’occuper de leur fils. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Rencontre avec Ramata-Toulaye Sy qui se livre sur son premier long métrage, Banel & Adama

C’est avec le sourire que Ramata-Toulaye Sy s’était présentée devant le parterre de journalistes au dernier Festival de Cannes pour parler de Banel & Adama, son premier film, qui était en lice pour la Palme d’or. Alors que la jeune réalisatrice et scénariste franco-sénégalaise, diplômée de la FEMIS en 2015, ne postulait que pour la catégorie Un certain regard, son film avait été retenu pour la compétition officielle. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Banel & Adama – D’amour et de sable brûlant

Un village esseulé au nord du Sénégal, mangé par le sable et ses tempêtes. Banel et Adama, jeunes mariés, vivent un amour fusionnel et atypique dans cette contrée où la famille, le village, le collectif prime l’individualisme, la communauté, dans ces régions hostiles, étant déterminante pour la survie face à l’adversité. À ceci s’ajoute les traditions patriarcales qui régissent la vie quotidienne de la communauté peule à laquelle il et elle appartiennent et auxquelles Banel (Khady Mane), éprise de la liberté d’aimer follement Adama (Mamadou Diallo) et du rêve d’organiser sa vie exclusivement autour de son couple, s’oppose frontalement. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Avec Les Feuilles mortes (Kuolleet lehdet) Aki Kaurismäki poursuit son œuvre poétique dédiée à la vie

Les Feuilles mortes, Prix du Jury à Cannes 2023, a été élu par l’association internationale des critiques de films FIPRESCI meilleur film de l’année. Et ce n’est pas un hasard si, dans ce foisonnement de (très) longs films emberlificotés dans leurs recherches d’effets en tous genres, l’œuvre d’un réalisateur qui a la politesse de ne pas étendre la durée de ses films, d’enlever tout le gras du récit et de sa réalisation, soit plébiscité pour sa sublime poésie qui conte les gens ordinaires. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Anatomie d’une chute – Le saut quantique du cinéma de Justine Triet

(…) La réalisatrice aime écrire des rôles d’avocat∙es et de psychanalystes. Dans Anatomie d’une chute, elle casse le moule de son inspiration pour en faire une autre proposition : l’histoire se déroule dans l’univers judiciaire que la cinéaste aime tant (lorsqu’elle étudiait aux Beaux-Arts, elle passait beaucoup de temps dans les tribunaux pour être en contact avec le réel), mais ce n’est plus un personnage qui incarne la psychanalyse, c’est sa caméra qui dissèque la mémoire, la réalité vs. la vérité, la discrépance entre les différentes versions d’un événement, selon qui en parle. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania – Une œuvre plus équivoque que ses multiples prix ne laissent suggérer

(…) Le sujet est brûlant, fascinant, tant nous sommes avides de comprendre les mécanismes de la radicalisation, quelle que soit sa forme. À ce titre, Kaouther Ben Hania a eu le courage de s’atteler à un projet complexe à mettre en place. Elle a choisi une voie très étroite pour donner corps à cette histoire, entre documentaire, reconstitution et making-of de film, ce qui rend l’œuvre intéressante autant sur le sujet que l’objet cinématographique lui-même. Et problématique aussi. (…)

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