j:mag

lifestyle & responsible citizenship

Culture / KulturMusique / Musik

Genève : pour sa 14e édition, le festival Les Athénéennes affiche un programme riche et dense pour onze soirées bigarrées. Rencontre avec Marc Perrenoud

Du 4 au 14 juin 2025, le festival musical propose des concerts dans des lieux emblématiques de Genève, mêlant musique classique, jazz, électro et créations contemporaines grâce à quelque deux-cents artistes qui régaleront nos tympans.

Pour cette 14e édition, après avoir convoqué la Mère nourricière universelle l’an dernier, les co-directeur·trices des Athénéennes se sont inspirés de la mythologie grecque et de la dualité formée entre Éros – le dieu grec de l’amour et de la puissance créatrice – et Thanatos – personnification de la mort. Dans la psychanalyse, Éros et Thanatos désignent les pulsions de vie et de mort, qui sont à la base des motivations, des actions et des émotions des humains. Dans la musique, cette dualité s’exprime, de manière sublimée, et parfois transcendée, ce qui a inspiré Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry, les trois pianistes virtuoses qui ont créé le festival.

— Marc Perrenoud
© Baptiste Coulon

Comme à l’accoutumée, la direction tripartite a programmé onze soirées avec méticulosité et maestria, mêlant de nombreux styles de musique et des artistes issus des scènes internationales et helvétiques. Dans un savant et harmonieux équilibre, le programme propose une première partie de soirée classique, une seconde partie qui mêle joyeusement jazz électro, musiques contemporaines.

Côté classique, le luthiste Thomas Dunford fait vibrer Vivaldi, mais aussi… les Beatles dans un étonnant melting-pot musical. Le chœur de l’Ensemble Sequenza 9.3 s’approprie le répertoire de John Taverner et Arvo Pärt. Un ciné-concert mêle l’art visuel de Clara Pons à Harawi, le Chant d’amour et de mort d’Olivier Messiaen. Le pianiste Jean-Marc Luisada interprète Haydn, ainsi que les œuvres tardives de Liszt et Chopin. Mentionnons une carte Blanche à Ricardo Castro pour mettre en miroir Mozart et les airs brésiliens de Villa-Lobos. Le 150e anniversaire de Maurice Ravel se célèbre au Temple de la Madeleine tandis que la correspondance de Clara et Robert Schumann se retrouve en musique lors d’une mise en scène théâtrale. Sous la direction de Raphaël Merlin, l’OCG et l’Ensemble Vocal de Lausanne se réunissent pour la soirée de clôture : de Beethoven à Fauré.

En deuxième partie de soirée, la programmation, tout aussi variée, voyage depuis le jazz électro du groupe The Big Tusk en soirée d’ouverture, jusqu’au jazz progressif de Tigran Hamasyan, le 14 juin. Entre ces deux soirées, le public pourra découvrir Kyrie Kristmanson & Trio SR9 mêlent néo-classicisme et folk expérimental. Tom Brunt qui présente Extended Acoustics, un sextet à cordes atypique ainsi que le pianiste virtuose parisien, Thomas Enhco, qui bouscule les lignes avec Mozart Paradox.

La direction tripartite du festival demeure attentive aux artistes d’outre-Sarine et invite la scène zurichoise qui arrive en force avec, pour la première fois à Genève, le Swiss Jazz Orchestra sous la direction de Christoph Irniger qui présente une création mondiale avec la chanteuse Gabriela Krapf et la vibraphoniste Sonja Huber. Sans rater le zen funk de Nik Bärtsch, l’un des ambassadeurs du jazz suisse dans le monde.

En plus de ces concerts, la nuit se poursuit en fête au club Chez Jean-Luc, dans la Vieille Ville, qui revient pour la deuxième année avec 7 DJ sets et des performances live.

La nouveauté de cette année est un petit festival destiné aux jeunes qui se tiendra du 7 au 11 juin, en parallèle de la programmation principale. Le jeune public pourra découvrir l’Orchestre de Chambre de Genève sous la direction de Dimitri Soudoplatoff lors d’un ciné-concert. Sabine Quindou, animatrice de C’est pas Sorcier sur France 3, raconte Gershwin, accompagnée du pianiste Simon Zaoui. L’orchestre cherche et trouve dans un voyage autour du monde, sur un texte de Margot Alexandre et des illustrations de Chloé Perarnau. Le conte nordique Peer Gynt avec les musiques célèbres de Grieg, jouées à quatre mains par l’Ensemble Variante.

Cette année, c’est Marc Perrenoud qui nous a parlé de cette édition, de son parcours, de son disque avec David Enhco en hommage à Chet Baker, de ses projets alors qu’il est en train de finaliser un album avec son trio, album qui sortira cet automne.

Né en 1981 à Berlin de parents musiciens, Marc Perrenoud commence le piano à six ans, à Zurich, puis poursuit ses études au Conservatoire de Lausanne (HEMU) dont il sort diplômé en 2004.  Que ce soit en solo, en trio ou avec le groupe Aksham, Marc Perrenoud joue avec plusieurs formations et se produit dans de nombreuses salles de concerts et festivals à travers le monde comme le Montreux Jazz Festival, le Jazz at Lincoln Center, le Snug Harbor, Ronnie Scott’s, le London Jazz Festival, le Buenos Aires International Jazz Festival, le Jazz in Marciac, parmi tant d’autres. Le pianiste jazz se produit également dans les plus grandes villes chinoises (Pékin, Shanghai, Hong Kong et Hangzhou et à Taipei en/au Taiwan), entre autres.

Généreux en entretien, passionné et passionnant, Marc Perrenoud nous a accordé de son précieux temps pour nous parler de cette 14e édition des Athénéennes et de ses actualités. Rencontre.

 

www.lesatheneennes.ch

Firouz E. Pillet

© j:mag Tous droits réservés

Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

Firouz Pillet has 1119 posts and counting. See all posts by Firouz Pillet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*