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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2017

Iceman : la Piazza Grande au temps du néolithique

S’inpirant de la découverte d’une momie, prénommée Ötzi (ndlr.: nom donné à un être humain momifié naturellement,congelé et déshydraté, découvert fortuitement le 19 septembre 1991 à 3 210 mètres d’altitude, dans le val de Senales en Italie, à 92 mètres de la frontière de l’Autriche. La momie se trouvait dans le glacier du Hauslabjoch, et est ainsi aussi appelée homme de Hauslabjoch, près de la chaîne de Similaun dans les Alpes de l’Ötztal, d’où le surnom d’Ötzi, non loin des Dolomites italiennes. Il était enseveli sous une couche de glace et son existence a été révélée par la fonte importante du glacier cet été-là), Iceman émerge donc dans les rudes conditions de vie au cœur des Alpes de l’Ötztal, il y a plus 5’300 ans. Un clan du néolithique s’est installé près d’un cours d’eau où leur chef, Kelab, est aussi le gardien de l’autel sacré Tineka. Un jour, alors que Kelab est parti chasser, le camp est attaqué; les membres de la tribu sont brutalement assassinés, y compris la femme et le fils de Kelab. On a volé Tineka, un reliquat, et seul un nouveau-né a survécu au massacre. Aveuglé par la douleur, Kelab se met en route pour obtenir réparation. Sa poursuite sera mue par son désir assoiffé de vengeance et Kelab n’a d’autre choix que d’emmener l’enfant avec lui.

Iceman de Felix Randau
© Locarno Festival

Ce film est le fruit d’une coproduction entre l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche, écrit et réalisé par l’Allemand Felix Randau. Pour les férus de film d’action, Iceman est à ne pas confondre avec The iceman, thriller d’ (2013).

Le film de Felix Randau réunit moult acteurs : Jürgen Vogel, Franco Nero, Andre Hennicke, Sabin Tambrea, Martin Schneider, Susanne Wuest, Violetta Schurawlow, Anna F., Axel Stein, Martin Augustin Schneider, Paula Renzler, une troupe importante d’acteurs, ou plutôt une tribu dont on se réjouit de la présence dans le film mais que l’on peinera à reconnaître vu leurs tenues de peaux de bêtes, leur chevelure crépue sans doute peuplée de poux et leurs borborygmes. A ce propos, tous les personnages du film parlent une variante antique du rhétique. Par moments, les spectateurs ont l’impression de reconnaître des consonances italophones (`lacosa”), hispanophones (“mucho”) et germanophones, voire suisses-allemandes (“ne”) mais rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de savoir l’esperanto pour suivre la narration.
La narration : c’est bien là le problème. Le film de Randau n’a aucun fil narratif et fait se succéder une suite d’incidents, voire d’accidents (la chute de Kelab dans une crevasse). Bref, même si la traduction n’est pas nécessaire pour comprendre l’intrigue – la soif de vengeance d’Ötzti et sa poursuite pour retrouver ce qui lui a été volé, Tineka – on parvient sans difficulté à suivre son périple et ses mésaventures.

Iceman de Felix Randau
© Locarno Festival

Mais, inévitablement, on songe au film de  Jean-Jacques Annaud, La guerre du feu (1981), si réussi car si documenté. On s’interroge ici si Randau s’est réellement documenté ou si il s’est contenté d’imaginer ce qu’avait pu être la vie d’Ötzti. Mises à part un magnifique paysage – des montagnes, des glaciers, des torrents – qui est un protagoniste à part entière, on se demande alors que le générique de fin, interminable, défile, combien de montagnes de sous ont été nécessaires pour réaliser un tel film … Seul Ötzti doit en connaître le secret.

Présenté hier à la presse, Iceman sera jugé ce soir sur la Piazza grande par les descendants d’Iceman : la Piazza grande au temps du néolithique.

Firouz E. Pillet, Locarno

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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