Le dessinateur Kiraz, créateur des Parisiennes, est décédé le 11 août 2020
Célèbre pour ses dessins de gracieuses silhouettes féminines, l’artiste Kiraz est mort le 11 août 2020 à l’âge de 96 ans. Talentueux autodidacte d’origine arménienne, devenu habitant de la Ville lumière peu après son 22ème anniversaire, il fut vite subjugué par les Parisiennes admirant leur assurance et leur très particulière liberté d’être :
En Egypte où je suis né, il y avait autour de moi des femmes grassouillettes…Et puis, tout un coup à Paris je vois des “libellules”
se rappelait souvent le dessinateur.
De son vrai nom Edmond Kirazian, l’artiste collabore au journal La Bataille, à L’intransigeant et Ici Paris. Le dessin politique qu’il a commencé au Caire avant sa majorité ne l’intéresse plus et il se tourne avec un succès inattendu vers les croquis mondains. A la fin des années 50, Marcel Dassault, patron de Jours de France lui propose d’élaborer chaque semaine deux pages de dessins humoristiques. Les fameuses Parisiennes entrent en scène.
Attentif observateur des jeunes femmes qui peuplent les rues de la capitale, Kiraz y trouve l’inspiration pour ses héroïnes mondialement connues :
Il était rivé à sa table à dessin, expérimentant les harmonies de tons, cherchant toujours la délicatesse chez la jeune femme alors qu’il affublait ses sujets masculins d’allures
souligne un de ses vieux amis.
La collaboration avec Jours de France s’est étalée a un demi siècle, jusqu’à le disparition de Dassault, en 1986.
Au début des années 1970, Kiraz commença ses dessins dits légers, premièrement pour Playboy, invité directement par le très puissant Hugues Hefner, fondateur du magazine masuculin. Pendnat trente ans l’artiste publie ses créations dans Paris Match, Vogue, Madame Figaro, mais aussi dans la presse populaire nationale et internationale. Les grandes marques ont introduit Les Parisiennes dans de très célèbres campagnes publicitaires.
En 2008, le Musée Carnavalet a consacré une magnifique exposition de 130 dessins, bien fréquentée, aux Parisiennes de Kiraz qui plaisaient à la planète entière avec leurs grands yeux et silhouettes bien longues et fines. Sophistiqués et stéréotypés en même temps, car uniquement intéressées par la mode et le shopping luxueux.
Renault a basé sa campagne publicitaire pour Cléo Chipie sur des dessins de Parisiennes qui ont aussi trouvée leur place dans les campagnes de Hermès, Nivéa, Perrier, Cederel et au Monoprix. L’éditeur Denoël a publié ses livres sur le même sujet.
Selon les explications de Sabine Bastien, sa compagne de longue date :
L’homme Kiraz était aussi exquis que ses dessins. Il ne retenait du monde que ce qui le ravissait.Il savait d’où il venait, il savait que le chaos, la destruction, étaient la norme. Alors il fallait enchanter le monde!
Djenana Djana Mujadzic
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