Le dos en majesté – Exposition à Paris jusqu’au 17 novembre 2019
Il nous rappelle à l’imperfection et nos propres limites, pourtant la mode le décore, l’orne et le dénude. Le dos comme partie la plus large et plate du corps reçoit des messages, motifs, dessins mais sans donner la possibilité de croiser les regards, saisir les expressions et réactions de ceux qui l’observent.
Plus de cents silhouettes et accessoires du 18ème siècle à nos jours remplissent le Musée Antoine Bourdelle jusqu’au 17 novembre. Le Musée Galliera, actuellement en travaux, a prêté ses trésors pour rendre visible la richesse de ses collections moins connues. Complétée par un extraordinaire choix des films et de photographies, l’exposition commence au Hall des plâtres et se rend jusqu’à Portzamparc, en passant par les ateliers du sculpteur Antoine Bourdelle. Des vêtements de rêve dialoguent avec des œuvres du maître, offrant un regard nouveau sur ses sculptures, éclairant au même temps les dos majestueux et les profils gracieux.
Alexandre Samson, responsable de la création contemporaine et haute couture au Musée Bourdelle, également commissaire d’exposition explique :
Aujourd’hui on a accès à tous les défilés de mode instantanément. Les résaux sociaux ou plateformes n’ont jamais eu autant d’images aussi rapidement. Pourtant la vision est systématiquement tronquée : les modèles sont vus de face! Or la création de mode est toujours en trois dimensions. Et le dos, que seules femmes montrent d’ailleurs, instaure une relation de séduction et de soumission avec l’autre. Vous ne maîtrisez pas son regard sur vous mais vous le guidez, quand même. Le paradoxe est permanent : on hésite sans cesse entre le montrer, le cacher, l’assumer…
Dialogue de l’art avec la mode
Le visiteur attentif rencontre des “surprises”, comme la fameuse robe que Guy Laroche créa à Mireille Darc au début des années 70, pour le film Le Grand Blond avec une chaussure noire. Longue, droite, presque austère devant, la tenue est sensuelle de dos.
Jean-Paul Gaultier a élaboré un trench dont le dos devient une robe du soir très élégante. Le modèle “justaucorps” est fait d’un simple body en dentelle et d’une cagoule, mais attire énormément le public.
Il ne manque que le si discuté blouson de Melania Trump. Ici peu importe le message de la First lady américaine, ancienne mannequin Melanija Knavs, fille de couturière et de chauffeur slovènes. Mais cette création de la marque Zara intéresse le public ainsi que la robe de John Galliano avec 51 bouton au dos.
Le choix très sophistiqué de créateurs par Galliera permet aux visiteurs de contempler de magnifiques réalisations vestimentaires de Jean Patou, Grès, Givenchy, Saint Laurent, Balenciaga, Guy Laroche,Thierry Mugler, Alaïa, Alexander McQueen, Lanvin, Yohi Yamamoto, Galliano, Loewe, Sybilla, Helmut Lang, Ann Demeulemeester, Martin Margiela, Charles James, Maggy Rouff et d’autres importants nom de la mode mondiale.
Djenana Djana Mujadzic
Back Side/Dos à la mode jusqu’au 17 novembre 2019 au Musée Antoine Bourdelle
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