Le nouveau film de Guillaume Maidatchevsk, Kina & Yuk : renards de la banquise, propose un conte de Noël qui suit un couple de renards polaires et leur quotidien menacé par la fonte de la banquise. Rencontre
Nous avions rencontré Guillaume Maidatchevsky en début d’année alors qu’il était venu présenter Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû, en avant-première à Genève. À l’occasion de sa venue, le réalisateur nous avait confié déjà être à l’œuvre sur un nouveau projet, tourné dans le Yukon canadien, sur les traces d’un couple de renard polaires.
Kina, une jeune femelle au pelage blanc comme neige, et Yuk, un jeune mâle au pelage noir, forment un couple de renards polaires complices et joueurs, prêts à fonder leur famille, vivent paisiblement sur la banquise du grand Nord canadien. Mais la température, anormalement douce, vient troubler leur insouciance et la nourriture se fait de plus en plus rare, obligeant Yuk, à s’aventurer toujours plus loin pour subvenir à leurs besoins. De plus, le couple de renards doit rester aux aguets, les prédateurs étant toujours à l’affût de pitance. Soudain, un craquement terrible causé par la fonte des glaces va venir perturber cette nature majestueuse et séparer nos renards, isolés chacun sur un bout de la banquise. Ils vont devoir braver tous les dangers et explorer de nouveaux territoires dans l’espoir de se retrouver à temps pour la naissance de leurs petits.
Comme dans les précédents films du cinéaste, Kina & Yuk : Renards de la banquise, le nouveau film d’aventure animalier de Guillaume Maidatchevsky – qui a fait une formation de biologiste avant de passer au septième art -, fait la part belle à la faune comme à la flore et rappelle leurs importances dans l’équilibre de la biodiversité et de la planète. S’inspirant d’une histoire vraie, la caméra de Guillaume Maidatchevsky entraîne le public dans l’immensité blanche des banquises du Yukon, en proie au grand froid, des décors majestueux mis en lumière par la photographie de Daniel Meyer. Mais, au-delà du conte empli de poésie, ce film nous alerte sur la crise climatique et sur la triste réalité de la faune qui perd progressivement son habitat.
« Ça commence par des jeux. On se réchauffe, on se taquine… On est seul au monde, comme peuvent l’être ceux qui s’aiment. Et chez les renards polaires, l’amour, c’est pour la vie », commente la voix off enveloppante de Virginie Efira qui nous apporte chaleur et bienveillance devant ces images superbes de neige et de glace. Guillaume Maidatchevsky de commenter : « Le mâle est vraiment présent du début à la fin pour nourrir la femelle, chercher des proies et les lui ramener pour qu’elle n’ait pas à trop sortir, parce qu’elle a en moyenne neuf à douze petits par portée ».
Le premier métier du cinéaste demeure bien présent dans ses réalisations, que ce soit en suivant un petit renne en Laponie avec Aïlo : une odyssée en Laponie (2018), un chat des villes qui devient chat des champs dans Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû (2023), et ici des renards de l’Arctique, mais, en filigrane, sa préoccupation pour l’environnement est omniprésente, destinée à sensibiliser toutes les générations. En effet, les films de Guillaume Maidatchevsky ne sont pas de simples documentaires animaliers, mais des contes qui divertissent tout en conscientisant les jeunes générations comme leurs parents ou leurs grands-parents.
Le livre (Ed. Belin Jeunesse) qui accompagne la sortie du film propose des photographies tirées du film, des extraits du storyboard et des pages documentaires pour en savoir plus sur la banquise et illustrer ce conte animalier émouvant à lire en famille pour les grands et les petits. Alors qu’il était sur le départ pour se rendre à la 15ème édition du Festival des Arcs, Guillaume Maidatchevsky nous a accordé un entretien téléphonique :
Firouz E. Pillet
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