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Mostra 2023 : Comandante (Commandant), d’Edoardo De Angelis, ouvre les festivités de cette 80ème édition de la Mostra de Venise plongeant le public au cœur d’une épopée maritime

Avec Pierfrancesco Favino en tête d’affiche, le film d’Edoardo De Angelis a connu sa première mondiale le mercredi 30 août dans la Sala Grande du Palazzo del Cinema au Lido de Venise.

— Pierfrancesco Favino – Comandante
@ Enrico De Luigi

Malgré la grève qui a été lancée par les syndicats des actrices et des acteurs ainsi que des scénaristes nord-américains le 13 juillet dernier et qui est toujours en cours, six films américains sont en compétition sur vingt-trois films en lice pour le Lion d’Or durant cette 80ème édition de la Mostra de Venise. Vu le contexte, cette présence nord-américaine était un défi que tenait à relever Alberto Barbera, le directeur de la Mostra de Venise qui a débuté ce mercredi 30 août.

Mais son optimisme a été quelque peu entaché par un forfait de taille : Challengers, de Luca Guadagnino, avec l’icône des réseaux sociaux Zendaya, n’ouvre pas cette édition comme annoncé, Prime Video ayant repoussé la sortie du film à avril 2024. À la grande joie de toute la Péninsule, c’est donc l’œuvre d’Edoardo De Angelis, Comandante (Commandant), une superproduction italienne qui « résonne avec des échos contemporains sans ambiguïté », a déclaré Alberto Barbera.

Écrit par Edoardo De Angelis avec Sandro Veronesi, Comandante plonge le public dans le récit de l’histoire authentique du commandant Salvatore Todaro qui a sauvé la vie des marins qui ont survécu au naufrage du navire marchand ennemi, mettant par cet acte de bravoure en péril la sécurité de son sous-marin et de ses hommes. Dans l’époque contemporaine où l’individualisme semble devenir la règle, les thématiques abordées dans le film souligne l’importance de l’entraide, du soutien inconditionnel, quelles que soient les circonstances, de la fraternité, voire de la fraternisation. Alberto Barbera d’ajouter :

« Comandante apparaît comme un rappel fort de la nécessité de faire passer les valeurs d’éthique et de solidarité humaine avant la logique brutale des protocoles militaires. Je remercie le réalisateur, les producteurs Nicola Giuliano et Pierpaolo Verga, et Paolo del Brocco de Rai Cinema d’avoir accepté notre invitation à inaugurer la quatre-vingtième édition du Festival International du Film de la Biennale de Venise. »

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Salvatore Todaro commande le sous-marin Cappellini de la Regia Marina. En octobre 1940, alors qu’il naviguait dans l’Atlantique, dans l’obscurité de la nuit, il affronta un navire marchand armé, le Kabalo, naviguant avec les lumières éteintes et le coula à coups de canon. Après ce moment crucial et décisif pour le navire ennemi, le commandant prend une décision qui marquera l’histoire : sauver les vingt-six naufragés belges condamnés à se noyer en plein océan pour les débarquer dans le port sûr le plus proche, comme l’exige le droit de la mer. Pour les accueillir à bord, le commandant fut contraint de naviguer en surface pendant trois jours, se rendant visible aux forces ennemies et mettant en danger sa vie et celle de ses hommes. Empreint d’une atmosphère sombre, anxiogène et claustrophobe, Comandante souligne que ce sont les hommes qui font les guerres et que leur propre humanité peut changer le cours de l’histoire. En faisant remonter à la surface son sous-marin, Salvatore Todaro est devenu le symbole de la noblesse d’esprit et de la désobéissance humaniste qui priment sur les ordres reçus au cœur d’un féroce conflit.

Edoardo De Angelis met en exergue l’héroïsme du Commandant, magistralement interprété par Pierfrancesco Favino, qui livre un sans faute de bout en bout. Le cinéaste est resté fidèle à la petite histoire devenue grande jusqu’en dans les paroles prononcées par Salvatore Todaro qui répondit au capitaine du Kabalo, débarquant dans la baie de Santa Maria des Açores, et qui lui demanda pourquoi il s’était exposé à un tel risque : « Perché noi siamo Irtaliani (Parce que nous sommes Italiens) », une phrase qui rendit le commandant italien célèbre.

Le prolifique réalisateur, scénariste et producteur napolitain Edoardo De Angelis a fait ses débuts avec Mozzarella Stories (2011), suivi de Perez (2014). Le film qui lui a valu la renommée est Indivisible (2016), présenté aux Giornate degli Autori durant la Biennale de Venise, où il a remporté le Prix Pasinetti du meilleur film, six David di Donatello, sept Nastri d’Argento et un Golden Globe. Le cinéaste poursuit avec Il vizio della Speranza (2018) qui obtient le Prix du public au Festival du Film de Rome. En 2020, Edoardo De Angelis met en scène Tosca pour le Teatro San Carlo de Naples et réalise le film Natale in Casa Cupiello pour la Rai, d’après le chef-d’œuvre éponyme d’Eduardo De Filippo. En 2021, deux autres films basés sur les œuvres d’Eduardo De Filippo, Non ti pago, avec Sergio Castellitto et Maria Pia Calzone et Sabato, Domenica e Lunedì, sont aussi tournés pour la Rai. En 2022, la série télévisée produite par Fandango pour Netflix, La vita bugiarda degli adulti (La vie mensongère des adultes) basée, sur le roman éponyme d’Elena Ferrante.

Firouz E. Pillet, Venise

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Firouz Pillet

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