Pour la sortie française de Mort à Sarajevo, le producteur François Margolin répond à quelques questions
Le film Mort à Sarajevo primé par la Critique internationale à la Berlinale 2016 et Grand Prix du jury du même festival [critique que j:mag en avait fait juste après sa projection, pas tout à fait en accord avec les prix reçus] est sorti sur les écrans français le 23 août 2017.
Un des producteurs et patron de Margo Cinéma, François Margolin, lui aussi scénariste et réalisateur à répondu à quelques questions durant l’avant-première, dans le grand complexe UGC Ciné Les Halles où de nombreux cinéphiles ont visionné le film avec grand intérêt.
Comment vous êtes devenu “le producteur français” du film Mort à Sarajevo? C’est une œuvre dure, peu plaisante et parfois presque crue. Qu’est-ce qui vous a emballé?
Au départ, ce devait être une sorte de film documentaire mi-captation du spectacle théâtrale de Bernard-Henri Lévy, Hotel Europe, mi-réflexion sur l’Europe. Je me suis rapidement rendu compte que Danis Tanovic était un peu coincé par tout cela, par ce dispositif. C’est comme cela que j’ai eu l’idée, que je lui ai proposé, de montrer tout ce qui se passe dans l’hôtel pendant que l’auteur écrit et prépare son discours. Une sorte de contrechamp de la pièce. L’idée a emballé Danis qui s’est tout de suite mis à écrire son scénario qui fait s’entrecroiser trois histoires dans l’hôtel, et qui, du coup, devient une métaphore de la Bosnie toute entière.
Je crois aussi que Danis n’est jamais meilleur que lorsqu’il tourne chez lui et c’était la première fois qu’il le faisait à Sarajevo.
Connaissiez-vous Tanovic auparavant?
Non, mais nous avons tout de suite sympathisé et c’est aujourd’hui un grand ami. Je serai ravi de faire d’autres films avec lui, si c’est possible, bien sûr, car je crois que c’est un des plus grands réalisateurs actuels.
BHL n’est pas venu en avant-première au UGC Ciné Halles. Pour quelle raison?
Parce qu’il était retenu à l’étranger mais il est très heureux du film et est venu le présenter lors de la Première à la Berlinale. Il organisera même sans doute une projection en septembre pour ses proches mais le mois d’août n’est pas idéal pour des avant-premières…
Jacques Weber qui avait arrêté la pièce Hôtel Europa avant le terme au Théâtre de l’Atelier, a-t-il été récompensé avec cette version au cinéma car il domine ce film?
C’est tout à fait inexact de dire que la pièce s’est arrêtée avant son terme. La pièce a tenu plus de deux mois et c’est tout-à-fait habituel de ne pas tenir une pièce six mois à Paris, dans un grand théâtre… Les gens aiment à le répéter car ils aiment trouver toutes les raisons de dire du mal de BHL.
Combien des salles françaises projettent Mort à Sarajevo?
Une vingtaine, mais le film va tourner un peu partout.
Quels sont vos projets d’avenir?
Je sors le 6 Septembre le dernier film de Claude Lanzmann, Napalm, que j’ai produis, qui était en sélection officielle au dernier Festival de Cannes et que nous avons tourné en Corée du Nord. Par ailleurs, je produis un film en Colombie, et j’écris moi-même mon prochain scénario.
Propos recueillis par Djenana Mujadzic
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