Sauvages, le nouveau film d’animation de Claude Barras sur les écrans romands
Le réalisateur de Ma vie de Courgette (2015), grand succès international, revient avec une fable écologique qui se déroule à Bornéo en pleine exploitation des forêts primaires pour la production d’huile de palme.
Écrit par Claude Barras avec Catherine Paillé, Nancy Huston, Morgan Navarro, et tourné à Martigny, en Valais, Sauvages entraîne le public dans la forêt de Bornéo aux côtés de deux enfants et d’un orang-outan orphelin. Kéria (Babette De Coster), onze ans, vit avec son père Mutang (Benoît Poelvoorde) dans la banlieue paysanne d’une ville de la province du Sarawak, sur l’île de Bornéo. Dès l’ouverture du film, les détails visuels et sonores pour représenter la jungle dans laquelle se perd Kéria impressionnent par leur réalisme : on ferme les paupières et on se croit au cœur de la forêt tropicale.
On les retrouve aussitôt tant le résultat est réussi mais le labeur en amont pour Claude Barras et ses équipes a pris huit ans.
Kéria est une petite fille urbaine, qui aime les coupes de cheveux stylées et la musique hip-hop. Sa mère est morte quand elle était toute petite. Elle n’en a plus aucun souvenir, mais son père lui a raconté qu’elle avait été dévorée par une panthère. Kéria recueille un bébé orang-outan (Gaël Faye) trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père et qu’elle baptise Oshi.
Un jour, son grand-père maternel (Nelly Tungan) amène son petit cousin qui vit avec la famille de sa mère au cœur de la forêt tropicale, afin qu’il entre à l’école pour apprendre à lire et à écrire. À Bornéo, à la lisière de la grande forêt tropicale, au même moment, Selaï (Martin Verset), son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Une biologiste britannique, Jeanne (Laetitia Dosch), a pris fait et cause pour les Penan et vit désormais dans la forêt tropicale pour les défendre et militer. Malheureusement, en tant qu’étrangère, elle n’a pas l’autorisation de déposer plainte contre les compagnies forestières, et par voie de fait, contre le gouvernement indonésien.
Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe vont lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée. Mais pour Kéria, ce combat sera aussi l’occasion de découvrir la vérité sur ses origines. Tout au long du film, la chanson de Daniel Balavoine, Tous les cris les S.O.S (1985), est chanté par le tandem d’enfants et le générique de fin est accompagné par la version originale dont, à l’issue de la projection, les paroles font d’autant plus sens et apportent une forte portée émotionnelle à l’histoire de Sauvages.
Lire la suite de la critique publiée lors du festival de Cannes
Écouter l’interview de Claude Barras publié lors du festival de Locarno
© j:mag Tous droits réservés