Sortie romande de Bonnard Pierre et Marthe, le portrait d’artiste de Martin Provost
Après la comédie La Bonne épouse (2020), Martin Provost revient donc aux portraits artistes, un genre où il se montre toujours très inspiré et très à l’aise : il nous avait donné envie d’en savoir plus sur deux figures artistiques féminines, la peintre Séraphine de Senlis dans Séraphine (2008) et l’écrivaine Violette Leduc dans Violette (2013). Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre …
Le film retrace sur cinq décennies la vie et l’œuvre du peintre français Pierre Bonnard (1867-1947) de son épouse Martha de Méligny (1869-1942), née Maria Boursin avant de devenir Marthe Bonnard (1869-1942), et également devenue artiste après sa rencontre avec Pierre. Celui que son pays natal surnommait « le peintre du bonheur » a fait le portrait de son épouse, une aristocrate autoproclamée, dans plus d’un tiers de ses tableaux. Considéré comme l’un des plus grands peintres français du XXème siècle, Pierre Bonnard s’inscrit dans le mouvement nabi avec un style décoratif influencé par le japonisme puis apporte sa touche en se consacrant à l’impressionnisme. Solitaire et très électif dans ses amitiés, il côtoie Edouard Vuillard, Félix Vallotton, Claude Monnet (interprété ici par André Marcon) et Henri Matisse. L’art de Pierre Bonnard a comme source inépuisable sa propre vie : les intérieurs qu’il habite, les bords de la Seine, puis plus tard le paysage de la Côte d’Azur, et le nu, dont sa femme Marthe est le modèle immuable. Pierre Bonnard utilisait des couleurs vives et représentait des scènes de la vie quotidienne, ce qu’a magnifiquement représenté Martin Provost qui a su judicieusement filmer les paysages tels des tableaux impressionnistes qui séduisent le regard.
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Lire la critique de Firouz E. Pillet faite lors du festival de Cannes 2023
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