Yakari, la grande aventure : une première adaptation cinématographique, réussie et fidèle, de la célèbre bande-dessinée signée Derib et Job
Après un demi-siècle d’existence, ce monument de bande-dessinée enfantine, signée Derib et Job, est enfin adapté pour le grand écran.
Alors que la migration de sa tribu est proche vu la menace imminente des tornades, Yakari le petit Sioux part vers l’inconnu pour suivre la piste de Petit-Tonnerre, un mustang à la robe noire et blanche, réputé indomptable.
En chemin, Yakari fera la rencontre magique – filmée de manière onirique dans des tonalités à la fois rosées et orangées – de Grand-Aigle, son animal totem, duquel il recevra une superbe plume… et un don incroyable : pouvoir parler aux animaux.
Laissant Arc-en-Ciel, sa meilleure amie et Graine-de-Bison, leur ami commun, Yakari part seul pour la première fois à la poursuite de Petit-Tonnerre qui le fascine. On le suit dans sa quête semée d’embûches pour devenir son ami.
Sa quête va l’entraîner à travers les plaines, puis à califourchon sur un tronc d’arbre qui suit le cours de la rivière et plonge du haut d’une cascade, dans le barrage construit par de jusqu’au territoire des terribles chasseurs à peaux de puma…
Avant que Yakari ne retrouve la trace du tipi de ses parents, il devra surmonter les géants et affronter les mers de glaces comme lui prédit Grand Aigle. La tribu de Yakari se met en route pour fuir les tornades en suivant la marche des bisions. Celui-qui-sait , homme-médecine, sage et chaman de la tribu, conseille aux parents de faire vite pour partir à la recherche de leur fils.
Au bout du voyage, le souffle de l’aventure scellera pour toujours l’amitié entre le plus brave des papooses et le « mustang plus rapide que le vent » qui lui inculque le respect et qu’on ne monte pas sur le dos d’un cheval sans lui demander l’autorisation de le faire.
Pour réaliser ce film, Xavier Giacometti, réalisateur, dialoguiste, scénariste et Toby Genkel, co-scénariste et co-réalisateur, ont associé leurs talents.
Créé par Job pour le scénario et Derib pour le dessin, Yakari est le héros de quarante albums qui ont connu un succès depuis 1969 et qui ont captivé plusieurs générations d’enfants. Yakari a connu de nombreuses adaptations : d’abord adapté à la télévision, puis en jeux vidéo et de société, Yakari connaît ici pour la première fois une adaptation au cinéma.
Le film reprend les événements les plus importants de l’enfant avec l’origine de son don lorsqu’il rencontre son animal totem, Grand Aigle et sa rencontre avec Petit Tonnerre, un mustang fougueux et très intelligent. Tout au long de son chemin initiatique, on suit Yakari dans plusieurs rencontres et actes de courage et de générosité pour défendre les animaux. Comme lui rappelle Grand Aigle : « Celui qui vit en paix avec tout ce qui vit et qui fait le bien autour de lui est un brave. »
Derib était en droit d’émettre quelques craintes fort légitimes car nombreux ont été les héros de bandes dessinées qui n’ont pas connu d’adaptations heureuses au cinéma : Gaston Lagaffe, Boule et Bill, Lucky Luke, Astérix et Obélix, les Schtroumpfs.
Derib de souligner :
« Un long métrage permet de faire de magnifiques décors de plaines, la dimensions grands espaces que l’on trouve plus facilement que dans un dessin animé pour la télévision. »
Derib a été associé au projet, du film, notamment pour aider à donner aux personnages 3D leurs caractères. Derib précise à ce sujet :
« J’ai même fait des croquis originaux des attitudes différentes pour qu’il aient des modèles différents, l’attitudes de Yakari à cheval me paraissait très importante. »
Les deux auteurs avaient refusé plusieurs projets d’adaptations pour le cinéma mais ce film respecte pleinement l’esprit de Yakari. Derib de poursuivre :
« C’est totalement initiatique et je pense qu’il y a une ouverture vers la compréhension de ce qu’est la nature, ce qu’est la vie, ce que sont les animaux et les respecter dans leur manière de vivre et de les connaître. »
Ainsi ce film permet d’observer des courses de bisons filmés en vue panoramiques ou frontales, très impressionnantes.
Une grande partie de l’oeuvre est faite en 3D, un terrain de jeux immense à la hauteur des aventures de Yakari et de Petit-Tonnerre distillant une ouverture au monde, une leçon de tolérance, un angélisme mais aussi une énergie et une soif de connaissance, dans la bienveillance. Il y a une dizaine d’années l’idée de ce film avait déjà germé dans l’esprit des réalisateurs qui ont aussi signé plus de cent-soixante- épisodes du dessin animée diffusé à éa télévision depuis 2005.
La technique d’animation n’est pas des plus modernes, certes mais elle donne un sentiment d’authenticité à l’ambiance des grands esparces nord-américains au dessin animé.
Yakari, la grande aventure saura ravir le jeune public tout en ravivant d’excellents souvenirs chez les parents et les grands-parents.
Firouz E. Pillet
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