46e édition du Festival du cinéma américain de Deauville – sous le signe de Spartacus
La ville de Deauville, le Public Système Cinéma et le Centre International ont eu assez du courage et d’énergie pour risquer d’organiser cette manifestation du septième art américain, unique en Europe.
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Le programme du festival a accueilli une partie de la sélection Cannes 2020 avec 9 titres dont les réalisations de Lucas Belvaux, intitulée Des Hommes et ADN de la talentueuse et belle Maïwen qui ont déjà lté vus par près de 40 000 spectateurs, aussi que Slalom, premier long métrage de Charlène Favier, primé du Prix Ornano-Valenti 2020. Ce rendez-vous normand du septième art a aussi offert au jeune public des avant- premières exclusives du Festival international du film d’animation d’Annecy.
La crise du Covid-19 a fait émerger des hommages-rétrospectives, consacrées aux French and Americans Doctors tels que La Porte s’ouvre de Joseph L.Mankiewicz (1950), Le Secret magnifique, tourné en 1954 par Douglas Sirk, MASH de Robert Altman (1970) et nombreux d’autres chefs-d’œuvre.
Les ponts franco-américains
L’édition actuelle du festival a honorée Barbet Schroeder, cinéaste germano-suisse, mondialement célèbre. Grâce à ses sept films tournés au États-Unis, le fameux fondateur des Films du Losange, la maison de production toujours existante et un des piliers de la Nouvelle Vague française a reçu le Prix spécial du 46ème Festival de Deauville.
Mais le festival a d’abord célébré Kirk Douglas, l’acteur mythique qui s’est éteint le 5 février dernier à l’âge de 103 ans. De son vrai nom russe Issur Danielovich, il fut aussi connu pour sa lutte contre le maccarthysme et l’antisémitisme. Producteur et écrivain, le comédien a eu l’hommage avec des films cultes : Captive aux yeux clairs de Howard Hawks (1952), La Vie passionnée de Vincent van Gogh filmé par Vincente Minnelli cinq ans plus tard, ou Vikings de Richard Fleisher datant de 1958. Et bien sur, Spartacus de l’inoubliable Stanley Kubrick (1960), ainsi que L’Arrangement d’Elia Kazan tourné neuf ans plus tard.
Un Palmarès particulier
Carrie Coon et Jude Law sont les merveilleux interprètes du magnifique deuxième long métrage du Canadien Sean Durkin, intitulé The Nest. Il a plu à trois jurys : d’abord celui de la sélection principale, présidé par l’actrice et chanteuse Vanessa Paradis, qui a décerné à cette œuvre le Grand Prix. La descente aux enfers d’un charmant et beau couple et leurs enfants due aux ambitions financières du père qui n’arrive pas a comprendre les enjeux du monde des affaires des années 1980 a séduit également le jury Révélation et sa présidente, la cinéaste Rebecca Zlotowski qui lui ont attribué leur prix. Ils ont aussi primé Kitty Green pour la mise en scène son film inspiré The Assistant, sur harcèlement au travail. Le public a donné ses voix au drame familial, intitulé Uncle Franck d’Alan Ball. Le principal jury de la compétition des longs métrages a décerné son prix ex -æquo à First Cow de Kelly Reichardt (film qui était en compétition à la Berlinale 2020, lire la critique; NdlR) et Lorelei de la Britanique Sabrina Doyle, une des invitées très appréciée de la manifestation normande. The Nest a obtenu et le prestigieux Prix de la Critique.
Djenana Djana Mujadzic
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