Après La Famille Bélier et #JeSuisLà, le réalisateur Eric Lartigau revient avec une nouvelle comédie dramatique familiale, Cet été-là, qui aborde de nombreuses thématiques dont celle du passage de l’enfance à l’adolescence. Rencontre
Dune (Rose Pou-Pellicer) a onze ans. Aussi loin qu’elle se souvienne, chaque été, Dune traverse la France avec ses parents (Gael García Bernal et Marina Foïs) pour passer les vacances dans leur vieille maison des Landes. Là-bas, Mathilde, neuf ans (Juliette Havelange), l’attend de pied ferme pour partager des moments de rire et de connivence. Mais cet été-là ne sera pas un été de plus. L’année dernière, Dune et ses parents ne sont pas venus. On ne lui a pas dit pourquoi, mais elle sent que quelque chose a changé. Sa mère est devenue distante et a perdu l’odorat, le quotidien est animé par les disputes de ses parents, son père se mue dans le déni… Mathilde qui tarde à grandir, l’odeur entêtante des pins, le sable qui n’est plus si doux, les films d’horreur ridicules qu’elle emprunte avec Mathilde à l’épicerie du camping, mais qui leur font peur, les amours des grands adolescents du coin : tout met Dune en alerte. Elle veut comprendre, savoir. Cet été-là, Dune va grandir.
Tourné au Vieux-Boucau-les-Bains, commune française située dans le département des Landes en région Nouvelle-Aquitaine, sur un scénario écrit à quatre mains par le cinéaste avec Delphine Gleize, Cet été-là bénéficie d’une photographie lumineuse qui met en valeur tant les paysages que les personnages qui les parcourent. Si le film est porté par un trio d’acteurs notoires – Gael García Bernal, Marina Foïs, Chiara Mastroianni qui interprète la meilleure amie de la mère de Dune, la narration se situe du point de vue des enfants et plus précisément, des petites filles, incarnées par les prometteuses Rose Pou-Pellicer et Juliette Havelange. Leur complicité et leur amitié sans failles semblent vaciller cet été-là.
On aurait pu redouter que ce récit d’apprentissage et ce passage de l’enfance à l’adolescence – des thèmes vus et revus – n’apportent rien de nouveau, mais c’était sans compter sur la touche personnelle d’Eric Lartigau qui, en fin observateur, apporte des subtilités, dépeignant avec finesse les diverses nuances des émotions des deux pré-adolescentes. Comme à son habitude, le cinéaste propose avec ce long-métrage une comédie dramatique touchante sur le thème de la famille, de la perte d’un enfant, des épreuves à surmonter, du passage de l’enfance à l’adolescence, de la perte de l’innocence, de mots que l’on ne comprenait pas jusqu’alors et que l’on comprend enfin… Du moins, des mots que l’on croit comprendre.
Eric Lartigau s’est confié sur ses comédiens, sur ce tandem convaincant de pré-adolescentes, sur les thématiques qu’il aborde. Rencontre.
Le film sort sur les écrans romands le 4 janvier.
Firouz E. Pillet
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