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Palestine Filmer C’est Exister PFC’E : rencontre avec l’artiste plasticien et cinéaste Khaled Jarrar

Khaled Jarrar est un témoin privilégié de la situation palestinienne, un homme qui a eu plusieurs vies, chacune dédiée à la cause de son pays. Après avoir été le garde du corps de Yasser Arafat, avoir survécu à une blessure par balle d’un sniper, il s’est consacré à l’art comme moyen de vecteur de sa voix et celles des siens. Artiste plasticien originaire de Jenine et installé à New York, il est également cinéaste, avec deux documentaires à son actif, présentés à la douzième édition des Rencontres cinématographiques Palestine: Filmer C’est Exister (PFC’E) qui ont eu lieu à Genève du 29 novembre au 3 décembre 2023, avec, selon les organisateur∙trices, une affluence record.

Infiltrés de Khaled Jarrar
Image courtoisie Palestine: Filmer C’est Exister (PFC’E)

La récente actualité qui a embrasé la région le 7 octobre 2023 avec l’incursion de combattants du Hamas dans le territoire israélien, le massacre et les prises d’otages, puis la riposte militaire israélienne qui vient d’inciter le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a invoqué ce mercredi 6 décembre l’article 99 de la Charte des Nations Unies (article très rarement utilisé qui vise à attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, de l’avis du secrétaire général, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales), a dû participer à l’intérêt de connaître l’histoire et les récits des Palestinien∙nes trop souvent occultés.
Les deux films de Khaled Jarrar, éloignés de 10 ans, font le lien entre le présent qui ébouillante toute la planète de ses visions mortifères et le passé qui n’en finit pas de se répéter. La matrice de cette histoire est toujours et encore la Nakba, réfutée par les un∙es, colonne vertébrale de leur identité pour les autres.

Avec Infiltrés, les spectateur∙trices suivent Khaled Jarrar, caméra à l’épaule, alors qu’il suit des Palestinien∙nes qui, malgré le risque de lourdes sanctions et des sévices corporels, tentent quotidiennement franchir le Mur érigé dès 2002 et imposé par Israël dans les Territoires palestiniens occupés. Cette épopée quotidienne que doivent effectuer des hommes et des femmes pour survivre est inconcevable pour qui ne vit pas dans un régime d’apartheid où tout est conçu pour contrôler celles et ceux qui y sont soumis∙es. La perfidie du dispositif se révèle, lorsque l’on constate qu’Israël a besoin de cette main-d’œuvre palestinienne qu’elle maintient dans l’illégalité pour mieux en profiter. Mais ce que montre Khaled Jarrar, c’est que la plasticité de l’être humain est infinie lorsqu’il s’agit de survie. Cet fait a également surpris le réalisateur qui explique qu’il « est fascinant de voir l’ingéniosité des gens pour survivre, mener une vie normale, se jouer des théories sécuritaires israéliennes… montrer qu’il est impossible d’enfermer tout un peuple. »

De Khaled Jarrar; 2012; Palestine, EAU, Liban; 70 minutes.

Notes on Displacement est un documentaire poignant qui relate le voyage d’une famille palestinienne, réfugiée en Syrie, obligée en 2015 de fuir à nouveau. Nadira, originaire de Nazareth, est réfugiée depuis l’âge de 12 ans à Yarmouk en Syrie suite à un premier exil lors de la Nakba de 1948. Loin des médias aux images stéréotypées et déshumanisées de bateaux surchargés et des vastes camps de tentes, Khaled Jarrar marche avec Nadira, sa fille et son gendre, plongeant le public en immersion dans cette fuite éprouvante vers l’Allemagne.
Cette marche fait écho à la propre histoire familiale du réalisateur qui explique que si sa grand-mère Shafiqa a été contrainte de quitter sa maison à Haïfa, lui a hérité de ses souvenirs, « à la fois magnifiques et douloureux. Ils me pourchassaient dans mes rêves comme des fantômes qui n’avaient pas l’intention de partir. J’ai essayé de m’échapper par la géographie, par l’émotion, par la psychologie, mais laisser le passé derrière moi s’est avéré impossible, quelque chose me ramenait toujours en arrière dans le temps. »
Ce qui transparait de ces périples et traumatismes en cacscade, c’est que collectivement comme individuellement, les Palestinien∙nes sont enraciné∙es de manière viscérale à leur terre, qu’elle soit physique, identitaire ou mémorielle.

De Khaled Jarrar; 2022; Palestine, Allemagne; 74 minutes.

Notes on Displacement de Khaled Jarrar
Image courtoisie Palestine: Filmer C’est Exister (PFC’E)

Ces deux films se rejoignent tragiquement dans le destin collectif du peuple palestinien et, à l’aune de l’actualité, éclairent l’effroi, épais et palpable, que provoquent les bombardements massifs de la bande de Gaza et les injonctions faites aux Gazaoui∙es à se déplacer (l’ONU estime que 85% de la population gazaouie a été déplacée depuis le 13 octobre), la mémoire de la Nakba étant douloureusement et (fortement) ravivée. Rencontre :

C’est impressionnant, une partie des images des Inflitrés font écho à celle que l’on voit à présent sur les frontières européennes dans ce que l’on appelle « la crise des migrants », ce qui fait par ailleurs lien avec votre second film, Notes on Displacement. On dirait une préfiguration…

Si vous m’aviez posé cette question il y a 10 ans, la réponse aurait été différente. Actuellement, on voit que le système de « frontière-apartheid » est un système qui sévit partout. Particulièrement en Europe où les pays achètent des technologies qui proviennent d’Israël. Lorsque j’étudiais en Arizona, un chercheur, Todd Miller, qui étudie le système de mur étasunien avec le Mexique, a découvert que tous les systèmes de contrôle et de sécurité de cette frontière est conceptualisé par les Israéliens. De manière générale, de très nombreux officiers de l’armée israélienne qui partent à la retraite se reconvertissent dans le secteur privé de la sécurité. Ils créent leurs propres entreprises et cela produit un système d’affaire en vase clos, car qui achètent en premier leurs technologies ou leurs expertises ? L’armée israélienne !

Ce concept de checkpoints, de frontières fermées qui s’ouvrent selon le bon vouloir des autorités israéliennes, au-delà de l’occupation pure et simple, parle aussi d’une économie grise en Israël qui maintient ainsi une main-d’œuvre bon marché et corvéable. Il y a aussi un paramètre capitalistique dans cet enfermement…

Tout projet d’occupation qui consiste à prendre les terres, à construire un système d’apartheid, à maintenir les gens dans une situation de souffrances a pour but de spolier et de faire de l’argent. Et Israël ne fait pas exception. Ghassan Kanafani (écrivain et porte-parole du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) assassiné par le Mossad en 1972, N.D.A.) a dit un jour : « ils prennent votre pain, ils vous en donnent quelques miettes et ils acceptent que vous leur disiez merci. » De manière générale, les exploité∙es dans ce monde aujourd’hui doivent se libérer de ce système capitaliste qui fait de l’argent sur leur dos, toutes ces chaînes internationales, toutes ces marques alimentaires qui se répandent à travers la planète contribuent à envoyer des tonnes de substances nocives à l’intérieur de nos corps. Cela tue nous cellules, celles de nos corps comme celles de nos esprits, on devient stupides et faibles. Lorsque les Palestinien∙nes lancent un appel au boycott de ces produits et de ces entreprises, c’est non seulement pour résister à l’occupation, mais aussi pour la cause de l’ensemble de l’humanité. C’est une démarche visant à contrer ceux qui engendrent des catastrophes écologiques, empoisonnent par le sucre, le plastique, les produits phytosanitaires les gens, perpétuent la pauvreté et déclenchent des conflits, comme par exemple en Afrique pour confisquer les matières premières. L’économie mondiale est basée sur ce système pervers et les individus sont coincés dans ce système, nos corps et nos esprits sont phagocytés. Nous devons nous délivrer de cette souffrance.

Quel est le rôle de la culture à cet égard ?

Toutes les formes artistiques, le cinéma, tout ce qui parle à un large public est important. Cela permet de contourner les médias de mass généralistes qui font partie de ce système et de montrer une autre réalité. Le récit qui est proposé en Occident est qu’Israël ne fait que se défendre. Non, Israël ne fait pas que se défendre, Israël commet des exactions depuis la Nakba, en ce moment, un génocide, tout le monde le sait, tout le monde le voit, et plus personne ne peut plus le cacher. On sent une bascule en ce moment, mais au prix de combien d’enfants et de civils morts, de gens disparus sous les décombres de bombardements, de familles entières décimées ? Qu’attendez-vous pour arrêter cela ? L’histoire se répète, les Européens ont fermé les yeux et laissé faire au XXe siècle, et là, ils recommencent !

Les infiltrés date de 2012. Comment la situation avait évolué entre 2012 et le 7 octobre 2023 concernant ces passages à travers le Mur ?

La construction du Mur et l’industrie d’apartheid se sont renforcées. Ils disent que c’est un mur de sécurité. Ces dernières années, des soldats israéliens ont eux-mêmes fait des trous dans le mur pour permettre aux travailleurs palestiniens d’entrer en Israël. Chaque fois qu’ils avaient besoin de main-d’œuvre bon marché, ils détournaient le regard pour la laisser entrer. J’ai franchi un des murs en 2020, je suis passé par un de ces trous et les soldats présents n’ont pas bougé. En 2022, ils ont refermé les trous.

Il y a cette scène poignante d’une famille séparée par le mur : la mère et la fille se touchent le bout des mains par une petite fente. Pouvez-vous nous parler de cette scène et de ce qu’elle raconte par l’intime sur la situation globale ?

J’ai marché autour du mur 3-4 ans, essayant de découvrir ce qu’il provoquait sur les gens, de collecter des petites histoires quotidiennes. Un vendredi, j’étais avec une amie norvégienne, on passait dans ce village. On a commencé à regarder ce que l’on pouvait filmer et tout à coup, on a vu une vieille femme qui cuisait du pain sur le feu. On l’a saluée et elle nous a proposé de partager avec elle du thé, du pain et du zaatar (à propos du zaatar, cette plante traditionnelle, voir Cueilleurs (Foragers) de Jumana Manna qui illustre par l’absurde la perniciosité de l’occupation, N.D.A.). Elle nous a demandé ce que nous faisions ici, je lui ai répondu que nous faisions un film avec pour sujet le Mur. Elle nous a dit qu’elle pouvait nous raconter sa propre histoire : à 150 mètres de là où nous étions, le Mur la séparait de sa fille. Nous lui avons demandé si on pouvait aller avec elle la rencontrer. Elle a accepté et je dois vous dire que ni mon amie norvégienne ni moi n’étions préparé∙es émotionnellement à vivre ce moment. Nous filmions mais nous pleurions en même temps. Cette séparation si intime, si violente, si douloureuse, cela a donné cette scène si puissante dans son évocation.

Pouvez-vous parler de ce que l’arbitraire et l’humiliation quotidienne provoque dans les esprits des gens qui n’ont connu que cela toute leur vie ?

C’est une occupation mentale qui annihile tous nos rêves. Les Palestinien∙nes n’ont pas le droit de partager leur narratif. Nous sommes constamment humilié∙es, notre dignité est déniée, notre humanité est défiée, nos sentiments sont sujets à la terreur quotidienne. Nous ne sommes même pas autorisé∙es à se définir Palestinien∙nes.
Il n’y a pas d’animaux dans les rues ici, en Europe. Les gens les prennent chez eux, les nourrissent, s’en occupent, les cajolent. En Palestine occupée, à Gaza, parfois, on aimerait que les Européens nous traitent comme ils traitent leurs animaux. C’est triste à dire. C’est effrayant. Nous sommes traités d’animaux humains, mais dans ce cas, s’il vous plaît, traitez-nous au moins comme vous traitez vos animaux !

Pouvez-vous nous parler de la symbolique forte de la dernière scène des Infiltrés ?

C’est une scène banale d’une famille, au petit matin ; la mère donne à manger et un café à son fils, il embrasse la main de sa mère 6 fois, celle de son père 3 fois et commence sa journée. Sauf que lui, il part vers le Mur sans savoir de quoi le jour sera fait et s’il reviendra. C’est cela la réalité quotidienne qui se répète jour après jour dans un territoire occupé.

Dans Note On Displacement, il y a une mise en abîme du déplacement, ici au niveau individuel qui fait écho aux camps de réfugiés palestiniens permanents. Pouvez-vous nous parler de ce traumatisme collectif qu’est la Nakba, qui ressurgit d’ailleurs depuis le 13 octobre avec l’attaque massive israélienne dans la Bande de Gaza ?

Quand les premiers sionistes à la fin du XIXe siècle sont arrivés en Palestine, ils se sont trouvés face à un peuple indigène qui était enraciné dans sa terre comme ses oliviers millénaires. Les oliviers ne sont pas des arbres dont les racines vont profondément dans la terre, la force de ces racines et de s’étendre avec solidité sous la surface. Les oliviers sont si généreux qu’ils permettent à d’autres arbres de pousser. En 1948, à côté des tueries et des viols, 700 000 Palestinien·nes ont été explusé∙es déplacé∙es. Les  Palestinien∙nes spolié∙es ont gardé les clefs de leurs maisons et transmises à leurs descendances. Nadira a été déplacée à l’âge de 12 ans de Nazareth à Yarmouk en Syrie, puis elle a fui en 2015 vers l’Allemagne où elle est morte. C’est si déchirant. Elle n’a pas pu retourner chez elle, mais au moins son histoire est maintenant racontée et montrée dans le monde.

— Khaled Jarrar
© Malik Berkati

Cela fait écho à votre histoire personnelle, le film est dédié à votre grand-mère…

Shafiqa venait de Haïfa, où sa voisine était une Juive européenne qui avait fui le nazisme ; elles étaient amies. Quand Shafiqa a été déplacée de force en 1948, sa voisine est venue la saluer, espérant qu’elle puisse revenir un jour. Elle n’a jamais pu revenir, même si elle ne s’est déplacée que de 22-25 kilomètres, à Jenine: ce n’était plus chez elle. L’incapacité permanente, pour le reste de sa vie, de sa famille, et de sa descendance, de parcourir ces 25 kilomètres pour retourner dans sa maison est une injustice incommensurable. C’est un déni flagrant de notre appartenance, tout comme le fait de nous qualifier d’« Arabes » au lieu de « Palestinien∙nes ». Peu importe les tentatives de nous éliminer, notre identité demeurera invincible.

Le carton de fin est poignant quand on apprend le décès et le fait que Nadira a été enterrée en Allemagne, en tant que réfugiée, après un deuxième exil. Il y a la génération intermédiaire sacrifiée elle aussi par ce second exil, avec des parents qui ne sont pas considérés professionnellement à leur niveau réel d’étude et de métier, la troisième génération est-elle signe d’espoir ?

Il y a toujours de l’espoir. C’est pourquoi j’ai cité Maria, qui est née 2002 et poursuit ses études en Allemagne, à la fin. Sans espoir, je ne serai pas là à converser avec vous sur ce que je fais. Sans espoir, je préférerais être mort. L’espoir est ma motivation pour continuer à vivre. Dans cette sombre période, ils essaient de voler nos espoirs. Ils savent que l’espoir est notre force. Ainsi que notre foi en l’avenir. Et je crois encore en l’humanité. Quand ma grand-mère a fui, elle a pris avec elle des graines. Elle souhaitait préserver ses arbres en emportant ces graines. Ces graines représentent notre résilience, notre force. Pour moi, cette graine est incarnée dans ce film, mon travail artistique et ma voix. Je travaille sur moi-même pour être un meilleur humain pour la planète, pour la terre, pour la Palestine. Être respectueux de la terre signifie être respectueux envers la Palestine. Il est crucial de se rappeler que pour tous les peuples indigènes de la planète, la priorité est de prendre soin de la terre, car nos racines sont profondément ancrées en elle.

Qu’est-ce que le documentaire apporte pour vous par rapport à la fiction ?

Je n’ai jamais étudié le cinéma, c’est pourquoi je me suis d’abord concentré sur les documentaires. Mais je porte en moi une histoire biographique que je veux raconter dans un long métrage de fiction. Je suis en train de l’écrire, mais cela prend du temps. J’espère que dans trois ans, on se reverra pour en parler (rires).

Dans vos deux documentaires, vous êtes au cœur des événements qui ne sont pas sans danger. Comment évaluez-vous les risques ?

C’est une question difficile. Sur le moment, j’essaie d’occulter le risque. Mais comme j’ai été formé à être un garde du corps et prendre des risques, la question est de savoir comment garder un équilibre entre être témoin et prendre des risques. Parfois, je dépasse les limites car il est aussi important de briser les murs. On nous met partout des barrières, et il faut savoir les dépasser si nécessaire. Comment pouvez-vous décider, en tant qu’Allemand par exemple, que ceci ou cela doit être ma limite. Je suis un être humain et tant que je ne détruis rien ni personne, je dois être autorisé à révéler l’histoire que je porte. C’est ce qui m’encourage à faire face aux risques et accepter les choses avec un sourire.

Est-ce que de temps en temps votre caméra influe sur le comportement des protagonistes, sur le cours des choses ?

Il y a cet étrange phénomène de la caméra qui, quand elle tourne, se fait oublier au bout d’un moment. Au début, les gens la regardent ou s’en cachent, demande ce que l’on fait, etc., puis, alors qu’elle continue à tourner, ils l’oublient ou se disent que s’ils me parlent, je vais couper. Ce qui est très intéressant, c’est ce dialogue qui s’installe entre les gens filmés et ma caméra – je voulais aussi montrer cet aspect. Pour moi, il n’y a pas une seule vérité, il y a de nombreuses vérités qui sont rassemblées et qui créent une image globale. Trouver ces petits détails, ces petites vérités est crucial, comme ce jeune homme qui pendant le voyage faisait du stand-up, de l’humour noir; ce sont ces émotions humaines que je voulais capturer et transposer à l’écran.

Qu’est-ce que vous éprouvez personnellement lorsque vous êtes témoin, face au mur ou lors de votre voyage avec les migrants ?

J’ai essayé de me déconnecter de mes émotions personnelles, d’être juste un cadreur, un passeur d’images et de réalités, sans interférer. Mais je n’ai pas toujours réussi. Parfois, j’ai été rattrapé par mes émotions. J’ai dû lutter avec elles. Nous avons dû nous battre pour avoir de la nourriture, nous étions affamé∙es. Quand on commence à être épuisé, affamé, assoiffé, les émotions personnelles vous prennent et vous commencez à chercher un moyen de survivre. Ces moments de faiblesses sont difficiles à décrire.

Malik Berkati

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Malik Berkati

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