[Audio] Entretien avec André Dussollier sur son rôle dans Tout s’est bien passé de François Ozon
Venu en Suisse à l’occasion de la projection du dernier film de François Ozon, Tout s’est bien passé, l’adaptation du roman éponyme d’Emmanuèle Bernheim qui racontait l’AVC de son père et la décision de ce dernier de venir en Suisse pour mettre fin à ses jours et les incidences de ce choix existentiel sur ses proches, l’acteur français André Dussollier prouve à nouveau son immense capacité d’interprétation. Incarnant de manière magistrale André Bernheim, ce père facétieux, exigent, égocentrique, tyrannique, souvent moqueur et cruel face à l’embonpoint d’Emmanuèle enfant, André Dussollier est méconnaissable, affublé de prothèses et d’un maquillage qui impliquait trois heures de préparation.
Le film était en compétition à Cannes 2021: lire ici la critique.
Le comédien nous a accordé un peu de son temps lors d’un entretien téléphonique sur la route entre le ZFF et Annecy dont il est originaire et où vit sa famille.
André Dussollier s’est livré avec authenticité sur son travail pour endosser ce rôle, « un personnage extravagant qui a été un véritable plaisir à interpréter », mais André Dussolier a insisté sur l’importance de traiter un sujet aussi délicat. Le droit de choisir sa fin et de pouvoir mourir dans la dignité est un sujet s’autant primordial « qu’en France, une loi interdit le suicide assisté contrairement à la Suisse et à la Belgique. Lors d’entretiens avec des journalistes helvétiques, je me suis laissé dire qu’entre la Belgique et la Suisse, les lois n’étaient pas les mêmes : en Belgique, le malade peut exprimer sa volonté d’en finir et obtenir euthanasie alors que Suisse, il s’agit d’un suicide assisté. De plus, c’est cantonal en Suisse, donc, on voit que ce sujet est compliqué pour les gens qui nous dirigent et c’est difficile pour eux de prendre des décisions sur un sujet très aigu. »
André Dussollier nous a apporté du baume au cœur en nous parlant de ses projets au cinéma comme au théâtre. Entretien audio par téléphone.
Firouz E. Pillet
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