j:mag

lifestyle & responsible citizenship

Cannes 2024Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2024 : dans le cadre de la Quinzaine des cinéastes, la Director’s Factory fait la part belle aux Philippines

Après sa première édition en 2013 à Taiwan, Director’s Factory retourne en Asie en 2024, précisément aux Philippines et a un parrain de renom : Lav Diaz.

— Les duos de cinéastes : Eve Baswel (Philippines) & Gogularaajan Rajendran (Malaisie), Maria Estela Paiso (Philippines) & Ashok Vish (Inde), Arvin Belarmino (Philippines) & Lomorpich Rithy (alias YoKi) (Cambodge), Don Josephus Raphael Eblahan (Philippines) et Siyou Tan (Singapour)
Image courtoisie la Quinzaine des Cinéastes

La Director’s Factory vise l’émergence de nouveaux talents sur la scène internationale, permettant à de jeunes cinéastes locaux et internationaux de se rencontrer et, dans une émulation multiculturelle, de créer ensemble. L’objectif de cette démarche est d’éclairer le cinéma local avec des courts métrages de quinze minutes, co-écrits et co-réalisés par des réalisateurs émergents.

Comme le présente Christophe Leparc, directeur de la Quinzaine des cinéastes :

« Nous sommes tous fiers de présenter, dans le cadre de La Quinzaine des Cinéastes, quatre courts métrages co-écrits et co-réalisés par quatre tandems de jeunes réalisateurs d’Asie du Sud-Est et du Sud : Philippines, Cambodge, Malaisie, Singapour et Inde. »

Les films de Directors Factory Philippines ont été projetés au Théâtre Croisette, salle consacrée aux projections de la Quinzaine des cinéastes, ce mercredi 15 mai, en ouverture de la 56ème édition de la Quinzaine. Dans le but de rapprocher les cinéastes du monde entier, « en essayant d’abattre un peu plus les frontières », cette année, la Quinzaine et la Fabrique se sont rendues aux Philippines, sur l’île de Mindanao auréolée de son passé révolutionnaire. Sur cette île, les responsables du projet ont récolté des histoires, rencontré des talents locaux et écouté les récits fondateurs engendrés par un oiseau mystique.

Ce projet a pu bénéficier de l’engagement et du soutien de nombreux acteurs locaux qui ont joint leurs efforts et leurs motivations communes pour « développer une synergie créative ». C’est dans ce cadre que quatre jeunes cinéastes philippins de la région ont élaboré des films avec de jeunes cinéastes de Singapour, du Cambodge, d’Inde et de Malaisie. À travers ces œuvres, nous pouvons cerner combien ces auteurs confrontent leurs méthodes, leurs imaginaires et leur manière de mettre en scène le monde.

Ce projet souligne l’effervescence créative entre les réalisateurs internationaux qui travaillent avec les réalisateurs locaux pendant le développement et la production par le biais de « ce programme qui vise à permettre à de jeunes cinéastes locaux de réaliser un court métrage et de se faire connaître tout en développant leurs longs métrages, d’expérimenter la co-écriture et la co-réalisation, le tout dans une langue étrangère et avec une équipe locale ».

Parmi ces œuvres, les deux courts métrages que nous avons vus donnent à voir des créations d’une immense qualité, signées par des jeunes cinéastes au talent prometteur.

Tout d’abord, Cold Cut, de Josephus Raphael Eblahan (Philippines), Tan Siyou (Singapore), qui suit Joy, une étudiante de dix-neuf ans, qui s’apprête à participer au concours de talent local. On la rencontre dans une région rurale que l’on perçoit par le chant du coq et les craquettements des poules. Alors qu’elle révise sa chorégraphie, casque sur les oreilles, et sur le point de passer l’audition, un mystérieux boucher l’emmène vers des horizons inconnus. Josephus Raphael Eblahan crée une picturale mise en valeur par une photographie lumineuse.

Puis, nous avons pu voir Nightbird, de Maria Estela Paiso (Philippines), avec Ashok Vish (India), quo met en vedette la célèbre comédienne philippine Pokwang, actrice principale du film Oda Sa Wala de Dwein Baltazar qui a concouru au Festival de Karlovy Vary. Dans Nightbird, le tandem mêle avec subtilité le réalisme de la vie quotidienne aux Philippines avec l’histoire mythique du dieu oiseau tagalog, Tigmamanukan, qui accorderait des ailes à certains oiseaux incapables de voler. En filigrane, on comprend que le dieu oiseau pourrait avoir un intérêt direct dans le bien-être d’Ivy au-delà de la femme elle-même, puisque son mari désagréable (Arsenio Dagwayan) gaspille son argent. Un mythe qui flirte avec la réalité pour offrir à cette femme une échappatoire et lui permettre d’envisager un nouvel envol…

À Cannes, les cinéastes ont l’opportunité de présenter leur premier ou deuxième longs métrages aux acheteurs, aux agents commerciaux, aux diffuseurs et aux distributeurs et d’acquérir ainsi une visibilité internationale et un soutien financier pour leurs projets.

Christophe Leparc le Directeur général de la Quinzaine des Cinéastes, détaille ce processus créatif :

« Leur objectif concret ? Ils ont tous un long métrage en cours. L’objectif est donc de leur permettre de venir à Cannes pour rencontrer des producteurs et des techniciens du cinéma ; et développer leurs projets. C’est un accès privilégié à la famille de la Quinzaine. L’édition de cette année est parrainée par Lav Diaz, l’un des principaux cinéastes philippins, et prouve une nouvelle fois la nécessité de ce programme qui fait la part belle à la nouvelle génération de cinéastes. »

Restez à l’affût de ces nouveaux talents porteurs de promesses !

Firouz E. Pillet, Cannes

j:mag Tous droits réservés

Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

Firouz Pillet has 1004 posts and counting. See all posts by Firouz Pillet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*