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FIFF 2017 : Ciné Guimbi, réhabilitation, distribution et promotion des films au Burkina Faso

Ce vendredi 6 octobre, alors que la 32ème édition du FIFF s’apprête à vivre la Cérémonie de clôture avec la remise des Bayard, le cinéaste Berni Goldblat a donné rendez-vous à la presse sur la terrasse du Palais des Congrès, Place d’Armes , en plein cœur du Vieux Namur.

A l’époque où l’on assiste à la montée des populismes à travers nombre de pays, Berni Goldblat est un bel exemple de citoyen du monde : ce cinéaste helvético-burkinabè né en 1970 à Stockholm, d’un père polonais et d’une mère suisse, a grandi en Suède et a totalement adopté le Burkina Faso depuis la fin des années 1990. Il est réalisateur, producteur, distributeur et critique de cinéma.

La plupart de ses documentaires ont été réalisés en Afrique de l’Ouest et abordent des sujets liés à l’Afrique. Il co-fonde Cinomade en 2000 et, en 2006, Les Films du Djabadjah Production Company, au Burkina Faso. Berni Goldblat a été connu pour son engagement pour la reconstruction du cinéma Guimbi à Bobo-Dioulasso, ainsi que par son documentaire sur les orpailleurs, Ceux de la colline.

Son documentaire Ceux de la colline (2009) a été diffusé dans une cinquantaine de festivals internationaux. Wallay, son dernier film, a été projeté durant cette 32ème édition du FIFF (2017). La bande originale du film est signée Vincent Ségal, avec Makan Nathan Diarra, Ibrahim Koma, Hamadoun Kassogué, Mounira Kankolé, Joséphine Kaboré.

Wallay de Berni Goldblat
© bathysphere

Berni Goldblat nous a convoqué sur la terrasse du théâtre namurois pour nous parler d’une initiative qui lui tient à cœur : le Ciné Guimbi, au Burkina Faso. Selon Gaston Caboté, « Le Ciné Guimbi constitue à mes yeux un élément mythique du patrimoine cinématographique national. Entre 1964 et 1970 j’ai regardé des films dans cette salle qui ont contribué à fonder partiellement, durant mon adolescence, les bases de mon rapport au 7ème art…”. L’objectif de Ciné Guimbi est de relancer la vie culturelle dans la ville de Bobo-Dioulasso, la seconde ville et la capitale culturelle du Burkina Faso. En effet, malgré son million d’habitants, la ville ne dispose plus d’aucune salle de cinéma  fonctionnelle.

Le Burkina Faso, vivier et miroir du cinéma africain grâce à au Festival du FESPACO (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, écoutez notre interview de Gervais Hien, son responsable de la communication. NdlR), assiste, à l’instar de nombreux pays africains, depuis une décennie, au phénomène de fermeture des salles de cinéma. Cette triste réalité s’explique souvent par une mauvaise gestion du secteur de la distribution en salle des films de cinéma. La Société nationale de distribution (SONACIB), née d’une nationalisation des salles de cinéma en 1970 a été liquidée par l’État en 2003. Par conséquent, la plupart de ses salles qui ont été cédées au privé pour être transformées en magasins, en gares routières, en lieux de culte ou en supermarchés. A Bobo-Dioulasso, seconde ville du pays avec une population de 600 000 habitants, il n’existe plus de salle de cinéma : deux salles populaires, le ciné Houet et le ciné Sya, ont été vendues à des commerçants.

L’association dont est venu parler Berni Goldblat cherche à réhabiliter le cinéma Guimbi et soutenir la diffusion, la distribution et la promotion des films produits au Burkina Faso, ainsi que d’autres formes artistiques et culturelles en provenance de ce pays.
Le nouveau Ciné Guimbi est le projet d’un quartier, d’une ville, d’une région. Il s’engage sur une démarche environnementale et de Paix. Construit avec les ressources, les artisans et les entrepreneurs locaux, le nouveau Ciné Guimbi sera un modèle écologique dans sa construction et dans son fonctionnement (éclairage solaire, toiture végétalisée, récupérations des eaux grises…).

— Capture d’écran du projet Ciné Guimbi

Le Guimbi aura pour vocation d’être un lieu d’accueil, « d’échange, de sensibilisation, de débat et d’action promouvant les valeurs écologiques, environnementales et de paix, un rempart contre toutes les formes d’intégrisme religieux, politiques et intellectuel. Il sera disponible à moindre coût aux collectivités locales et associations de quartier qui trouveront au Guimbi un endroit pour se réunir, échanger et ainsi contribuer, chacun selon ses moyens, à la vie culturelle et sociale de leur ville. » Une programmation dédiée à l’attention des jeunes, des scolaires et du grand public fera partie intégrante de l’offre du Ciné Guimbi.

Afin de faire aboutir ce beau projet, Ciné Guimbi a besoin d’un soutien financier. La première salle doit ouvrir fin 2017 et seulement 72% du budget est atteint. Que vous soyez mus par des idéaux de Facebook  de coopération et développement, de maintien à l’accès à la culture ou que vous soyez tout simplement cinéphiles, vous pouvez suivre les avancées de ce beau projet sur www.cineguimbi.org et choisir de le soutenir.
Même un grain de sable servira à l’édification de l’édifice.

Firouz E, Pillet, Namur

www.fiff.be

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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