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FIFH 2023 : rencontre avec Marie-Monique Robin qui nous parle des épidémies, de Monsanto et du Roundup, de la mondialisation, de l’action humaine à l’origine des maux de la planète bleue

Les documentaires de Marie-Monique Robin s’inscrivent pleinement dans la thématique de l’édition 2023 du Festival du Film d’histoire de Pessac : la Terre.
Après son travail sur la transition écologique, les pesticides, le lobbying, la journaliste Marie-Monique Robin, qui signe des films documentaires comme des livres, s’intéresse au risque des épidémies qui ne fait que s’accroître à travers le monde. Ses recherches et ses échanges avec des spécialistes l’ont amenée à constater que l’action humaine, en libérant des virus pathogènes, a engendré des conditions d’émergence qui favorisent ces nouvelles maladies infectieuses.

— Marie-Monique Robin
© Solène Charrasse

Analysant les cas d’Ebola, du SIDA, de la malade de Lyme, et plus récemment, de la pandémie de covid-19, Marie-Monique Robin souligne que ces maladies infectieuses n’ont cessé de se multiplier ces dernières décennies : « Alors que l’OMS en comptait une tous les quinze ans jusqu’en 1970, le rythme se situe aujourd’hui entre une et cinq émergences par an ». Le covid-19 a ébranlé les pays occidentaux qui se sont longtemps crus épargnés par les SRAS qui avaient touché l’Asie deux décennies plus tôt. Les documentaires et les ouvrages de Marie-Monique Robin sont sans appel : d’autres virus apparaîtront.

Pour cerner les causes de ces épidémies successives et de plus en plus rapprochées, Marie-Monique Robin parcourt divers pays sur quatre continents, Gabon, Mexique, Kenya, entre autres, pour sonder les foyers où les virus pathogènes ont pris leur essor. Ses films révèlent une connaissance complète des mécanismes en jeu : la déforestation entraîne non seulement le réchauffement climatique, mais aussi la destruction des habitats d’une faune « réservoir » de virus jusqu’alors latents, endormis et éloignés des humains. Quand ces animaux « réservoir » quittent le lieu de leur habitat détruit, ils infectent les populations locales en commençant par certains animaux puis les êtres humains qui sont à l’origine de ce déséquilibre.

Marie-Monique Robin est fille de paysans et connaît l’importance de la biodiversité pour maintenir un équilibre entre les espèces tant animales que végétales. L’action humaine, qui cible les monocultures pour alimenter des animaux condamnés à l’élevage intensif, appauvrit inéluctablement la biodiversité et donne le coup de grâce aux écosystèmes déjà endommagés par les pesticides, en contaminant les sols comme les nappes phréatiques qui n’ont pas le temps de se renouveler. En rompant les équilibres naturels où chaque espèce à un rôle à jouer – Marie-Monique Robin cite le cas des renards en France qui fait écho au cas des meutes de loups en Suisse actuellement – l’humanité s’expose à une croissance des épidémies.

Marie-Monique Robin nous a exposé le fruit de ses recherches sur le terrain et les constats alarmants de l’état de santé de notre planète que ses documentaires mettent en lumière :

 

Firouz E. Pillet, Pessac

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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