Genève : le Festival de musique Les Athénéennes convie à sa treizième édition du 30 mai au 8 juin 2024. Rencontre avec Audrey Vigoureux
À la tête du festival Les Athénéennes œuvrent trois pianistes : Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry. Le trio a choisi de placer cette treizième édition sous le signe foisonnant, bigarré et passionnant de la Terre Mère universelle ainsi que sous le regard bienveillant et puissant de notre déesse nourricière préférée : la Musique. Audrey Vigoureux nous a consacré de son précieux temps, affichant son rayonnant sourire et débordant d’une énergie communicative.
Depuis 1999, la pianiste provençale d’Aix-en-Provence a troqué le soleil du sud pour le ciel gris de latitudes plus nordiques, précisément pour la Ville de Calvin où elle fait résonner, avec ses comparses, la musique classique et baroque avec les musiques du monde, le jazz, l’électro, en décloisonnant joyeusement les frontières académiques entre les genres.
Fidèles à leur modèle préféré, Les Athénéennes continuent de proposer des soirées à trois ou quatre évènements, avec des concerts mêlant tous les styles de musique et à de multiples exigences artistiques, mais aussi la scène internationale et la scène helvétique, dans une atmosphère chaleureuse et inclusive. Comme toujours, la fête y a toute sa place !
Cette année, un nouveau et réjouissant partenariat avec le club «Chez Jean-Luc», lieu incontournable des nuits de la Vielle Ville, qui accueillera les DJ sets du festival pour faire danser les festivaliers jusqu’au petit matin…
Si Euterpe unit les multiples propositions musicales du festival, les diverses figures de la Mère Nature, de la Terre Mère, de la Terre nourrissante et nourricière traverseront toute la programmation.
La Planète bleue et ses nombreux attributs associés à la maternité sont mis à l’honneur, déclinés durant ces dix jours festifs et musicaux. L’amour maternel, sublimé ou dénoncé, supposé « nature féminine », fonction ancrée dans la meilleure tradition patriarcale : tous ces thèmes sont présents dans les nombreux chefs-d’œuvre à travers les siècles, mis en lumière par cette treizième édition qui les explore dans le programme éclectique et audacieux concocté par le trio de pianistes directeurs.
La cinéaste genevoise Stéphanie Argerich propose un moment père-fille avec l’immense Stephen Kovacevich au piano ; Walt Disney et ses Silly Symphonies, des dessins animés pour petits et grands, sont accompagnés par l’Orchestre de Chambre de Genève dans des transcriptions originales. Voici quelques pépites de ce programme : L’Ensemble Jupiter fait voler les Quatre Saisons de Vivaldi ; lauréat du 1er prix au Concours Reine Elisabeth de Belgique en 2017, le violoncelliste Victor Julien-Laferrière s’attaque à Beethoven et Debussy avec l’Orchestre Consuelo. Salué par la critique internationale, le Quatuor Ébène présente Vagues, une création mondiale en collaboration avec l’artiste Xavier Tribolet. Les pianistes sont à l’honneur avec le duo Lidija et Sanja Bizjak, qui s’approprient Le Sacre du Printemps de Stravinsky. La Bulgare Maria Martinova interprète l’œuvre du Genevois Gregorio Zanon. Toujours au piano, la Valaisanne Béatrice Berrut compose autour du thème de la maternité avec Untold Tales.
Parler de temps forts aux Athénéennes est un pléonasme puisque chaque proposition musicale en est un ! Citons des ciné-concerts projetés dans la mythique salle de l’Alhambra, ancienne salle de cinéma, qualifiée de «plus belle salle d’images animées de Suisse».
Côté jazz, le pianiste Joey Calderazzo réunit pour un trio deux autres légendes américaines, John Patitucci, lauréat de deux Grammy Awards, et Dave Weckl, l’un des meilleurs batteurs du monde. Impossible de passer à côté des Yellowjackets avec vingt-cinq albums, deux victoires et cinq nominations aux Grammy Awards. Jazz oriental, avec la chanteuse et flûtiste palestinienne Nai Barghouti. Côté musiques contemporaines et du monde, une création mondiale avec Casablanca et les trois artistes suisses Tatum Rush, Robin Girod et Domi Chansorn. Avec plus de cent millions de vues sur toutes les plateformes sociales, le groupe Klangphonics imagine, ici, un concert au bord d’une clairière. La Colère, l’artiste polymorphe genevois multi-primé, nous emmène à La Plage aux Eaux Salées pour un concert onirique. Pour la soirée de clôture, place à l’artiste lituanienne Monikaze et ses compositions électroniques.
Rencontre audio avec Audrey Vigoureux:
Firouz E. Pillet
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