Kika, d’Alexe Poukine, offre un portrait de femme à la fois forte et résiliente, entre routine bien planifiée et accidents de la vie. Rencontre avec l’actrice principale, Manon Clavel
Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2025, le dernier film de la cinéaste belge, que nous avions rencontrée l’an dernier pour son documentaire Sauve qui peut, reste toujours très influencée par son expérience de documentariste. Le film sort ce 5 novembre sur les écrans romands.

Image courtoisie Agora Films
Alors qu’elle est enceinte, Kika (Manon Clavel), assistante sociale, perd brutalement l’homme qu’elle aime (Makita Samba). Complètement fauchée, elle en vient à vendre ses petites culottes sales à des fétichistes avant de tenter sa chance dans un métier. De plus en plus investie dans cette activité dont elle ignore à peu près tout, Kika entame sa remontée vers la lumière dans un cheminement de deuil inattendu qui lui permettra de partir à la rencontre de soi-même… déconcertant.
Il sera alors question de travailleuses du sexe, très solidaires et empreintes d’une sonorité infaillible, de BDSM…
Écrit et réalisé par Alexe Poukine, Kika est porté de bout en bout par l’actrice Manon Clavel qui tient ici le rôle-titre et son premier grand rôle au cinéma.
Le chef opérateur Colin Lévèque, avec lequel la réalisatrice a coutume de travailler, a fait un montage exceptionnel, au rythme haletant et soutenu, qui suit l’héroïne du film au plus près, souvent la suivant de dos dans sa marche, donnant au public l’impression d’être à ses côtés, en tout cas de lui emboîter le pas, en particulier dans son travail d’assistante sociale.
Comme souligne Alexe Poukine au sujet de Kika :
« C’est quelqu’un qui se blinde face à l’injonction d’aider les autres sans avoir les moyens de le faire. Elle est hors cadre, elle bidouille, tout ça pour pouvoir survivre. »
Venue en Suisse, pour les avant-premières du film à Lausanne et Genève, Manon Clavel nous a parlé de sa double identité franco-américaine, de son expérience au théâtre, de sa rencontre symbiotique avec Alexe Poukine dont elle se sent particulièrement proche, de ce qui lui a plu dans ce rôle très intense et dans le scénario aux rebondissements inattendus avec quelques scènes très physiques.
Rencontre par téléphone avec Manon Clavel:
Firouz E. Pillet
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