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Le mec de la tombe d’à côté, dernier spectacle du Festival Scène Vagabonde, convoque Cupidon entre pierres tombales et bouquets de fleurs aux défunts du 3 au 19 octobre. Rencontre

Du 3 au 19 octobre, le best-seller Le mec de la tombe d’à côté, de la Suédoise Katarina Mazetti, est mis en scène par Georges Guerreiro qui a choisi l’adaptation de Laure Jeggy pour porter ce roman sur les planches.

Lors d’une précédente rencontre pour Le Dieu du Carnage, de Yasmina Reza, Georges Guerreiro nous avouait être plus sensible aux textes et à l’écriture qu’aux auteurs. Son éclectisme littéraire va de Carlo Goldoni à Tankred Dorst en passant par Ariel Dorfman, Richard Greenberg, Marie N’Daye, Philippe Blasband, Michel Azama, entre autres.

Le roman de Katarina Mazetti l’a immédiatement séduit, en particulier ce jeu magnétique et incessant d’attirances et de répulsions, de désir et de rejet entre les deux personnages que tout oppose de prime abord. Le metteur en scène, qui a aussi les casquettes de scénariste et de comédien, a immédiatement trouvé l’histoire de ce couple en devenir jubilatoire. Entraînant le public aux côtés de Désirée qui se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune, il nous dévoile cette jeune bibliothécaire citadine, coiffée d’un petit chapeau de feutre et munie d’un carnet de poésie. La jeune femme vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’œil de la stèle qu’il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut avec son bon sens paysan.

— Marie Druc et Vincent Babel – Le mec de la tombe d’à côté
Photo @ L. von Siebenthal / Théâtre Le Crève-Coeur

Georges Guerreiro affectionne particulièrement les thématiques qui nourrissent les œuvres : ici, c’est la rencontre improbable entre deux univers diamétralement opposés qui l’amuse et l’amène à imaginer une mise en scène épurée qui sert d’écrin aux deux excellents comédiens, Marie Druc et Vincent Babel. Ces deux êtres endeuillés et esseulés n’avaient guère de probabilité de se rencontrer, encore moins de se plaire. Chaque fois que Benny rencontre Désirée, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis… Cupidon a décoché sa flèche.

Voilà les ingrédients qui régalent le metteur en scène qui nous sert une délicieuse comédie romantique dont l’humour décapant fait mouche. Mais attention ! Il n’y a ni romance sirupeuse ni coup de foudre à l’eau-de-rose ! Les savoureux apartés et les pensées intérieures des personnages nous sont servies tout au long du spectacle nous intégrant aux élucubrations des personnages, dans leurs réflexions et dans leur histoire d’amour naissant qu’ils nous racontent à deux voix.

Né en 1967, muni d’un diplôme à la Sorbonne en linguistique puis formé dans l’école de Véronique Nordey et celles de Jack Waltzer et Jack Garfein, tous deux membres de l’Actor’s studio à New-York, Georges Guerreiro poursuit en parallèle, depuis une trentaine d’années, une carrière de comédien, metteur en scène et scénariste.

Tout en travaillant comme comédien avec des metteurs en scène et des réalisateurs tels que Stanislas Nordey, Valentin Rossier, Dominique Catton, Christiane Sutter, Andréa Novicov, Eric Salama et Elena Hazanov, il met en scène avec sa Compagnie « Baraka », les textes d’auteurs aussi variés que Carlo Goldoni, Carole Fréchette, Karl Kraus, Tankred Dorst, Nancy Huston, David Mamet, Richard Greenberg, Michel Azama, Marie N’Daye, Ariel Dorfman, Harold Pinter.

Entre 2009 et 2011, il co-met en scène les deux solos de Brigitte Rosset : Smarties, Kleenex et Canada Dry et Suite Matrimoniale (avec vue sur la mère) et collabore avec Philippe Mentha, sur un texte inédit de Nancy Huston, Klatch avant le ciel. En 2013, il écrit le scénario du film SAM réalisé par Elena Hazanov. Il s’agit de sa seconde collaboration avec la réalisatrice genevoise, avec qui il a écrit en 2004 le film Love Express. En 2017, après avoir mis en scène Quadrille de Sacha Guitry au Théâtre Le Crève-Cœur, il met en scène le premier seul en scène de Simon Romang, Charrette. En 2019, le spectacle Le Dieu du Carnage de Yasmina Reza, mis scène au Théâtre de l’Orangerie, est présenté à Moscou lors d’une Biennale Internationale, après avoir tourné en Suisse romande. De 2015 à 2020, il est membre de l’équipe pédagogique du Théâtre Am Stram Gram sous la direction de Fabrice Melquiot. Depuis 2020, il est responsable de la formation des élèves comédiens à l’école d’art dramatique Insight Genève.

Rencontre avec Georges Guerreiro:

 

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Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

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