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Les survivants de la torture méritent une meilleure protection à travers le monde, en Suisse y compris – Appel de l’OMCT

Nous relayons ici l’appel de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) – un réseau créé en Suisse en 1986 et composé de 297 organisations non gouvernementales dans plus de 90 pays. L’OMCT s’est donnée pour tâche de renforcer et d’accompagner les activités des organisations sur le terrain en fournissant à ses organisations membres les outils et les services leur permettant de mener à bien leur travail : prévention,  dénonciation de la torture, poursuite des auteurs de violations graves et ’assistance aux victimes, y compris leur réhabilitation. L’OMCT jouit du statut consultatif ou d’observateur auprès de l’ECOSOC (Organisation des Nations Unies), de l’Organisation internationale du travail (OIT), de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, du Conseil de l’Europe et de l’Organisation internationale de la Francophonie. L’organisation constitue aujourd’hui la principale coalition internationale d’ONG luttant contre la torture, les exécutions sommaires, les disparitions forcées et tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant.
j :mag soutient depuis des années les initiatives de l’OMCT et d’une des organisation affiliée, l’OSAR – l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, ici ou par exemple.

Malik Berkati

 

Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture: Aucun survivant de la torture ne devrait être renvoyé

Plusieurs rapports s’accordent à dire qu’environ 40 pour cent des demandeurs d’asile arrivant en Suisse ont été torturés soit dans leur pays d’origine, soit le long de leur route migratoire.

La torture laisse des traces indélébiles qui sont souvent invisibles à l’œil non-averti, mais qui peuvent facilement être confirmées par des experts médico-légaux.

Les survivants de la torture refoulent souvent inconsciemment la violence qu’ils ont enduré, afin de pouvoir y survivre. Lorsqu’ils s’en souviennent, ils peuvent se sentir honteux ou avoir des difficultés à révéler l’énormité et l’absurdité de la douleur qu’on leur a infligée. C’est particulièrement vrai lorsque le personnel en charge de l’asile et d’autres agents de l’État qui doivent faire face à des survivants de la torture ne sont pas mis au courant des formes et des conséquences que peuvent revêtir la violence généralisée, ni comment traiter les survivants de la torture.

La Suisse est un pays avec un personnel médical hautement qualifié, capable d’identifier et de documenter les signes de torture parmi les demandeurs d’asile et ainsi leur offrir un traitement adéquat.

Tout ce qu’il manque, c’est la volonté politique d’assurer que celles et ceux qui ont besoin de protection soient systématiquement traités de manière équitable, avec respect et humanité, tout au long des processus d’asile et d’extradition.

L’OMCT et ses partenaires Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et International Rehabilitation Council for Torture Victims (IRCT) ainsi que bien d’autres, y compris la plateforme Human Rights estiment que la Suisse, comme tous les États, doit s’assurer que les survivants de la torture soient protégés à la fois du risque de subir un nouveau traumatisme suite à un interrogatoire mené de manière inconsidérée et du risque d’être renvoyé chez eux vers davantage de violence. Ceci fait partie des obligations légales des États en matière de non-refoulement.

C’est pourquoi il est important que les agents, médecins, avocats et juges en charge de l’asile et de la migration comprennent davantage ce qu’est la torture et comment cela affecte psychologiquement et physiquement les victimes, qu’ils se familiarisent avec l’ensemble des outils qui peuvent être utilisés pour identifier et documenter la torture. Ils doivent en particulier être formés aux obligations étatiques conformément à la Convention contre la torture des Nations unies et, lorsque cela est pertinent, recourir à des examens médicaux suivant le Protocole d’Istanbul, tout en prenant ces derniers suffisamment en considération. En suite de quoi, les survivants de la torture et de mauvais traitements doivent obtenir l’accès à une réhabilitation et réparation nécessaire pour recouvrer et reconstruire leur vie et contribuer de manière utile à la société.

Nous protégeons les victimes de torture – nous ne les renvoyons par vers plus de violence.

Et vous, que défendez-vous ?

Notre campagne, baptisée #Protégerlesvictimesdetorture, est accompagnée d’un documentaire qui paraîtra bientôt. N’hésitez pas à déjà partager ce teaser sur les réseaux sociaux :

 

 

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Malik Berkati

Journaliste / Journalist - Rédacteur en chef j:mag / Editor-in-Chief j:mag

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