Mostra 2017 : The Shape of Water, la dernier création de Guillermo del Toro, revisite le conte de la Belle et la Bête sur fond de Guerre froide
Guillermo del Toro n’a pas fait un film aussi superbe depuis plus d’une décennie – The Pan’s Labyrinth,en 2006, un travail vraiment à couper le souffle qui a placé le niveau très haut quant au travail du réalisateur. Depuis, il a fait de nombreux films avec des degrés divers de réussite, mais rien de similaire au Labyrinthe de Pan. A Venise, selon le baromètre des premières critiques, il en résulte que son nouveau film, The Shape of Water, pourrait être à la hauteur du potentiel de Del Toro.
Dans la séquence d’ouverture, il y a un incendie dans une chocolaterie, ce qui incite un personnage à noter que l’odeur du cacao grillé dans l’air mélange “l’horreur et le plaisir ». Le ton est donné : le film oscillera entre répliques savoureuses, séquences de comédies musicales et claquettes à la télévision et au cinéma, horreur et fantastique, romance et onirisme.
Sally Hawkins et Doug Jones sont tout simplement épatants comme couple humain-amphibien. qui rappelle, inéluctablement, certains éléments de «Beauté et la Bête», «E.T», «Amélie Poulain», mais comme à l’accoutumée, Del Toro prend les histoires et les images qui l’ont formé et les façonne en quelque chose de tout à fait personnel. Il y a quelque chose ici pour les amateurs de toutes sortes de genres – même les films muets et les comédies musicales – mais le directeur transcende le simple pastiche pour créer une œuvre qui ressemble au produit de notre subconscient collectif, ce qui explique l’enthousiasme généralisé tant de la presse que du public.
Contrairement à d’autres réalisateurs dans le but de recréer le passé, Del Toro met son amour du cinéma au service de ses personnages et de son histoire dirigeant avec maestria ses comédiens, soutenus par l’utilisation judicieuse de la musique d’époque.
Les films présentés jusqu’à présent à la 74ème Mostra sont d’une niveau particulièrement excellent mais The Shape of Water semble, pour l’instant, le favori.
Firouz E. Pillet de la Mostra 2017, Lido
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